Protection contre les maladies transmises par les insectes

Les maladies transmises par les insectes et les parasites sont nombreuses. Elles peuvent être plus ou moins graves. Lors de voyages dans des régions à risques, la protection contre les piqûres doit être systématique : elle peut être la seule façon de se protéger, ou venir en complément de traitements préventifs oraux ou de vaccins. Elle doit être adaptée au type de vecteur et de maladies transmises pour la zone visitée.

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Pourquoi bien se protéger contre les piqûres ?

  • Eviter les piqûres / les morsures est la première et parfois la seule ligne de défense.
  • Les agents pathogènes sont nombreux.
  • Seulement trois maladies sont évitables par la vaccination :
  • Le paludisme est la seule maladie en partie prévenue par une chimioprophylaxie (prévention médicamenteuse)
  • Il n’existe pas de traitement préventif pour les autres maladies.

Comment bien se protéger contre les piqûres / morsures d’insectes

Protéger les parties découvertes du corps

Précautions d’emploi :

  • Ne pas appliquer sur les muqueuses ni sur les lésions cutanées
  • Pour le visage : pulvériser sur les mains et appliquer sur le visage en évitant la bouche et les yeux
  • Appliquer (20 minutes) après une crème solaire
  • Attention, les répulsifs sont souvent des solvants des plastiques (risque pour les montres, lunettes, lentilles de contact, bijoux, téléphones portables…)
  • L’application de produits doit être adaptée : régularité et concentrations relatives à l’âge, quantité suffisante (environ une pulvérisation tous les 6 cm², soit environ la paume d’une main d’adulte).

Quels répulsifs pour qui ? 

Chez l’enfant, il est recommandé de ne pas appliquer de produit sur les mains pour éviter le risque d’ingestion. En cas d’exposition aux anophèles (moustiques vecteurs du paludisme), la concentration minimale efficace de DEET est 30%.La protection des vêtements et de l’environnement doit donc être renforcée en zones à risques avec des enfants.

Les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas utiliser du DEET à plus de 30%, d’icaridine ou d’IR3535 à plus de 20%. L’application doit se faire 3 fois par jour. Les femmes allaitantes doivent veiller à ne pas appliquer de produits sur leurs seins, et à bien se laver les mains avant l’allaitement. 

Protéger les parties couvertes du corps

Le choix vestimentaire :

Le choix vestimentaire est important car les moustiques piquent à travers les vêtements (même les jeans). Il est généralement recommandé de porter des vêtements clairs, longs, amples et si possible resserrés aux poignets et aux chevilles.

Pour les régions  où il y a beaucoup de vecteurs (moustiques, tiques…) on recommande également d’imprégner les vêtements d’insecticides.

Vêtements imprégnés d’insecticides :

Un seul insecticide est accepté en France pour cet usage : la perméthrine. 

  • Imprégnation personnelle des vêtements

Elle se fait au moyen de solutions de trempage ou de spray. 

Le mode d’emploi compte autant que le produit en lui-même. La durabilité de l’efficacité est une conséquence directe de la concentration. Le produit reste efficace sur les textiles 3 semaines et supporte 1 à 3 lavage à 40°C sans repassage.

  • Les vêtements pré-imprégnés et vêtement techniques

Il existe dans le commerce spécialisé des vêtements pré-imprégnés qui ont prouvé leur efficacité : chaussettes et T-shirts à manches longues pré-traités à la perméthrine, chaussettes Para-tiques.

La moustiquaire

Pour être efficace, une moustiquaire doit avoir un maillage indemne et doit être imprégnée d’insecticides. Il faut aussi penser à rabattre soigneusement les bords sous le matelas pour éviter qu’un moustique ne se glisse par-dessous.

C’est un outil majeur de santé publique utilisé depuis les années 1980 dans la lutte contre le paludisme. Elle peut aussi être efficace contre d’autres maladies vectorielles (comme la dengue et la chikungunya notamment pour les personnes dormant en journée comme les jeunes enfants, les personnes âgées ou malades) et contre d’autres insectes.

Quelle moustiquaire ?

  • France / étranger

Beaucoup de produits sont disponibles en zone d’endémie. Les produits d’imprégnation peuvent varier, mais sont généralement efficaces. Si l’achat de la moustiquaire se fait à l’étranger, la présence du logo OMS peut être une garantie de fiabilité.

En France, les moustiquaires peuvent se trouver dans des magasins spécialisés dans les voyages et le sport, ou en pharmacie. Des boutiques en ligne proposent également des produits fiables. 

  • Différentes formes de moustiquaires

Il existe plusieurs formes de moustiquaires plus ou moins grandes. Il convient de faire son choix en fonction du type de séjour. La moustiquaire rectangulaire sera plus adaptée aux séjours sédentaires et longs comme les expatriations car elle nécessite plusieurs points d’accroche.  Les moustiquaires en totem ou en pyramide sont plus adaptées aux séjours itinérants. 

  • Moustiquaires particulières

Il existe des moustiquaires plus spécialisées, adaptées à des situations particulières comme les moustiquaires hamac, les moustiquaires de poussettes ou de lit d’enfant, les moustiquaires de tête.

La pince à tiques

Les tiques sont vecteurs de différentes maladies. En Europe centrale, elles transmettent notamment l’encéphalite à tiques et la maladie de Lyme, mais elles sont présentes également dans d’autres zones du monde où elles transmettent d’autres maladies plus ou moins graves. L’usage de répulsifs et la tenue vestimentaire ont leur importance, mais la pince à tiques reste indispensable pour les voyageurs se rendant dans des zones d’endémie. Plus le parasite est retiré tôt, plus les chances qu’il  transmette une maladie sont faibles.

Protéger son habitat et son environnement

Protéger son habitat :

  • Moustiquaires aux fenêtres
  • Imprégnation des murs (perméthrine)
  • Imprégnation des voilages et rideaux (perméthrine)
  • Diffuseurs électriques (tablettes ou liquide)
  • Raquettes électriques

Lutte extérieure contre les moustiques :

Elle est surtout collective mais peut aussi être individuelle. Elle consiste principalement à réduire le nombre des réservoirs d’eau naturels ou artificiels (nécessaires à la reproduction des moustiques) à proximité des zones d’habitation. Les eaux de ces réservoirs peuvent aussi être traitées pour éliminer les larves qu’elles contiennent. Les collectivités procèdent certaines fois à la pulvérisation d’insecticides notamment à l’occasion de flambées de dengue ou de chikungunya par exemple. A l’échelle individuelle on peut aussi limiter les points d’eau à proximité de l’habitat (ex : coupelles de pot de fleurs, bassines, seau… traînant devant la maison pendant des saisons de pluies par exemple).

Mesures d’appoint et mesures inutiles

Mesures d’appoint :

D’autres moyens plus modestes existent, ils peuvent être utiles dans des contextes spécifiques ou en complément des mesures exposées précédemment.

  • Pièges à moustiques - y compris avec "imitateur d'odeur humaine", attractif et CO² (Magnet) - pièges photocatalytiques
  • Pièges à larves
  • Tortillons
  • Bougies
  • Climatisation, ventilation

Mesures inutiles :

D’autres moyens sont commercialisés, ils ont tous démontré leur inefficacité :

  • Électriques
  • Ultrasons
  • Sonores
  • Huiles essentielles
  • Applications anti-moustique pour smartphone ou PC
  • Bracelets
  • Systémiques (Vitamines B)
  • Homéopathie
  • Rubans, papiers et autocollants gluants sans insecticide

 

SOURCES : OMS, INVS, Dr Jean Michel Lichtenberger