Morphine

Retour

✅️ La morphine est un puissant psychotrope connu depuis longtemps.
✅️ En médecine moderne, on s'en sert comme anti-douleur pour les douleurs intenses et/ou qui résistent (douleurs rebelles) aux autres antalgiques. 
✅️ Elle peut être utilisée, avec l'accord des patients, contre les douleurs chroniques, les douleurs liées au cancer, les douleurs suite à une chirurgie, les douleurs en fin de vie. 
✅️ Ce médicament doit être utilisé avec précaution, sous encadrement strict médical.
✅️ La morphine a de nombreux effets secondaires (somnolence, hallucinations...) dont certains peuvent se révéler mortelle comme la dépression respiratoire...
✅️ Ces effets peuvent être anticipés et évités grâce à une bonne surveillance et un bon ajustement de doses.
✅️ La morphine expose à un risque de dépendance, à la fois physique et psychique.

La morphine est un puissant antalgique. Les équipes médicales peuvent être amenées à l'utiliser, avec l'accord de leurs patientes et patients, pour traiter des douleurs intenses. En raison de ses effets secondaires, l'administration de la morphine doit se faire de façon éclairée, encadrée, avec un suivi des doses administrées afin de les adapter si nécessaire.

Définition : Qu'est-ce que la morphine ?

À quoi sert la morphine ?

La morphine porte bien son nom. Son nom provient du dieu Morphée qui est le dieu grec du sommeil. La morphine est une molécule, un alcaloïde, qui rentre dans la composition de l'opium.

Morphine anti douleur puissant

Ce produit est un puissant psychotrope capable de mettre les personnes qui en prennent dans des états d'euphorie, de somnolence, d'hypnose voire oniriques. En médecine, la morphine est utilisée comme analgésique, c'est-à-dire pour lutter contre la douleur. C'est aussi un antalgique puissant.

La morphine est utilisée en médecine pour traiter les douleurs d'origines diverses. Elle est indiquée dans les douleurs intenses et/ou qui résistent (douleurs rebelles) aux autres antalgiques. 

Maladies et morphine

On prescrit de la morphine pour traiter :

• les douleurs osseuses,

• les douleurs chroniques,

• les douleurs liées au cancer,

• liées consécutives à une opération chirurgicale.

Médicament anti douleur

La morphine est, en effet, ce qu'on appelle un analgésique, c'est à dire un traitement contre la douleur. On peut confondre analgésique et antalgique, dans la pratique générale.

Plusieurs plans de lutte contre la douleur ont été mis en place par le ministère de la Santé. L'objectif est de "définir un parcours de santé qui permet un accès à des soins et à un accompagnement adapté, individualisé et de qualité, dans des délais médicalement et éthiquement raisonnables aux personnes douloureuses chroniques sur l’ensemble du territoire français", précisent les autorités sanitaires. Ce plan, dont le dernier date de 2006-2010, rappelle que l'accès à la gestion de la douleur est un droit pour les patients. La douleur doit être en toutes circonstances prévenue, évaluée, prise en compte et traitée.

Les antalgiques de niveau III comme la morphine, agissent directement au niveau cérébral. L'action de la morphine peut entraîner une accoutumance et une dépendance. Pour cela, elle est classée parmi les stupéfiants. De la morphine sont issus des produits comme l'héroïne.

Un des anti-douleurs les plus efficaces

La morphine est considérée comme un des anti-douleurs les plus efficaces. Elle stimule plusieurs récepteurs qui sont situés dans le système nerveux central et agissent dans les phénomènes de perception de la douleur et son contrôle.

Ses autres effets (selon les dosages et la durée du traitement) les plus connus sont :

• dépression respiratoire,

• myosis (contraction de la pupille),

• somnolence,

• tremblements,

• troubles du sommeil,

• hyperexcitabilité,

• convulsions,

• hypersensibilité à la douleur (en cas d'usage prolongé),

• constipation,

• difficultés pour uriner,

• nausées et vomissements,

• démangeaisons...

A force, la consommation de morphine peut entraîner un effet de tolérance, ce qui oblige à augmenter les doses. En outre, elle entraîne un phénomène de dépendance, ce qui oblige à sevrer les patients ou patientes par pallier. Ce produit doit donc être utilisé avec précaution et leur dosage ajusté si nécessaire et sous encadrement médical strict en raison des risques de dépendance, des effets secondaires sérieux et des risques d'abus ou de mésusage.

Quel est l'effet de la morphine sur le cerveau ?

La morphine a un effet direct sur le cerveau. Elle mime l'action de molécules produites naturellement par le cerveau. Elle déclenche la production de dopamine, ce qui crée cette fausse sensation d'euphorie. Un des effets connus de la morphine est d'agir sur la région du cerveau qui règle la respiration.

Les effets secondaires sur le système nerveux sont notamment :

• céphalée,

• somnolence,

• sédation...

La morphine a-t-elle un effet sur le cœur ?

Sur le plan cardio-vasculaire, la morphine peut faire baisser une tension artérielle normale ou déjà basse. Les effets secondaires sur le système cardiovasculaire sont notamment :

• palpitation,

• tachycardie,

• hypotension.

L'effet de la morphine dépend de la forme qui est prescrite.

1. La forme rapide de la morphine présente des effets environ une demi-heure après la prise et peut durer jusqu'à 4 heures.

2. La forme retard de la morphine, a des effets une heure et demie après la prise et peut durer de 8 à 12 heures.

Morphine, forme rapide ou retard ?

La morphine rapide est utilisée pour mettre en place et adapter plus rapidement le traitement. Quand le traitement est stabilisé, la forme  retard est utilisée pour réduire le nombre de prises de morphine.

Morphine doses

Il existe différents types de dosage et de posologie pour la morphine qui s'adapte à l'âge, au poids, et à la situation clinique des patients et patientes. La relation dose-efficacité-tolérance est très variable d'un patient à l'autre. Il est donc important d'évaluer fréquemment l'efficacité et la tolérance, et d'adapter la posologie progressivement en fonction des besoins du patient. Il n'y a pas de dose maximale, tant que les effets indésirables peuvent être contrôlés, précisent les autorités.

Morphine 1 à 3 mg par titration

A titre d'exemple, dans le traitement des douleurs aiguës, la morphine est le plus souvent administrée par voie intra-veineuse de manière fractionnée («par titration»), chez l'adulte, à la dose de 1 à 3 mg (en fonction du terrain, principalement de l'âge du patient), toutes les 10 min environ, jusqu'à obtention d'une analgésie satisfaisante (ou apparition d'effet indésirable) et avec surveillance continuelle du patient (exemple avec Morphine (chlorydrate) Aguettant 10 mg/mL, solution injectable).

A retenir :

1. les posologies doivent être adaptées durant le traitement, en fonction de l'intensité de la douleur et de la situation médicale des patients (notamment les patients avec insuffisance rénale ou insuffisance hépatique, et les patients ou patientes âgées).
2. le traitement doit être réévalué régulièrement.
3. le traitement prolongé doit être évité. Il convient d'arrêter le traitement de façon progressive.

Morphine formes galénique de morphiniques

Patch, comprimé, perfusion...

• L'administration de la morphine peut se se faire par :

• voie orale : comprimés, capsules, goutte

• voie intraveineuse,

• perfusion,

• voie intramusculaire,

• voie intrathécale,

• voie intraventriculaire,

• voie sous-cutanée,

Il n'existe pas de patch de morphine, en France, mais des patchs anti-douleurs qui comprennent des opioïdes, cela permet un effet antalgique prolongé.

Il existe de nombreuses contre-indications à la prescription de morphine dont :

• Allaitement (en cas de traitement au long cours);

• Coma;

• Douleur abdominale non diagnostiquée;

• Epilepsie non contrôlée;

• Hypersensibilité à la morphine ou l'un de ses composants;

• Hypertension intracrânienne;

• Insuffisance hépatique sévère;

• Insuffisance respiratoire sévère;

• Traumatisme crânien;

• Trouble de la coagulation...

L'alcool est-il interdit avec la morphine ?

L'alcool n'est pas recommandé au cours d'un traitement par morphine. La prise d'alcool en même que la morphine peut engendrer de la somnolence, une diminution de la capacité de coordination et de la confusion. Si vous souhaitez néanmoins boire un peu d'alcool en petite quantité, prenez conseil auprès de votre médecin.

Puis-je conduire quand je prends de la morphine ?

La conduite d'un véhicule n'est pas recommandée en particulier :

1. quand on commence un traitement par morphine,

2. quand on augmente les doses.

Si vous souhaitez conduire, demandez conseil à votre médecin qui évaluera notamment si votre traitement est stabilisé.

La morphine peut faire partie des traitements envisagés par l'équipe médicale, et l'entourage de la personne en fin de vie. Elle peut rentrer dans le souhait de soulager les symptômes du ou de la patiente, en respectant ses souhaits. Le traitement par opioïdes peuvent répondre à la douleur des personnes en fin de vie. Les médecins seront amenés à prescrire ces médicaments à des doses adaptées de façon continue avec, éventuellement, des opioïdes à courte durée d'action. Il faudra prendre en compte les éventuels effets secondaires et les prévenir lorsque cela est possible. La dyspnée et l'anxiété peuvent être ainsi prises en charge par la prescription de morphine.

La morphine est clairement associée à un risque de dépendance. Cette dépendance peut être à la fois physique et psychique. Mais ce risque peut être anticipé dans le cadre d'une prescription anti-douleur.

Morphine drogue

Selon la mission interministérielle de lutte contre la drogue et les conduites addictives (Mildeca), une drogue est une substance psychotrope ou psychoactive qui perturbe le fonctionnement du système nerveux central (sensations, perceptions, humeurs, sentiments, motricité) ou qui modifie les états de conscience. Ce sont les effets de la morphine qui est classée comme un stupéfiant.

Qui prescrit de la morphine ?

La morphine peut être notamment prescrite par des médecins généralistes en ville et par le ou la médecin traitant des patients qui en ont besoin.

• Base de données publique des médicaments, mise à jour 03/09/2025.

• Assurance maladie, mise à jour 29/07/2025.

• Vidal, mise à jour 16/01/2013.

• HAS, mise à jour 11/01/2023.

• Mildeca, mise à jour 03/11/2021.

Cet article médical a été  écrit par un rédacteur expert santé et SEO (EEAT et YMYL), Pierre Luton, et relu et validé par  un  ou une médecin spécialiste en   médecine générale   au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic et à vous prescrire les médicaments dont vous avez besoin.

Pour établir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage et avoir plus d’informations sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de prendre contact et de consulter un médecin.

Vous trouverez ci-dessous, les praticiens et praticiennes  généralistes  au sein des hôpitaux privés ELSAN, qui vous reçoivent en RDV près de chez vous, dans l’un de nos établissements.