Actualités

Propos recueillis par Mélanie LESOIF 

Marie Grand, vous avez pris la direction de la polyclinique Montier-la-Celle en juillet. Quel a été votre parcours avant de rejoindre cet établissement à Saint-André-les-Vergers ? Je suis arrivée le 7 juillet dernier, et avant ça, j'ai travaillé pendant 20ans dans le secteur de l'hospitalisation privée en région parisienne. J'ai dirigé des établissements de chirurgie, de rééducation, de radiothérapie. Je suis ravie d'arriver dans l'Aube, où j'ai reçu un bon accueil. J'ai trouvé dans cet établissement des équipes soignantes et administratives très impliquées dans la prise en charge des patients.

Vous arrivez dans un désert médical. Quel rôle la polyclinique a-t-elle à jouer dans cette problématique ? La polyclinique a bien sûr un rôle à jouer, elle est un acteur de santé majeur dans l'Aube et plus particulièrement à Troyes et dans l'agglomération. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'a été mis en place, en 2018, SOS accueil médical, qui propose des consultations sans rendez-vous, du lundi au vendredi de 9h à 19h.

Quel bilan pour SOS accueil médical et les consultations sans rendez-vous? Est-ce amené à évoluer ? Les médecins généralistes du SAM accueillent en moyenne entre 70et 80 patients par jour. C'est un vrai service à la population qui permet une proximité des soins et une prise en charge rapide, avec une redirection vers le plateau technique de l'établissement en cas de besoin. Si l'activité venait à fortement évoluer, il nous faudrait nous adapter et renforcer les effectifs.

Comment se passe l'intégration des nouveaux médecins, dont le docteur Massia, qui ont quitté la Clinique de Champagne et se sont installés à Montier-la-Celle ? En début d'année 2022, en effet, la polyclinique a accueilli deux chirurgiens digestifs et trois chirurgiens urologues qui venaient d'un autre établissement et leur intégration s'est bien passée. Un travail de préparation avait été fait en amont par la précédente directrice, Nadia Rose, pour leur proposer des plages opératoires et compléter l'offre de soins déjà en place sur ces spécialités. Cela a généré de l'activité supplémentaire pour la polyclinique qui a pu l'intégrer parce que cela avait été bien préparé. Les deux chirurgiens digestifs proposent également de la chirurgie bariatrique (patients souffrant d'obésité), ce qui porte à trois le nombre de chirurgiens pratiquant des sleeves et des bypass (réduction de l'estomac, NDLR). Cela va nous permettre de mener un projet bien plus global de prise en charge de l'obésité.

Pourriez-vous détailler ce projet de prise en charge de l'obésité ? Ce projet est déjà bien avancé. Nous avons déjà créé un parcours de soins, qui consiste à proposer aux patients un accompagnement en amont. Ils viennent plusieurs semaines avant l'intervention, pour rencontrer la diététicienne, le psychologue, l'endocrinologue et le pneumologue afin d'évaluer leur situation et les suivre au mieux. Ce projet sera encore renforcé avec un centre de prise en charge de l'obésité début 2023.

En début d'année, des stagiaires aides soignantes s'étaient plaintes des conditions d'accueil à la polyclinique. Des solutions ont-elles été mises en place ? J'ai été informée de ce qui s'était passé et je dois dire que c'est fortement regrettable. La directrice de l'Ifsi (Institut de formation en soins infirmiers, NDLR) a été rencontrée à l'époque et on travaille toujours en étroite collaboration avec cet institut de formation car nous souhaitons continuer à accueillir des élèves en soins infirmiers dans les meilleures conditions. Un livret d'accueil a été réalisé par la direction des soins en lien avec les professionnels de santé et certains vont être formés au tutorat pour améliorer les conditions d'accueil des stagiaires. L'objectif étant de leur faire découvrir les métiers et les services et leur donner envie de travailler.

Où en est le projet d'étage supplémentaire et à quoi doit-il servir ? Nous travaillons sur un projet de nouvel étage d'hospitalisation et de prise en charge en cancérologie. Pour rappel, nous avons déjà une autorisation pour la chirurgie en cancérologie digestive et urologique. «Nous sommes sur la bonne voie pour recruter deux nouveaux cardiologues» Le projet suit son cours et nous avons déposé un dossier de demande d'autorisation pour lancer des travaux auprès de la mairie de Saint-André-les-Vergers en juillet. Ce n'est pas encore finalisé pour le moment.

D'autres projets sont-ils en cours, en termes de recrutement, d'organisation, de matériel ? Nous avons accueilli un nouvel angiologue en ce début du mois de septembre et en effet, les départs en retraite à venir doivent s'anticiper donc je travaille en lien avec la communauté médicale pour recruter dans les meilleures conditions. Nous sommes sur la bonne voie pour recruter deux nouveaux cardiologues, également. Par ailleurs, nous recevrons d'ici à un an une nouvelle IRM, ce qui permettra de diminuer le délai d'attente, aujourd'hui de deux à trois semaines en moyenne, pour l'accès à l'imagerie. D'autre part, vous savez que l'orthopédie est une part importante de l'activité de la polyclinique, c'est historique. Afin d'accompagner au mieux les patients qui doivent se faire poser une prothèse totale de hanche ou de genou, l'établissement a créé, en janvier 2022, l'École des patients. Cela consiste à accueillir ces personnes en petit groupe de six, durant une demi-journée, afin de leur permettre de rencontrer l'équipe qui va les prendre en charge, dont les kinésithérapeutes, pour les préparer au mieux à l'intervention et à la suite de l'opération. Cet accueil est piloté par une infirmière coordinatrice et permet de réduire le stress et l'angoisse qui peuvent être liés à ce type d'interventions. Nous avons des retours très positifs.

L'est éclair, publié le 19/09/2022 : Propos recueillis par Mélanie LESOIF