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Émilie Auffret

 "LA MONTAGNE"DU 10/10/2020

SANTE
Quelle offre de soins en Corrèze pour vaincre le cancer du sein ? En ce mois d’Octobre rose, c’est la question à laquelle nous avons cherché des réponses. Traitements, chirurgies, taux de guérison… Les deux centres hospitaliers de Brive et de Tulle accompagnent les malades, ainsi que la clinique des Cèdres, qui vient d’obtenir une autorisation pour la chirurgie mammaire.
 
Avec 60.000 nouveaux cas par an en France, une femme sur huit concernée par le cancer du sein, le premier cancer mortel chez les femmes…
Les chiffres sont éloquents. Voici comment les patientes peuvent être prises en charge en Corrèze.

1. Elles ont le choix. Depuis peu, les femmes ont le choix de se tourner vers le public ou le privé pour se soigner. La clinique des Cèdres, à Brive, vient d’obtenir l’autorisation de l’Agence régionale de santé (ARS) pour opérer les cancers du sein. Depuis le 1er mars, cet établissement briviste a ouvert un service de gynécologie avec l’arrivée de quatre chirurgiens gynécologues : Robert Arnaud, Paul Cayol, Antoine Gravier et Dusan Toth.
L’agrément de l’ARS pour la chirurgie mammaire est un soulagement pour Robert Arnaud. « C’est essentiel que nous puissions continuer à faire ça. Les volumes d’activité sont importants avec environ 200 opérations par an. » Une autorisation qui « équilibre l’offre de soin sur le territoire et qui la rend très complète », selon Nicolas Madranges, oncologue médical au centre hospitalier de Brive. Un établissement qui pratique la chirurgie et la reconstruction mammaire, proposée dès que c’est possible à toutes les femmes, grâce à une gynécologue et chirurgienne, Chrystelle Ménard.

2.  Leurs parcours de soins font suite à des décisions collégiales.
Tous les lundis soirs, ont lieu les Réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) au sein du pôle oncologie de l’hôpital de Brive. Les spécialistes du privé comme de l’hôpital s’y réunissent pour dialoguer sur les meilleures réponses thérapeutiques à donner à chaque patiente.
Un comité seins a également vu le jour en 2019 après l’arrivée au centre hospitalier de Nicolas Madranges. « Il est spécialisé
dans la prise en charge des tumeurs complexes notamment chez les femmes jeunes, indique t-il.
Ces femmes jeunes, (35 ans 40 ans), présentent des tumeurs plus agressives et souvent plus évoluées car il n’y a pas encore de dépistage systématique à cet âgelà.»

Ce comité regroupe trois spécialistes de l’hôpital : Nicolas Madranges (oncologue), Christel BretonCallu (oncologue radiothérapeute) et Chrystelle Ménard (chirurgienne). « Ce comité est aussi ouvert aux praticiens du privé s’ils le souhaitent », ajoute Nicolas Madranges.

3.  Elles ne perdront pas systématiquement leur sein. Quand Nicolas Madranges a quitté l’Institut Bergonié, à Bordeaux,
pour le centre hospitalier de Brive, début 2019, « le taux de mastectomie (ablation du sein) était très élevé dans la région ».
Le centre anticancer bordelais mise beaucoup sur les traitements néoadjuvants qui interviennent avant l’opération. « On commence par des soins en chimiothérapie ou en hormonothérapie pour les femmes plus âgées. Ces traitements permettent d’intervenir sur de grosses tumeurs évoluées.  Ainsi, elles deviennent plus petites et opérables avec une chirurgie moins invasive. Cette méthode permet aussi de réduire les risques de métastases », précise le médecin. Un médecin qui se trouve face à des patientes corréziennes très attachées à être soignées près de chez elles. 

4. Elles ont de grandes chances de survivre. « Huit femmes sur dix s’en sortent très bien, rappelle le gynécologue Robert
Arnaud. Il existe de nouveaux traitements en lien avec la génétique, des thérapies de plus en plus ciblées, des molécules de plus en plus efficaces… 
Mais la meilleure prévention, reste le dépistage.