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À la clinique de Champagne comme à Montier-la-Celle, les équipes médicales sont totalement mobilisées et se sont organisées avec l’hôpital pour répartir les tâches.
 

"Ce qui m’importe, c’est protéger nos salariés et nos médecins."
En cette période de crise sanitaire, Nadia Rose, la directrice de la polyclinique Montier-la-Celle à Saint-André-les-Vergers, participe avec ses équipes médicales à une mobilisation de tous les instants.
« Nous avons arrêté l’intégralité de notre programme habituel. Les opérations non urgentes sont reportées. En revanche, nous assurons tout ce qui est grave et urgent, par exemple, s’il y a besoin d’opérer pour un cancer », explique-t-elle.
« C’est le Samu qui oriente les malades. » Depuis lundi 16 mars, les équipes médicales de Montier-la-Celle travaillent avec celles de la clinique de Champagne et du centre hospitalier de Troyes. « Elles ont des réunions régulières. C’est ainsi qu’elles ont pu définir un mode de fonctionnement qui fait que c’est l’hôpital qui va traiter le Covid-19 parce qu’il dispose d’un service de réanimation, contrairement à nous ou à la clinique de Champagne. Sa capacité de réanimation sera d’ailleurs étendue et c’est le Samu qui oriente désormais les malades en fonction des pathologies. S’il y a suspicion de Covid-19, l’hôpital le conserve », commente la directrice de cet établissement du groupe Elsan.

Alors que la « vague » majeure de malades n’est pas encore arrivée dans l’Aube, Nadia Rose affirme que son établissement est prêt. Le plan blanc est déclenché et la polyclinique « n’est pas encore submergée ». En cas d’afflux, Montier-la-Celle pourra accueillir des malades du Covid aux stades 1 et 2, « car nous disposons d’un service isolé, mais pas au stade 3, faute, là encore, de service de réanimation ».

Des masques réutilisables durant trois semaines
Côté protection, elle et ses équipes médicales ont travaillé avec un industriel afin de disposer de suffisamment de masques. Des masques destinés aux soignants qui se trouvent en première ligne. « Des masques haute protection, réutilisables, qui peuvent durer trois semaines et qui doivent être nettoyés. Pour le moment, on en a suffisamment », assure-t-elle. Point positif, elle souligne l’entraide au plan départemental. Elle confie que des industriels, des artisans et des particuliers leur fournissent des équipements, « et même de la nourriture ».

« Les patients réorientés pour le dépistage »
Le docteur Ghislain Soliveau se déclare également prêt. Au sein de l’Établissement aubois de soins immédiats (l’EASI) à la clinique de Champagne, il reçoit habituellement les patients pour des soins non programmés. « Nous accueillons actuellement des personnes qui demandent des dépistages pour le Covid-19. Nous les orientons pour cela vers le centre hospitalier ou le laboratoire Dynalab à Troyes. Sinon, nous proposons de prendre en charge un certain nombre d’activités liées à des urgences, sauf les urgences vitales, et sauf les personnes non autonomes », égrène Ghislain Soliveau.
Avec la présence d’un médecin et d’une infirmière, l’EASI peut accueillir quotidiennement cinquante à soixante-dix patients. « Nous sommes en capacité d’accueillir davantage d’activité », assure encore ce médecin. Et pour le moment, il affirme disposer de suffisamment de masques de protection : des masques chirurgicaux, des FFP2 et des FFP3.

Article Libération Champagne - Jean-François LAVILLE - Jeudi 26 mars 2020