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Myoclonie : comment expliquer ces contractions musculaires involontaires ?

La myoclonie désigne une secousse musculaire involontaire, brève et soudaine : on fait le point avec un neurologue.

 

Myoclonie : de quoi s'agit-il exactement ?

Le terme " myoclonie " est formé du préfixe grec " myo- " (qui désigne les muscles, comme dans myopathie) et du grec ancien " klonos " (qui fait référence à l'agitation).

 

Définition.

Première chose à savoir : la myoclonie n'est pas une maladie mais plutôt un signe clinique qui, lorsqu'il est pathologique, peut constituer le symptôme d'une pathologie plus vaste. " Il s'agit d'un mouvement anormal, d'une secousse musculaire (comparable à un sursaut) qui est brève (elle dure moins d'une seconde), involontaire, soudaine et brusque " définit le Dr. Nicolas Vitello, neurologue. Il s'agit donc d'un symptôme neurologique.

Attention ! " Une myoclonie n'est pas forcément pathologique ! " souligne le neurologue. Il existe ainsi des myoclonies dites " physiologiques " qui surviennent, elles, de façon tout à fait normale.

Par exemple le hoquet (qui correspond à une myoclonie, donc à un sursaut, des muscles de la respiration), le sursaut (lorsqu'on a peur ou lorsqu'on est très nerveux, par exemple) ou encore la myoclonie hypnagogique : " il s'agit d'un sursaut que l'on peut expérimenter en début de nuit, lorsqu'on commence à s'endormir, et qui s'accompagne souvent d'une hallucination – comme l'impression de tomber " note le spécialiste, qui ajoute que ce dernier phénomène est amplifié avec le stress et l'irrégularité du sommeil.

 

Myoclonie : quelles peuvent être les causes ?

Causes. Lorsqu'elle est pathologique (et non physiologique !), la myoclonie peut avoir de nombreuses origines :

  • Certains traitements médicamenteux favorisent la survenue de myoclonies pathologiques. Par exemple : certains antidépresseurs (amitriptyline, par exemple), neuroleptiques, anti-convulsivants, anti-parkinsoniens (lévodopa, par exemple), somnifères ou encore anti-infectieux (quinolones, par exemple).
  • Une maladie neurodégénérative : la maladie de Parkinson, la maladie d'Alzheimer la maladie de Creutzfeldt-Jakob ou encore la maladie de Huntington, par exemple.
  • Une maladie génétique : la myoclonie héréditaire essentielle est ainsi une maladie qui atteint entre 1 et 9 personnes sur 1 million. Elle apparaît plutôt avant l'âge de 30 ans. (source : OrphaNet)
  • L'épilepsie : les personnes qui souffrent d'épilepsie peuvent ainsi subir des " crises myocloniques ".
  • Une maladie métabolique ou hormonale : un trouble de la thyroïde ou une carence en vitamines et/ou en minéraux, par exemple.

 

À savoir. " On peut observer une myoclonie pathologique à tout âge, autant chez l'homme que chez la femme " souligne le Dr. Vitello.

 

Myoclonie : diagnostic et traitements

 

Diagnostic. Le diagnostic d'une myoclonie pathologique repose d'abord sur un examen clinique. " En cas de myoclonie, on va étudier les antécédents médicaux du patient, mais aussi faire le tour de ses traitements médicamenteux et examiner la myoclonie en elle-même : où se trouve-t-elle ? Depuis combien de temps dure-t-elle ? Quelles sont ses caractéristiques ? "

Ainsi, lorsque la myoclonie pathologique résulte d'une atteinte du tronc cérébral, le sursaut peut être déclenché à l'aide d'une stimulation sonore (lorsqu'on tape dans les mains, par exemple), il peut concerner les 4 membres et/ou survenir lors de la marche.

Lorsque la myoclonie pathologique résulte d'une atteinte de la moelle épinière, il n'y a généralement qu'un seul membre concerné par ce mouvement involontaire, brusque et soudain : en revanche, il n'y a pas de réaction à la stimulation sonore.

Enfin, lorsque la myoclonie résulte d'une atteinte au niveau du cortex cérébral (on parle d'atteinte corticale), le sursaut peut se manifester lorsqu'on étire le membre concerné : les muscles de la face peuvent aussi être touchés.

À savoir. En cas de myoclonie, l'examen clinique peut être complété par un bilan sanguin exhaustif (qui évalue notamment l'activité de la thyroïde) et des examens d'imagerie médicale (IRM cérébro-médullaire, électroencéphalogramme...).

Traitements. Le traitement principal de la myoclonie dépend bien sûr de sa cause. Le traitement symptomatique, quant à lui, implique généralement des médicaments : des anti-épileptiques (si la myoclonie est d'origine épileptique), des traitements GABA-ergiques (en cas d'atteinte corticale) voire une paralysie du muscle atteint avec de la toxine botulique, en cas de myoclonie résultant d'une atteinte de la moelle épinière.

Merci au Dr. Nicolas Vitello, neurologue à la Polyclinique La Pergola à Vichy (groupe ELSAN).

© Femme Actuelle, 27/10/20

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