Définition : Clostridium difficile
La colite à Clostridium difficile (anciennement Clostridium difficile) est une inflammation du côlon qui se traduit par des diarrhées. Suite à la prise d'antibiotiques (ou plus rarement d'inhibiteurs de la pompe à protons), la flore intestinale peut être perturbée et déclencher la production en excès d'une toxine de la bactérie C. difficile.
Quelles sont les causes de cette colite ?
De nombreuses bactéries inoffensives vivent dans le côlon. La prise d'antibiotiques peut modifier cet équilibre intestinal. En particulier, lorsque la bactérie Clostridium difficile est présente en excès, elle produit des toxines responsables d'une colite pseudomembraneuse, une inflammation du côlon. Même si tous les antibiotiques peuvent déclencher cette maladie, les principaux sont la clindamycine, les pénicillines, les céphalosporines et les fluoroquinolones. Le risque augmente avec l'âge et la fragilité du patient (immuno-dépression).
Comment savoir s'il s'agit d'une infection à C. difficile ? Quels sont les examens à réaliser ?
Une analyse des selles suffit généralement à poser le diagnostic. Elle permet de détecter la présence de la bactérie dans les selles (toxine, enzyme, matériel génétique).
La maladie est-elle contagieuse ? Quels sont les modes de transmission ?
C. difficile est présent dans les selles du patient. Il peut se transmettre par contact direct via les mains, les poignées de portes. Comme pour toute maladie infectieuse, le lavage des mains fréquent et soigneux est de mise ainsi que le port de gants pour les soignants.
Quels sont les symptômes de la colite pseudomembraneuse ?
Les symptômes dépendent de la quantité de toxines produites dans le côlon. Il peut s'agir de simples selles molles ou d'une diarrhée sanguinolente, accompagnée de douleurs abdominales et de fièvre.
Quel est le traitement ? Quelle est sa durée ?
La prise en charge consiste à stopper l'antibiotique à l'origine de la maladie et à éventuellement le remplacer par un antibiotique efficace contre Clostridium difficile. Les symptômes disparaissent en 10 à 12 jours.
Quelle alimentation favoriser pour soigner la maladie ? Que manger en cas de C. difficile ?
Il faut éviter les aliments pouvant aggraver la diarrhée : épices, thé, café, alcool, fruits et légumes riches en fibres, laitages, féculents complets, aliments gras. Préférez les bananes, les carottes cuites, les féculents blancs (non complets). Comme lors de toute diarrhée, le danger est la déshydratation : buvez beaucoup.
Quel est le taux de mortalité de cette inflammation du côlon ?
Dans la majorité des cas, C. difficile n'entraîne pas la mort du patient. Cependant, certaines souches produisent plus de toxines que d'autres. En cas d'infection sévère, la mortalité peut atteindre 50% des cas.
Les rechutes sont-elles fréquentes ?
Chez 10 à 15% des patients, des rechutes sont observées dans les semaines qui suivent la guérison. Dans ce cas, il faut démarrer un antibiotique efficace contre l'infection à C. difficile : vancomycine en première intention, rifaximine, fidaxomicine...
Dans les cas les plus graves, une greffe fécale peut être nécessaire : 200 à 300 ml de matière fécale saine provenant d'un donneur sont placés dans le côlon du patient.