Bien-être et soutien pour les patientes du Centre de Cancérologie de la Sarthe : l'initiative des apprenties

Sarthe. Souffrant d’un cancer, elles sont chouchoutées par des apprenties : « Ça fait du bien ! »

Huit apprenties du campus Sainte-Catherine ont proposé soins et maquillage à des femmes touchées par le cancer ce mardi 15 octobre 2024.

« C’est fou quand même ! Ça fait une sacrée différence ! » Le visage de la patiente s’illumine lorsqu’elle découvre le maquillage réalisé par une apprentie.

Comme elle, 23 autres patientes souffrant d’un cancer ont pu profiter d’une séance détente proposée par des étudiantes en 2e année de BTS Esthétique Cosmétique et parfumerie (option management) du campus Sainte-Catherine du Mans (Sarthe).

Des soins et du maquillage pour les femmes touchées par un cancer

Au sein du centre de cancérologie de la Sarthe (CCS), la Maison des patients s’est changée le temps d’un après-midi en cabinet d’esthétique.

Huit apprenties du campus Sainte-Catherine ont proposé des massages des mains et des pieds, des soins du visage et des sessions maquillage à 24 femmes touchées par un cancer.

C’est une démarche qui nous tenait à cœur car le campus a des valeurs sociales tournées vers les populations fragiles. On voulait proposer un moment de bien-être et de détente. L’idée est aussi que les apprenties fassent valoir leur expertise.

Marie-Laure Ribot, formatrice et responsable du pôle esthétique du CFA Sainte-Catherine

Des prestations personnalisées selon l’envie de la patiente suivies d’un atelier colorimétrie pour tester la teinte qui convient le mieux à la patiente et pour glaner quelques conseils pour se maquiller.

L’an passé, des apprenties du BTS s’étaient rendues à l’Institut d’éducation motrice (IEM) de Savigné-l’Evêque pour proposer des prestations aux adolescents.

L’équipe de Sainte-Catherine espère pouvoir répéter l’opération à la Maison des patients sur deux autres journées, l’une en décembre où les aidants pourraient être inclus, et une seconde courant 2025.

« Ça fait du bien de ne pas sentir isolée »

Olivia fait partie des patientes qui ont bénéficié des prestations des apprenties. Elle a appris en octobre 2023 qu’elle souffrait d’un cancer du sein.

Pendant sa radiothérapie, Olivia ne venait à la Maison des patients que pour de la réflexologie plantaire mais depuis la fin du protocole, en septembre dernier, elle vient presque tous les jours.

Début septembre, ça a été la chute libre, le moral en berne […] Là je suis au taquet et je viens quasiment tous les jours ici où je fais de belles rencontres.

Olivia

Elle n’a pas hésité à s’inscrire à cette après-midi pour prendre du temps pour elle. « Ça me parlait bien de me détendre, de trouver des petits conseils et ça fait du bien de ne pas se sentir isolée. Je suis toute seule chez moi et les enfants sont partis… », raconte-t-elle.

C’est une bonne initiative. C’est beau ce qu’elles font, de donner du temps pour nous, ça nous fait du bien.

Olivia

Ces moments-là sont précieux pour Olivia, qui trouve qu’on n’évoque pas assez l’après-chimiothérapie. « On est forts sur le moment mais on ne parle pas assez de l’après. La chimio, ça a été lourd mais préventif. On est suivis, c’est cadré mais du jour au lendemain, plus rien. Je suis en convalescence, je ne revois mon oncologue que dans quelques mois. »

Pleine de gratitude à l’égard du personnel du CCS, elle l’est tout autant à l’égard des bénévoles de la Maison des patients. « On se sent compris, à l’écoute », sourit-elle. Sport adapté, pilates, sophrologie, shiatsu, zentangle, socio-esthétique… elle y a trouvé un lieu de vie où elle participe à de nombreuses activités tout en renouant un lien social.

« Voir le bonheur dans leurs yeux, c’est un accomplissement »

Des remerciements et des sourires, les apprenties en ont eu tout un nuancier au cours de l’après-midi. « On leur apporte du bien-être. Les voir sourire et voir le bonheur dans leurs yeux, c’est un accomplissement », se ravit Marine, qui fait son apprentissage à la pharmacie Saint-Joseph.

On appréhendait un peu parce que ce n’est pas notre milieu […] Cela leur permet de s’évader par rapport à la maladie et d’avoir une bulle de détente.

Kelly, apprentie au Yves Rocher de la rue des Minimes

L’une des patientes a appris lors de l’atelier maquillage qu’elle utilisait des teintes chaudes alors que la gamme froide lui sied davantage.

De nouvelles couleurs qui ne sont visiblement pas assorties à sa garde-robe. Elle lance dans un rire : « Faut que j’aille acheter des fringues maintenant ! »

Par Frédéric Jouvet, actu Le Mans