Les traitements du cancer de la prostate reposent habituellement sur une association de thérapies systémiques et locales. Le choix des traitements les mieux adaptés varie en fonction des caractéristiques de chaque tumeur, ainsi que du profil et des volontés de chaque patient.

Aussi, il est tout à fait normal de voir la prise en charge de deux patients atteints d’un cancer de la prostate différer complètement. Typiquement, les traitements systémiques s’adressent aux patients atteints de cancers agressifs et/ou de cancers de stade avancé, qui se sont propagés hors de leur site d’origine.

Le traitement systémique du cancer de la prostate, qu’est-ce que c’est ?

Un traitement systémique du cancer de la prostate est une thérapie qui circule dans le sang et agit dans l’organisme tout entier afin d’éliminer les éventuelles cellules cancéreuses qui s’y trouveraient, quand bien même elles ne seraient pas détectables et localisables.

On oppose ainsi les traitements systémiques aux traitements locaux, dont l’action est limitée à une zone localisée de l’organisme – typiquement, la prostate dans le cadre d’un cancer de la prostate. Ces deux types de traitements permettent de répondre aux caractéristiques propres aux tumeurs cancéreuses qui se développent habituellement sur un site localisé, avant d’évoluer de manière incontrôlable, envahissant les tissus avoisinants, puis se disséminant dans tout l’organisme.

Les traitements systémiques les plus fréquemment utilisés dans le cadre de la prise du cancer de la prostate sont l’hormonothérapie et, dans une moindre mesure, la chimiothérapie et les thérapies ciblées. Les traitements locaux de référence sont la chirurgie et la radiothérapie du cancer de la prostate.

Hormonothérapie du cancer de la prostate

L’hormonothérapie du cancer de la prostate est le traitement systémique de référence dans la prise en charge du cancer de la prostate. De fait, la prostate étant un organe de l’appareil reproducteur masculin, son fonctionnement est régulé par les hormones. Pour ce faire, la prostate est composée de cellules sensibles aux hormones (hormonodépendantes).

Les cellules cancéreuses des tumeurs de la prostate, qui se développent initialement à partir de cellules saines de la prostate, ne font pas exception à cette règle. Aussi, les hormones sexuelles masculines ont tendance à agir comme des facteurs de croissance sur les tumeurs de la prostate. Le fonctionnement de l’hormonothérapie consiste à supprimer ou à réduire drastiquement la production d’hormones sexuelles, afin de stopper la croissance de la tumeur.

En provoquant une diminution du taux d'androgènes dans l’organisme, l’hormonothérapie provoque des effets secondaires d’ordre sexuels et métaboliques. Bien que les effets secondaires puissent varier d’un patient à l’autre, on observe fréquemment des dysfonctionnements érectiles, une perte de masse musculaire, une augmentation de la masse graisseuse, une ostéoporose et une chute de cheveux.

Une diminution des fonctions cognitives et de la production de cellules sanguines, pouvant engendrer une fatigue accrue, peut également survenir. De manière générale, l’hormonothérapie est indiquée chez tous les patients souffrant d’un cancer de la prostate, dès lors que les cellules cancéreuses sont identifiées comme hormonodépendantes, ce qui est presque systématiquement le cas. Toutefois, au fil de l’évolution de la maladie, les récepteurs hormonaux des cellules de la tumeur cancéreuse tendent à muter, devenant de moins en moins sensibles à l’hormonothérapie.

Ce phénomène peut motiver le recours à d'autres traitements systémiques, comme la chimiothérapie et/ou les thérapies ciblées.  Chimiothérapie du cancer de la prostate La chimiothérapie est un des traitements phares de nombreuses pathologies cancéreuses. Elle peut intervenir dans la prise en charge du cancer de la prostate, bien qu’on lui préfère souvent l’hormonothérapie dans ce contexte. Composée d’un cocktail de substances antitumorales, la chimiothérapie est un traitement médicamenteux qui peut être administré par voie orale ou intraveineuse.

Les molécules qui la composent circulent ainsi dans l’organisme pour éliminer les cellules cancéreuses qui pourraient s’y trouver. Plus précisément, la chimiothérapie cible les cellules en division. Concrètement, la chimiothérapie fonctionne en bloquant la division cellulaire. Les tumeurs cancéreuses étant en perpétuelle croissance, elles sont essentiellement composées de cellules en division, c’est-à-dire en train de se multiplier.

En s’attaquant à cette caractéristique, la chimiothérapie a donc un effet particulièrement délétère sur les tumeurs cancéreuses. Elle attaque toutefois toutes les cellules de l’organisme en division, y compris les cellules parfaitement saines. Ce mode d’action est à l’origine des effets secondaires, parfois importants, de la chimiothérapie.

Les cellules saines à division rapide sont particulièrement affectées : c’est notamment le cas de celles du sang, de la peau, des muqueuses et des follicules pileux. Les effets secondaires les plus fréquemment observés sont donc la chute des cheveux et des poils, la détérioration de la peau et des muqueuses (sécheresse, irritations, douleurs, troubles gastriques, etc.) et l’anémie, à l’origine d’une grande fatigue, d’un essoufflement et de troubles de la coagulation.

La chimiothérapie est essentiellement indiquée dans la prise en charge des patients atteints d’un cancer métastatique de la prostate, au dernier stade de son évolution (cancer de la prostate de stade 4). Avec le temps, le cancer a tendance à résister à l’hormonothérapie, rendant cette dernière inefficace. La chimiothérapie prend alors le relais, souvent dans une optique palliative, c’est-à-dire dans l’objectif d’améliorer la qualité de vie du patient.

Thérapies ciblées du cancer de la prostate

Les thérapies ciblées font partie des traitements à l’avant-garde de la médecine oncologique. Ces nouvelles thérapies sont encore au stade des essais cliniques, et ne sont donc pas systématiquement administrées dans la prise en charge du cancer de la prostate. Pour l’heure, elles sont plutôt réservées aux patients dans l’impasse thérapeutique, afin de contrôler la prolifération de métastases osseuses.

Le fonctionnement des thérapies ciblées est similaire à celui de la chimiothérapie : dans les faits, ces traitements sont en réalité des types de chimiothérapies. À la différence de la chimiothérapie traditionnelle, les thérapies ciblées ciblent des caractéristiques précises des cellules cancéreuses, et non uniquement la division cellulaire. Elles reposent donc sur l’identification de marqueurs chez les cellules cancéreuses, et l’élaboration de molécules s’attaquant uniquement aux cellules possédant ces marqueurs.

L’objectif de la précision accrue des thérapies ciblées est à la fois une meilleure efficacité et une réduction des effets secondaires en évitant les atteintes aux cellules saines.

À l’heure actuelle, les effets secondaires des thérapies ciblées ne sont pas encore tous répertoriés, mais on observe le plus souvent à une fatigue s’apparentant à un état grippal dans les heures qui suivent le traitement. Il existe un vaste panel de thérapies systémiques permettant de prendre en charge le cancer de la prostate, quels que soient son stade et son type.

L’hormonothérapie est, de loin, la plus utilisée et la plus efficace. Elle est, d'ailleurs, souvent suffisante pour contrôler durablement la maladie et éviter les récidives, notamment lorsqu'elle est associée à des traitements locaux.

Article écrit le 22/03/2023, vérifié par Centre de cancérologie Les Dentellières

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