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La chirurgie du dos est pratiquée depuis l’été 2022 à l’Hôpital privé d’Eure-et-Loir, grâce à l’arrivée des docteurs Clémence Heyberger-Meyblum et Jean Meyblum. Dans la clinique mainvilloise, les praticiens bénéficient désormais d’un nouvel équipement, qui leur permet de réaliser de la chirurgie assistée par ordinateur. L’établissement est le premier de la Région Centre-Val de Loire à disposer de ce système dans cette spécialité.

Quasi-inexistante dans le département il y a encore deux ans, la chirurgie du dos se développe à pas de géant. Depuis l’arrivée du docteur Clémence Heyberger-Meyblum au sein de l’Hôpital privé d’Eure-et-Loir, à l’été 2022, suivie quelques mois plus tard de l’installation de son mari, Jean Meyblum, cette spécialité est pratiquée au sein du nouveau pôle rachis, implanté dans la clinique de Mainvilliers, propriété du groupe Elsan.

Les deux chirurgiens, qui prennent en charge des adultes, ont été rejoints, en septembre 2023, par le docteur Adèle Happiette, chirurgienne orthopédiste pédiatrique, spécialisée dans le traitement de la scoliose des adolescents.

Depuis fin 2023, ces médecins bénéficient d’un nouvel outil qui leur offre la possibilité de réaliser de la chirurgie assistée par ordinateur : une avancée technologique majeure dans le traitement des pathologies de la colonne vertébrale.

Dans les cas d’interventions nécessitant la pose d’implants, les chirurgiens de la clinique de Mainvilliers peuvent désormais utiliser un système de neuronavigation, qui leur permet notamment de mettre en place une vis à l’endroit exact où ils le souhaitent.

Le docteur Clémence Heyberger-Meyblum explique :

"On opère des patients qui ont des fractures, des scolioses ou des problèmes d’arthrose qui déstabilisent les vertèbres entre elles. Lors de l’intervention chirurgicale, on doit mettre des vis à l’intérieur des vertèbres dans ce que l’on appelle les pédicules. Ce geste nécessite une grande précision, car des nerfs se trouvent juste à côté."

Avant l’intervention, le médecin place des capteurs sur le dos du patient, au bloc opératoire, et réalise un scanner 3D de l’ensemble du rachis. Cette image est ensuite transférée vers une station de navigation connectée aux instruments chirurgicaux.

Grâce à cette technologie, le chirurgien suit en direct sur l’écran la trajectoire que prendront les implants dans tous les axes de l’espace.

"Avec cet outil, on est sûr que les vis sont bien positionnées. C’est une sécurité pour le patient et cela nous apporte une tranquillité d’esprit. C’est assez intuitif. Je ne reviendrais pas en arrière ", assure Clémence Heyberger-Meyblum.

Jean Meyblum compare cette avancée aux systèmes de navigation développés dans l’automobile :

"Cet outil est un gage de sécurité. C’est un peu comme le GPS ou bien la caméra de recul dans une voiture. Il faut savoir faire sans pour faire un créneau. Mais si on l’utilise, ça aide à manœuvrer".

Un outil d’autant plus précieux que la chirurgie du dos peut parfois encore (injustement) souffrir d’une mauvaise image, liée à la peur de la paralysie, véhiculée dans l’imaginaire collectif.

"Il y a beaucoup d’idées reçues, alors que les risques neurologiques sont infimes. Ce n’est pas plus lourd que la mise en place d’une prothèse de hanche. Cela ne va pas saigner plus", souligne Clé‐ mence Heyberger-Meyblum.

Un ingénieur est venu accompagner l’équipe du pôle rachis de la clinique de Mainvilliers pendant les deux premiers mois d’utilisation de cette nouvelle technologie.

L’arrivée de cet équipement a nécessité un investissement lourd de la part du groupe Elsan, qui gère l’établissement. "Ce qui coûte le plus cher, c’est le logiciel", note le couple de chirurgiens. Au total, l’Hôpital privé d’Eure-et-Loir a déboursé 1 million d’euros pour ac‐ cueillir cette nouvelle spécialité.

Une table d’opération spécifique, sans carbone, a été acquise, ainsi qu’un nouvel appareil d’imagerie. Grâce à la création de ce pôle, les patients euréliens ne sont plus obligés de se rendre au Mans (Sarthe), à Tours (Indre-et-Loire) ou à Paris pour se faire opérer du dos.

© L'Echo Républicain, publié le 27/05/24 par Hélène Bonnet