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Le cancer du pancréas est une maladie relativement peu fréquente, avec un peu moins de 15 000 cas diagnostiqués chaque année.

Sa prise en charge repose essentiellement sur l’utilisation de la chirurgie oncologique et de la chimiothérapie, parfois associées à des séances de radiothérapie.

Par ailleurs, les dernières avancées de la recherche apportent de nouveaux espoirs à travers l'identification de caractéristiques propres aux cellules cancéreuses qui pourraient permettre de mettre au point des traitements ciblés significativement plus efficaces dans un avenir proche.  

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Le cancer du pancréas : points clés

Le cancer du pancréas est un cancer du tractus digestif qui se développe à partir des cellules composant les canaux pancréatiques. Touchant tant les hommes que les femmes, c’est une pathologie favorisée par le vieillissement des cellules, avec un âge moyen au diagnostic de 73 ans pour les femmes et de 70 ans pour les hommes.

La génétique, l’obésité, le tabagisme, le diabète et certaines pancréatites chroniques sont autant de facteurs pouvant accroître les risques de développer un cancer du pancréas. Le cancer du pancréas suit le schéma de développement de la plupart des tumeurs cancéreuses.

Il se développe d’abord au sein des canaux pancréatiques pour y former une petite masse localisée. On parle alors de cancer in situ. Peu à peu, il traverse la paroi de ces canaux pour envahir les tissus voisins : c’est la forme infiltrante du cancer du pancréas.

Enfin, en l’absence de traitement adapté, les cellules cancéreuses finissent par se disséminer dans tout l’organisme pour former des métastases affectant d’autres organes du corps (os, foie, cerveau, etc.). C’est le stade métastatique. Plus le cancer est à un stade avancé de son évolution au moment de son diagnostic, plus sa prise en charge est délicate.

Importance et fonctions du pancréas 

Le pancréas est un organe vital et multifonctionnel, essentiel à la fois pour le système digestif et le système endocrinien. Anatomiquement situé derrière l’estomac, il se divise en trois parties principales : la tête, qui est connectée au duodénum, le corps qui s’étend horizontalement derrière l’estomac, et la queue qui s’étend vers la gauche jusqu’à la rate. Chaque partie du pancréas a un rôle spécifique dans la production et la libération d’enzymes et d’hormones essentielles au bon fonctionnement du corps humain. Le pancréas a trois fonctions principales :

  • La sécrétion d’enzymes digestives : le pancréas joue un rôle crucial dans la digestion en produisant des enzymes digestives telles que l’amylase, la lipase et les protéases. Ces enzymes sont libérées dans le duodénum où elles décomposent les glucides, les lipides et les protéines des aliments en molécules plus petites et absorbables.
  • La régulation de la glycémie : le pancréas est également impliqué dans la régulation de la glycémie grâce à ses cellules spéciales, les cellules bêta des îlots de Langerhans. Ces cellules produisent l’insuline et le glucagon, deux hormones qui travaillent ensemble pour maintenir un niveau de glucose sanguin équilibré. L’insuline permet aux cellules de capter le glucose sanguin pour l’utiliser comme source d’énergie, tandis que le glucagon stimule la libération de glucose stocké dans le foie lorsque les niveaux de glucose sanguin sont bas.
  • Une fonction endocrine : en plus de l’insuline et du glucagon, le pancréas produit d’autres hormones importantes telles que la somatostatine, qui régule la libération d’autres hormones dans le corps. Ces hormones jouent un rôle clé dans le métabolisme global, la croissance et la régulation d’autres fonctions corporelles essentielles.

Le pancréas est donc un organe indispensable au maintien d’une santé optimale et d’un métabolisme efficace. Tout dysfonctionnement du pancréas peut avoir des répercussions importantes sur la digestion des aliments et la régulation du glucose, ce qui peut conduire à des affections et pathologies graves, telles que le diabète et d’autres maladies métaboliques. En outre, des maladies telles que le cancer du pancréas peuvent compromettre gravement la fonction pancréatique et nécessitent une prise en charge thérapeutique urgente si l’on souhaite préserver la santé du patient.

Les symptômes du cancer du pancréas

Le cancer du pancréas est connu pour sa capacité à se développer de manière insidieuse, souvent sans symptômes apparents (du moins, dans les stades précoces de la maladie). Contrairement à d’autres types de tumeurs malignes qui peuvent présenter des premiers symptômes évidents, tels que le cancer de la peau, le cancer de la mâchoire, ou encore un cancer du sein, le cancer du pancréas est souvent diagnostiqué de manière tardive, ce qui rend le traitement plus complexe et impacte nécessairement les chances de survie.

Caractéristiques des symptômes du cancer du pancréas

Les symptômes du cancer du pancréas se distinguent par trois particularités : L’absence de symptômes précurseurs spécifiques : dans de nombreux cas, les patients atteints de cancer du pancréas ne manifestent aucun symptôme spécifique aux stades précoces de la maladie. La localisation profonde du pancréas dans l’abdomen contribue à ce manque de signes cliniques précurseurs clairs, ce qui rend le diagnostic précoce particulièrement difficile. Les symptômes sont non spécifiques et tardifs : lorsque des signes cliniques se manifestent, ils peuvent inclure une perte de poids inexpliquée, des douleurs abdominales ou dorsales persistantes, une jaunisse, des nausées, une perte d’appétit et une fatigue chronique. Cependant, ces symptômes sont souvent « vagues » et peuvent tout à fait être attribués à d’autres atteintes et maladies mêmes bénignes, ce qui contribue souvent à retarder le diagnostic du cancer du pancréas. Impact sur la prise en charge et le pronostic : en raison de son diagnostic fréquemment tardif, le cancer du pancréas est associé à un pronostic vital moins favorable comparé à d’autres types de cancers. La détection précoce et la sensibilisation aux symptômes potentiels sont déterminantes afin d’améliorer les résultats pour les patients en bénéficiant d’un traitement plus rapide et plus efficace. Comment détecter un cancer du pancréas ?

 

Vidéo sur les fonctions et principales pathologies du pancréas

Le diagnostic du cancer du pancréas

Le diagnostic du cancer du pancréas est malheureusement souvent tardif : la recherche en médecine oncologique se concentre, de fait, sur l’élaboration d’outils et le développement de connaissances qui permettraient de le dépister plus tôt. En effet, le cancer du pancréas ne provoque pas de symptômes spécifiques, et la maladie est couramment découverte tardivement, lorsque la santé globale du patient s’est affaiblie.

Le processus de diagnostic débute par un examen clinique comprenant habituellement une observation et une palpation de l’abdomen. Si une atteinte pancréatique est suspectée, des examens d’imagerie médicale (scanner) et un bilan biologique (prise de sang) sont pratiqués.

Lorsque les examens d’imagerie médicale permettent de mettre en évidence la présence d’une lésion suspecte, une biopsie est réalisée pour en prélever quelques fragments afin de les analyser en laboratoire. L’analyse en laboratoire, nommée examen anatomopathologique, est le seul moyen d’avérer le caractère cancéreux de la lésion – le cas échéant.

Elle permet aussi d’identifier certaines caractéristiques précises de la tumeur, dont son stade et son grade, afin d’élaborer un traitement sur mesure, le plus susceptible d’être efficace.

 

Les traitements du cancer du pancréas

Différentes thérapies peuvent être mises en œuvre pour traiter un cancer du pancréas. Il est important de noter que chaque protocole de traitement est élaboré au cas par cas, en fonction des caractéristiques du cancer et du profil du patient - mais aussi de ses volontés !

En cas de cancer du pancréas localisé, le traitement de référence est une chirurgie oncologique, à condition que le patient y soit éligible. L’intervention de rigueur, nommée tumorectomie, consiste à ôter la tumeur cancéreuse ainsi qu’une marge de tissus sains autour de cette dernière, pouvant inclure le duodénum et la rate.

Une chimiothérapie adjuvante, administrée à la suite de la chirurgie, complète habituellement la résection tumorale afin de réduire les risques de récidive. Lorsque la tumeur n’est pas opérable et/ou que le cancer se trouve au stade métastatique de son évolution, la chimiothérapie devient le traitement de référence du cancer du pancréas.

Chez le patient opérable qui présente un cancer du pancréas à un stade métastatique, la chirurgie peut encore intervenir en complément de la chimiothérapie pour retirer des métastases localisées afin de ralentir la progression de la maladie et d’améliorer le confort du patient.

Lire également notre article sur la fatigue du patient cancéreux.

 

Les dernières avancées dans la prise en charge du cancer du pancréas

Les dernières avancées en médecine oncologique ont permis d’identifier une enzyme, la CAIX, qui joue un rôle majeur dans la progression du cancer du pancréas et le mauvais pronostic des patients.

L’Anhydrase Carbonique IX (CAIX) est une enzyme produite par la tumeur, qui stimule sa croissance et protège les cellules cancéreuses contre la chimiothérapie. En inhibant l’activité de la CAIX, il pourrait être possible de réactiver l’efficacité de la chimiothérapie contre le cancer du pancréas, et de ralentir significativement la propagation des cellules cancéreuses.

En 2015, un composé inhibiteur de la CAIX a été mis au point. Toutefois, le blocage de l’enzyme ne permettant pas de parvenir à une guérison définitive, les recherches ont persisté, ce qui a conduit à la découverte d’un groupe de gènes permettant aux cellules tumorales de réguler l’accumulation de fer.

Le blocage simultané de ces gènes et de l’enzyme CAIX permet d’observer une accumulation de quantités toxiques de fer dans les cellules cancéreuses, jusqu’à provoquer la mort cellulaire.

Si ces découvertes en sont encore au stade des essais cliniques, elles pourraient révolutionner la prise en charge du cancer du pancréas dans un avenir plus ou moins proche.

L’importance de la sensibilisation et du dépistage

Le dépistage précoce du cancer du pancréas revêt une importance capitale pour améliorer les perspectives de traitement et de survie des patients. En raison de la nature souvent silencieuse de cette maladie dans ses débuts, les symptômes ne se manifestent souvent qu’à un stade déjà avancé, ce qui complique ainsi son diagnostic et son traitement. En France, il n’existe pas de dépistage organisé du cancer du pancréas sur la population générale. 

En effet, les programmes de dépistage ciblent principalement les personnes qui présentent un risque élevé, comme celles qui ont des antécédents familiaux de cancer pancréatique ou les individus porteurs de mutations génétiques spécifiques. Les techniques de dépistage comprennent des examens d’imagerie avancée tels que l’échographie endoscopique et la tomodensitométrie, ainsi que des marqueurs biologiques comme le CA 19-9, qui peuvent indiquer la présence de tumeurs pancréatiques. 

Sensibiliser tant les professionnels de santé que le grand public est déterminant pour encourager le dépistage précoce, car cela peut permettre une prise en charge médicale plus efficace et augmenter les chances de réussite du traitement.

Article écrit le 19/04/2023, vérifié par Centre Finistérien de Radiothérapie et d'Oncologie
Modifié le 20/10/2024