Journée nationale contre les cancers des seniors
« Il n’y a pas d’âge pour se faire soigner d’un cancer »
Le 9 octobre 2025, la France organise la 1ʳᵉ édition nationale coordonnée de la Journée contre les cancers des seniors, portée par la Société Francophone d’Onco‑Gériatrie (SOFOG) – slogan : « Senior, et alors ! Il n’y a pas d’âge pour se faire soigner d’un cancer ». Une conférence nationale est prévue au Sénat (Salle Médicis), en présentiel et en ligne.
Pourquoi une journée dédiée ?
Le vieillissement de la population s’accompagne d’une forte charge de cancers après 65 ans. Plusieurs réseaux régionaux (NEON Grand Est, OncoNormandie, OncoPACA) relaient la journée pour sensibiliser au diagnostic précoce et aux prises en charge adaptées.
Chiffres clés récents
- Âge médian au diagnostic en France : 70 ans chez l’homme et 68 ans chez la femme (estimations 2023, INCa – Panorama des cancers 2024).
- Plus de 60 % des cancers sont diagnostiqués après 65 ans, et environ 1 patient sur 10 a 85 ans ou plus au moment du diagnostic.
- Les seniors sont sous-représentés dans les essais cliniques : seuls 15 à 17 % des participants ont ≥75 ans, alors qu’ils représentent plus d’un tiers des patients atteints de cancer.
- La SOFOG souligne une sous‑représentation des personnes âgées dans les campagnes de dépistage, de prévention et d’information – d’où l’initiative nationale du 9 octobre 2025.
Pourquoi des diagnostics trop tardifs chez les seniors ?
Parce que les symptômes sont souvent banalisés : fatigue, amaigrissement, douleurs persistantes… Beaucoup pensent que « c’est l’âge ». À cela s’ajoute la peur des traitements ou la complexité du parcours de soins.
La Journée vise à rappeler l’importance de consulter tôt et de ne pas attendre.
Oncogériatrie : adapter le soin à l’âge physiologique
La France dispose de 25 UCOG (Unités de coordination en oncogériatrie) et 4 antennes, qui diffusent les bonnes pratiques, évaluent la fragilité, rapprochent gériatres et oncologues, et facilitent l’accès à la recherche.
Objectif : décisions personnalisées (type de traitement, intensité, soins de support) et meilleure qualité de vie pour les patients âgés atteints de cancer.
Signes d’alerte – Consultez rapidement en cas de…
- Perte de poids ou d’appétit inexpliquée
- Toux persistante, essoufflement, saignement inhabituel
- Modification durable du transit ou des mictions
- Douleur ou fatigue marquée qui s’installe
- Masse nouvelle (sein, abdomen, ganglion…)
Même à un âge avancé, ces signes ne sont pas à banaliser. Parlez-en avec votre médecin.
Programme national – 9 octobre 2025
Conférence nationale – Paris, Sénat, Salle Médicis (13h – 17h)
Tables rondes :
- « Repérage précoce »
- « Innover sans exclure »
- Focus « Halte aux idées reçues »
Inscriptions via le site de la SOFOG.
Focus Lorraine – Infos locales
- Stand d’information – Hall Brabois Adultes : 9h → 12h
- Conférence grand public – Vandœuvre-lès-Nancy, Salle Michel Dinet (Domaine du Charmois) : 14h30 → 17h
- Campagne régionale le même jour (affichage, radio, presse locale)
L’UCOG Grand Est Lorraine, rattachée au CHRU de Nancy, est coordonnée médicalement de façon pluridisciplinaire, incluant notamment le Dr Jean‑Yves Niemier.
Que peuvent faire les seniors et leurs proches ?
- Consulter dès qu’un signe inhabituel apparaît
- Vérifier l’éligibilité au dépistage organisé (sein, colorectal, col de l’utérus)
et discuter avec son médecin d’un dépistage individuel de la prostate, selon le profil - Demander une évaluation oncogériatrique si un cancer est suspecté ou diagnostiqué
- Activer les soins de support : nutrition, activité physique adaptée, soutien psychologique, prise en charge de la douleur…
La SOFOG – Société Francophone d’Onco‑Gériatrie
Créée en 2009, la SOFOG (Société Francophone d’Onco‑Gériatrie) regroupe des professionnels engagés dans une prise en charge globale du cancer chez les personnes âgées : oncologues, gériatres, infirmiers, psychologues, chercheurs…
Elle joue un rôle clé dans :
- La diffusion des bonnes pratiques
- L’accès à la recherche
- La formation des professionnels
- La sensibilisation du grand public
La Journée nationale du 9 octobre 2025 est organisée par la SOFOG avec le soutien de l’INCa, des UCOG et des réseaux régionaux.
Vos questions les plus fréquentes posées sur le cancer des seniors :
Pourquoi tant de personnes âgées découvrent leur cancer tardivement ?
Parce qu’avec l’âge, on a parfois tendance à minimiser les signes : une fatigue persistante, une douleur qui revient, une perte de poids… On se dit que c’est « normal à notre âge ».
Parfois aussi, on a peur des traitements, ou on ne sait pas à qui s’adresser. Résultat : le diagnostic arrive plus tard.
C’est justement pour ça qu’il est important de consulter tôt, même si les signes paraissent « banals ».
Est-ce qu’on peut vraiment être soigné d’un cancer à 80 ou 90 ans ?
Oui, absolument.
Il n’y a pas d’âge limite pour être traité. Ce qui compte, ce n’est pas la date de naissance, mais l’état de santé global et ce que souhaite la personne.
Aujourd’hui, les équipes médicales peuvent adapter les traitements en fonction de la fragilité, du rythme de vie, et même de la qualité de vie souhaitée.
On parle d’oncogériatrie : une approche qui regarde l’âge « physiologique », pas juste l’âge sur le papier.
L’oncogériatrie, c’est quoi exactement ?
C’est une manière d’évaluer et accompagner les personnes âgées atteintes de cancer en tenant compte de tout ce qui fait leur équilibre : santé, autonomie, mémoire, entourage, douleurs, alimentation…
Le but est de proposer un traitement sur mesure, ni trop lourd ni insuffisant, et toujours adapté à la personne.
C’est une démarche bienveillante, qui implique souvent un gériatre en plus de l’oncologue.
Est-ce que je peux demander un dépistage même après 70 ans ?
Oui, et c’est même recommandé dans certains cas.
Les dépistages organisés (sein, côlon, col de l’utérus) ont des âges cibles, mais on peut toujours en discuter avec son médecin au-delà.
Par exemple, le dépistage de la prostate n’est pas automatique en France, mais il peut être proposé au cas par cas, selon les risques et votre santé globale.
N’hésitez jamais à poser la question à votre médecin traitant.
Que puis-je faire pour aider un proche âgé face au cancer ?
- L’accompagner aux rendez-vous médicaux, pour poser les bonnes questions
- L’écouter, sans juger, même s’il ou elle a peur
- Encourager à parler des symptômes, même discrets
- Aider à activer les aides disponibles (nutrition, soutien psychologique, activité physique adaptée, etc.)
- Et surtout : lui rappeler qu’il a droit à des soins de qualité, quel que soit son âge.
Article écrit le 19/09/2025