La volonté de maintenir l’activité à la Clinique des Grainetières
La clinique des Grainetières, fête les vingt ans de son installation à côté de l’hôpital, niveau d’activité bas mais souhait de maintenir.
Dans le hall d’accueil de la clinique des Grainetières, place de Juillet, à Saint-Amand-Montrond, une plaque rappelle la pose de la première pierre, le 20 mars 2002. L’établissement de santé privé, alors installé sur les hauteurs de la ville, à la place des actuels locaux de l’Institut de formation d’aides-soignants, du centre de dialyse et du Collectif associatif saint-amandois, avait déménagé deux ans plus tard, à côté du centre hospitalier. déjà, à l’époque, à la demande de l’Agence régionale de l’hospitalisation (devenue Agence régionale de santé, N.D.L.R.) – qui estimait déraisonnable d’avoir deux plateaux techniques à Saint-Amand-Montrond –, de s’entendre et se répartir les activités, indique Céline Boilève, directrice des Grainetières. Avant, il y avait déjà eu des discussions en ce sens. La clinique a pris le périmètre de la chirurgie. Une coopération plutôt bien faite, car on a enlevé le sujet de la concurrence, sauf pour l’imagerie, mais cela reste relatif. » Vingt ans plus tard, un «pôle santé » est constitué, en ville, avec, depuis, le déménagement du laboratoire d’analyses Genbio et, début 2023, l’ouverture de la Maison de santé pluridisciplinaire Cœur de France. Un pôle au sein duquel la clinique du groupe Elsan partage sa volonté de « se maintenir », alors qu’une « petite musique» laisse régulièrement entendre le contraire.
un groupement de coopération sanitaire créé en 2020
« Il y a, ici, une cinquantaine de personnels, administratifs et paramédicaux, très investis et fiers de porter l’activité, aux côtés d’une dizaine de chirurgiens et de trois anesthésistes. Ceux qui sont là depuis longtemps l’entendaient déjà au moment du déménagement, raconte Céline Boilève. C’est une petite musique qui nous dessert. Les Grainetières ont connu un déclin en termes d’activité mais, s’il avait fallu fermer, et nous aurions pu, ce serait fait depuis longtemps ».
Céline Boilève remet en contexte avec le diagnostic généralisé de désert médical dont souffre le territoire : « Nous sommes dans une petite ville, en zone très rurale, et donc les premiers touchés par la pénurie de ressources humaines. Cette tendance se vit désormais aussi dans des villes plus peuplées, à Bourges et à Châteauroux (Indre) par exemple, où des problématiques commencent à se ressentir sur certaines spécialités. »
Céline Boilève défend ce qu’elle estime être « la force, aujourd’hui », des Grainetières : « Nous avons une activité de chirurgie stabilisée (*), avec des spécialistes dont la majorité est à temps partiel, mais qui contribuent au maintien d’une offre de soin de proximité en chirurgie, qu’il faut consommer, sinon ils ne trouvent plus de raison de rester. On travaille sur le recrutement de nouveaux médecins, c’est difficile, mais lié à conjoncture et pas spécifiquement à la ville ou à la clinique ».
Elle cite l’exemple de l’arrêt de l’activité ORL, contrainte, après le décès du spécialiste qui l’exerçait à temps plein. « Nous n’avons pas trouvé de remplaçant et espérons quelqu’un qui voudrait bien donner du temps, un peu comme pour la mammographie, que nous avons pu reprendre, en mai, avec des créneaux ouverts une fois par mois jusqu’en décembre. L’ORL est une activité très recherchée, de même que la gastro-entérologie, pour laquelle un spécialiste, en formation, reviendra chez nous courant 2025 ».
L’enjeu de la maternité
Surtout, Céline Boilève souligne la création, en 2020, du groupement de coopération sanitaire avec l’hôpital, qui s’est traduite, par exemple, par le recours la blanchisserie et à la restauration de l’hôpital, et « la réduction des locaux et l’optimisation des charges », avec un étage du bâtiment de la clinique utilisé par l’établissement public. « On avait une chemise un peu grande, on a changé de taille », illustre-t-elle.
Une coopération particulièrement renforcée autour du bloc de six salles, dont une dédiée aux césariennes, utilisé par les deux structures. « Quand une patiente a besoin d’une césarienne, c’est une équipe à la fois publique et privée qui la réalise. Le matériel est ensuite traité par la clinique, explique Céline Boilève. Cette prise en charge mutualisée est le partenariat le plus criant aujourd’hui »
Les Grainetières, qui disposent de quinze lits d’hospitalisation et d’une vingtaine de lits et places ambulatoires, comptent poursuivre le travail de préservation de l’offre de soin, toujours dans le cadre coopératif. « Longtemps à l’équilibre, la clinique a été déficitaire et ne l’est plus, avec le groupement. Mais il n’y a pas que le financier qui l’emporte dans les discussions, soutient la directrice des Grainetières. Aussi bien l’ARS que l’hôpital et nous, travaillons ensemble au maintien du plateau technique, notamment pour la maternité ».
Ni l’ARS, ni le centre hospitalier, n’ont pu répondre à nos sollicitations sur le sujet, étant soumis au devoir de réserve dans le cadre des législatives
(*) Deux chirurgiens viscéraux, deux orthopédistes, un urologue, deux angiologues, un stomatologue, deux ophtalmologues et un dermatologue.