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Quelles sont les grandes pathologies cardiaques, comment protéger son cœur, quel est le rôle de l’alimentation, comment vit-on avec un cœur greffé ? Pour son 6e Lab Santé, la rédaction de la Dépêche du Midi avait invité trois experts pour débattre autour du cœur et fournir quelques conseils précieux aux lecteurs qui suivaient le débat à distance en raison des contraintes sanitaires.

Voici quelques-unes des questions abordées avec le Pr Michel Galinier, cardiologue, le Dr Marc Bousquet, cardiologue et Emilie De Haro, diététicienne en cardiologie. 


Quelles sont les grandes pathologies cardiaques ?


« On retrouve les maladies du muscle cardiaque, les maladies des coronaires comme l’infarctus du myocarde, les troubles du rythme cardiaque ainsi que tous les retentissements que peuvent avoir d’autres pathologies. Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité en France (140 000 morts par an) mais il n’y a jamais eu de « plan cœur » comme il y a des « plans cancer ». Je lance un appel aux pouvoirs publics : il faut que la cardiologie devienne une grande cause nationale et a minima régionale ! », souligne le Pr Michel Galinier, cardiologue, chef du service cardiologie du Centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse.


Sommes-nous mieux armés pour prévenir et lutter contre les maladies du cœur ?


« Notre système de santé est très orienté sur le curatif, sur la prise en charge après des crises aiguës (comme l’infarctus). On a fait des progrès sur la prise en charge en urgence : aujourd’hui, quand un sportif fait un malaise sur un terrain ou un vacancier sur la plage, plus personne ne court dans tous les sens, on trouve des personnes formées, des défibrillateurs, etc. Il faudrait un accès plus régulier à la prévention. Mais, d’une manière générale, modifier notre quotidien est souvent vécu comme une contrainte alors qu’il faudrait prendre des bons réflexes jeunes (arrêt du tabac par exemple, bouger tous les jours pour lutter contre la sédentarité) », explique le Dr Marc Bousquet, cardiologue à la clinique de soins et de suite et réadaptation de Saint-Orens (groupe Elsan).


Existe-t-il un régime protecteur ?


« On ne parle plus de régime ou d’interdit, on conseille la variété et l’équilibre. Nous orientons ensuite notre discours selon les pathologies : attention aux graisses animales dans les cas d’hypercholestérolémie, au sucre en cas de surcharge pondérale, au sel dans l’insuffisance cardiaque, etc. Le facteur plaisir est essentiel dans la prévention », résume Emilie De Haro, diététicienne dans le service de cardiologie du CHU de Toulouse.

 

© La Dépêche du Midi, le 1er juillet 2021