Actualités

De récentes évaluations nationales des centres d’assistance médicale à la procréation (AMP) placent la polyclinique Majorelle en tête pour le taux d’accouchement issu de transfert d’embryons frais par ponction. L’Agence de la biomédecine couronne l’établissement nancéien dans ce domaine de pointe, au cœur de son activité.

Il ne s’agit pas d’un classement ni même d’un palmarès. Dans son évaluation tous les deux ans des centres de centres d’assistance médicale à la procréation (AMP), l’Agence de la Biomédecine fournit aux établissements concernés un graphique statistique qui leur permet de se situer afin d’évaluer les progrès en fonction des domaines d’activité. Et c’est tout en haut de ce graphique que se situe le centre AMP de la clinique Majorelle qui travaille en collaboration avec Atoubio pour la partie biologie, dans son domaine d’activité de prédilection : les accouchements issus de transfert d’embryons frais par ponction. Avec 45,8 % d’accouchements après ce type de transferts, Majorelle se situe 15,4 % au-dessus de la moyenne nationale. Un chiffre qui a forcément ravi le Dr Nicolas Monnin, biologiste médical : « C’est la première fois qu’on décroche cette étoile, on était toujours en milieu de tableau mais là, on franchit un cap qui peut s’expliquer par les efforts menés depuis plusieurs années dans ce qui est devenu le cœur de notre activité ». Ouvert en 1996, le centre AMP de Majorelle n’a cessé de suivre les évolutions croissantes de ces techniques médicales. Construction d’un nouveau laboratoire, achat de matériel de pointe en 2018, mise en place d’un nouveau programme informatique couplé à un logiciel médical pour un suivi en temps réel des multitudes d’indicateurs : les efforts ont été nombreux au cours des dernières années. « Les gynécologues ont revu également leur protocole de stimulation ce qui leur permet aujourd’hui d’atteindre un taux de 81,1 % de ponction suivi d’un transfert contre 69,4 % au niveau national », poursuit Dr Nicolas Monnin.

Moins de grossesses multiples 

Ségolène Thouvenot, médecin gynécologue obstétricien et coordinatrice du centre se réjouit d’un autre bon score dans les dernières études : un taux de grossesse multiple deux fois plus faible que la moyenne nationale. « C’est le reflet d’un souhait de notre part de privilégier le single embryon transfert (SET). En se focalisant sur le transfert d’un seul embryon, nous faisons le choix d’éviter que les patientes soient confrontées à des grossesses gémellaires. Ces dernières sont toujours plus risquées. On pourrait implanter plus d’embryons et avoir des taux plus élevés mais du point de vue éthique ce n’est pas notre démarche. Nous privilégions depuis longtemps ici l’implantation d’un seul embryon avec l’objectif que les couples rentrent chez eux après leur parcours avec un enfant en bonne santé. » Le Dr Ségolène Thouvenot souligne également l’état d’esprit propre au centre AMP de Majorelle, qui n’est pas étranger à ces bons résultats. « Nous sommes une structure à taille humaine avec une recherche de cohérence dans la prise en charge des patients, le couple, qui n’aura à faire tout au long de son parcours qu’à un seul médecin référent. L’ambition est la diminution du stress, très présent dans un parcours comme le leur. Je n’hésite pas à parler même de cocooning de notre part vis-à-vis de nos patients. » Le compte Instagram lancé il y a un an et demi en est le reflet, avec des nombreuses publications pour partager avec les patients et le public le travail du centre et les récompenses, comme cette première place récemment décrochée.

Nouvelle loi, nouveaux rythmes

Depuis 2021 et le changement de la loi bioéthique autorisant les couples de femmes et les femmes seules à recourir à la PMA, le centre a dû adapter son activité : « Nous avons eu une déferlante de consultations de la part de ces femmes au début de l’année 2022. Mais nous commençons à peine à lancer les premières inséminations dans ce nouveau cadre précis. » Actuellement, les candidates doivent patienter six mois en moyenne pour trouver des paillettes auprès des Cecos (centres d’étude et de conservation des œufs et du sperme humains) qui recueillent les dons de sperme et d’ovocytes, de façon anonyme jusqu’en 2025. Passé cette date, les délais seront inévitablement rallongés, avec une baisse du nombre de donneurs attendu, en raison de la levée obligatoire de l’anonymat comme l’exige la loi. Depuis son ouverture il y a 27 ans, le centre AMP de Majorelle a permis l’accompagnement de plus de 3 000 naissances.

© La Semaine de Nancy, publié le 16/11/23