Bien que méconnu, le cancer du sein masculin est une réalité qui touche une centaine d’hommes tous les ans en France. Cette affection rare requiert habituellement la même prise en charge que le cancer du sein féminin, et présente un pronostic encourageant, notamment dans sa forme précoce. Si ses symptômes sont parfois très évocateurs, ils risquent bien souvent d’être ignorés ou négligés par les hommes qui en sont atteints du fait des idées reçues sur cette maladie, que l’on pense volontiers exclusivement féminine.

cancer sein homme

Le cancer du sein masculin

Le cancer du sein masculin est similaire au cancer du sein féminin. Il s’agit la plupart du temps d’un carcinome, une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules des canaux galactophores du sein. Bien que les seins des hommes soient moins développés que ceux des femmes, ils sont bel et bien pourvus de tissus mammaires et de canaux galactophores à partir desquels un carcinome peut se développer.

Chez l’homme, le cancer du sein est très souvent infiltrant au moment du diagnostic. Cela signifie qu’il s’est déjà propagé aux tissus avoisinant le canal galactophore où il a pris naissance lorsqu’on le découvre. Un état de fait qui s’explique en partie par la moindre participation des hommes aux campagnes de dépistage nationales visant à déceler le cancer du sein à un stade précoce, ces dernières étant essentiellement adressées aux femmes.

Le cancer du sein masculin en chiffres

Le cancer du sein représente environ 0,5% de tous les cancers masculins, avec environ 500 hommes atteints par cette pathologie chaque année. Il s’agit donc d’une maladie particulièrement rare chez l’homme, alors même que le cancer du sein chez la femme est le  cancer le plus répandu.

Elle se développe habituellement les hommes de plus de 60 ans et semble avoir une origine génétique dans environ 15% des cas. À l’heure actuelle, le taux de survie à 5 ans du carcinome canalaire, cancer du sein masculin le plus fréquent, est de 80%, tous stades confondus.

Lorsque la pathologie est diagnostiquée au stade I et II de son évolution, le pronostic est meilleur, avec des taux de survie à 5 ans atteignant respectivement 96% et 84%. En revanche, lorsque la maladie est diagnostiquée à un stade plus tardif de son évolution, le pronostic est moins bon. Le taux de survie à 5 ans d’un carcinome canalaire de stade III est de 52 %, et il tombe à 24 % lorsque la maladie atteint le stade IV de son évolution.

Facteurs du risque du cancer du sein masculin

Les causes exactes du cancer du sein chez l’homme sont inconnues, mais des facteurs de risque ont été identifiés. L’âge apparait comme le facteur de risque principal de tous les cancers, et le cancer du sein masculin ne fait pas exception. De fait, la plupart des cancers du sein masculins se déclarent après l’âge de 60 ans.

Un autre facteur de risque de cancer que l’on retrouve régulièrement en oncologie est la génétique. Certaines personnes présentent en effet des gènes qui modifient l’expression de certaines cellules et favorisent la survenue de cancer. Le cancer du sein masculin peut être favorisé par une mutation du gène BRCA 2.

Les hommes comptant plusieurs parents proches (femmes et hommes) ayant souffert ou souffrant de cancer du sein sont plus susceptibles d’être porteurs de cette mutation. Certaines pathologies non cancéreuses peuvent également favoriser la survenue de cancer du sein masculin. Parmi elles, on compte notamment la cirrhose, hautement favorisée par la consommation d’alcool.

La cirrhose altère le fonctionnement du système hépatique, ce qui peut engendrer une hausse du taux d’œstrogènes dans l’organisme, associée à une baisse du taux d’androgènes. Le syndrome de Klinefelter, un trouble génétique rare, est également associé à un risque plus élevé de développer un cancer du sein.

Cette pathologie génétique se traduit par un dérèglement hormonal qui implique, comme la cirrhose, une hausse du taux d’œstrogènes et une baisse du taux d'androgènes.

Lire notre publication sur la radiothérapie du cancer du sein

La gynécomastie, qui consiste en un développement anormal des organes mammaires chez l’homme, est également suspectée d’impliquer un risque de cancer du sein accru.

La cryptorchidie, développement anormal de testicules (qui ne descendent pas), et les oreillons, une infection virale, sont aussi corrélés à un risque de survenu plus élevé du cancer du sein masculin. La consommation régulière d’alcool et le surpoids pourraient aussi constituer des facteurs de risque en fragilisant les cellules de l’organisme et en favorisant le maintien d’un milieu inflammatoire.   Même s’il est rare, le cancer du sein masculin ne doit pas être pris à la légère.

Lorsqu’il est diagnostiqué un stade tardif de son évolution, son pronostic est en effet très pessimiste. Les hommes devraient donc être attentifs à toute modification de l’aspect de leur poitrine, au même titre que les femmes. Un écoulement mammaire anormal, une grosseur, une rougeur ou une douleur au niveau d’un ou des deux seins sont autant de signes qui devraient vous motiver à consulter sans attendre, que vous soyez un homme ou une femme.

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