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Nicolas Laurent a mis au point une technique chirurgicale moins invasive pour implanter une valve aortique sur les patients les plus fragiles. Un protocole qui minimise les risques et réduit les temps d’hospitalisation. Le spécialiste en chirurgie cardio-vasculaire de la clinique Claude-Bernard s’explique.

Nicolas Laurent est chirurgien cardio-vasculaire à la clinique Claude-Bernard de Metz, depuis 2016. Il pratique donc régulièrement ce que dans le langage des initiés on appelle les TAVI, l’implantation d’une valve aortique par voie percutanée. « Une technique française qui traite le rétrécissement aortique, dû au vieillissement de la valve qui se calcifie », précise-t-il. Les patients qui souffrent de cette pathologie, s’essoufflent vite, peuvent avoir des douleurs thoraciques, voire être victimes de malaises. « Dans ce cas-là, il faut enlever le bouchon », résume le chirurgien. Chez les patients vaillants, le protocole vise à ouvrir quelques centimètres du sternum pour remplacer la valve pathologique par une prothèse. Pour la population plus fragile, qui se heurte à une contre-indication anatomique, « on utilise une valve biologique introduite dans un stent métallique à mémoire de forme qu’on introduit par voies artérielles. Dans 90 % des cas, on passe par l’artère fémorale dans le pli de l’aine détaille Nicolas Laurent. Ça, c’est pour le Tavi classique.

Plan B

Toutefois, le praticien doit faire face à des patients qui ne peuvent supporter cette pratique. « Alors on passe par la carotide. » Le geste initial consistait à pratiquer une incision d’environ cinq centimètres dans le creux du cou. Nicolas Laurent et son collègue Arnaud Hueber, cardiologue interventionnel, ont amélioré la pratique en minimisant encore l’incision de la dimension du cathéter. « Ce qui peut se pratiquer sous anesthésie locale. L’intervention ne dure pas plus de vingt minutes et une hospitalisation qui ne dure que trois jours, c’est beaucoup moins agressif pour les patients ».

Une méthode à prouver

Pour l’heure, l’équipe de Claude-Bernard n’a traité que six patients depuis le printemps dernier. « C’était notre première intervention après mûre réflexion, analyse et préparation de toute l’équipe. C’était une première internationale, insiste le chirurgien. Une pratique qui concerne les patients les plus fragiles. » Il s’agit à présent de multiplier les procédures dans les trois années à venir afin d’enregistrer suffisamment de résultats pour convaincre ses homologues des quatre coins de France.

© Anne RIMLINGER, Républicain Lorrain,  Jeudi 20 février 2020