Maladies rénales : «quand les symptômes apparaissent, c'est déjà souvent trop tard»
Afin de sensibiliser le public à l'impact des maladies rénales, souvent silencieuses, une journée d'information et de dépistage est organisée à la clinique de Chaumont le vendredi 22 mars.
Comme chaque année, le service d'hémodialyse de la clinique de Chaumont organise une journée d'information et de dépistage des maladies rénales le vendredi 22 mars, de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 16 h 30, dans le hall de l'établissement.
Pas besoin de prendre de rendez-vous. Les visiteurs pourront venir directement sur place pour s'informer et se prêter à quelques contrôles : prise de tension, test de glycémie, éventuellement bandelettes urinaires. Une diététicienne sera aussi présente pour donner des conseils sur l'alimentation et expliquer pourquoi et comment il faut éviter de consommer des produits industriels ultratransformés et faire attention aux indications sur les étiquetages et aux principaux additifs dangereux pour la santé. Elle soulignera aussi les limites du «nutriscore» et valorisera le «fait maison» en proposant quelques recettes de plats ultratransformés tels que des pizzas, lasagnes, nuggets ou gâteaux chocolatés.
«La maladie rénale chronique est une pathologie fréquente et grave, mais souvent sous-estimée», explique le Dr Lebhour, néphrologue. «On estime qu'elle touche 1 personne sur 10 en France et qu'elle est aus‐ si fréquente que le diabète et le cancer. Mais elle est mal diagnostiquée parce qu'elle reste longtemps asymptomatique.»
72 patients chaque jour en dialyse à la clinique
Chaque année, environ 10 000 patients arrivent au stade terminal, c'est-à-dire en insuffisance rénale chronique nécessitant une dialyse ou une greffe de rein. Rien qu'à Chaumont, ce sont en moyenne 72 patients qui viennent chaque jour à la clinique pour des séances de dialyse. Des patients qui viennent, souvent par taxi, d'un peu partout, car Chaumont est le seul «centre lourd» du département, avec tout l'environnement médical nécessaire (cardiologue, urologue, service de soins continus…) et une permanence de soins 24 heures sur 24. Toutes les techniques de dialyse sont pratiquées à Chaumont. «On gère aussi la néphrologie et les pathologies rénales sur l'hôpital de Chaumont et on propose des consultations avancées sur l'hôpital de Langres et celui de Joinville», précise le Dr Lebhour. Et pour ce qui est des greffes, la clinique travaille en collaboration avec le CHU de Dijon et un petit peu avec celui de Nancy.
«Au stade terminal, c'est la pathologie la plus onéreuse, re‐ présentant à elle seule 2% du budget de la sécurité sociale», ajoute le Dr Lebhour.
Facteurs de risques
Le nombre de cas augmente avec le vieillissement de la population et le développement des maladies cardiovasculaires, le diabète et l'hypertension faisant partie des principaux facteurs de risques.
«Quand les symptômes apparaissent, c'est déjà souvent 1 trop tard», souligne le néphrologue. «D'où l'intérêt du dépistage, qui est surtout destiné aux personnes à risques, diabétiques, hypertendues, âgées, atteintes d'une maladie cardio‐ vasculaire ou d'une pathologie urologique, ou ayant des antécédents familiaux. Il faut dépister la maladie le plus tôt possible pour mettre en route un protocole de suivi. Il y a pas mal de moyens thérapeutiques pour prévenir ou ralentir la progression de la maladie et éviter que les gens arrivent en dialyse, ou qu'ils y arrivent le plus tard possible».
Chaque année, grâce à la journée de dépistage, pas mal d'anomalies sont constatées. Et les personnes concernées sont alors renvoyées vers leur médecin traitant pour approfondir le dépistage.
Le succès est tel qu'une journée identique sera organisée cette année aussi à Langres, à la clinique de la Compassion, le vendredi 12 avril.
© L'Affranchi, du 15/03 au 22/03