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Après plusieurs années de discussions infructueuses, et parfois houleuses, autour d’un projet de coopération, le centre hospitalier de Montluçon et la clinique privée Saint-François n’ont pas tardé à unir leurs forces pour mieux faire face à l’épidémie de coronavirus.

C’est un souhait formulé de longue date par l’Agence régionale de santé. Mais la coopération entre l’hôpital de Montluçon et l’hôpital privé Saint-François est longtemps restée un vœu pieux. Jusqu’à l’arrivée de l’épidémie de coronavirus.

« L’affaire a été réglée en trois jours. C’est complètement inédit », lâche le docteur Philippe Verdier, chef du service de réanimation du centre hospitalier de Montluçon.

Pourtant, de l’aveu même de Pascal Rivoire, directeur de la clinique privée, aboutir à une telle entente « n’était vraiment pas gagné ». Déjà en 2013, alors que Marisol Touraine, ministre de la Santé de l’époque, prônait le décloisonnement des services de santé, les rapports entre les deux établissements restaient tendus.

En mars 2014, le groupe Vitalia (devenu le groupe Elsan en 2015), propriétaire de la clinique montluçonnaise, avait même annoncé que le projet local de coopération était « enterré ». Une mésentente qui semble désormais appartenir au passé.

L'hôpital privé Saint-François a notamment pris la chirurgie d'urgence du bassin montluçonnais pour permettre à l'hôpital public de Montluçon de se concentrer sur l'épidémie de coronavirus. 

Ce qui est très saint, c’est que l’on a eu besoin de personne pour s’organiser. Ni de l’ARS, ni de l’intervention des politiques. On a eu une prise de conscience collective sur le fait qu’il fallait qu’on coopère. 

Pascal Rivoire, directeur de l'hôpital privé

C’est donc le besoin impérieux d’échanger des informations, des ressources matérielles et humaines pour faire face à l’épidémie qu’une « forme de communion s’est créée », souligne David de Freitas, directeur adjoint du centre hospitalier de Montluçon.

« Il n’y a pas eu de rupture dans la prise en charge, des praticiens du public venaient opérer dans la clinique et vice-versa, ajoute le directeur de l’hôpital privé. On a échangé sur tous les aspects : l’organisation, les gardes, les astreintes… »

Pour autant, cette entente de circonstance peut-elle devenir pérenne ? ? C’est du moins la volonté affichée par les deux parties. « Chacun va reprendre son chemin, abonde Pascal Rivoire. Mais il en restera quelque chose. Même si, pour l’instant, je suis incapable de dire sous quelle forme on pourra coopérer à l’avenir. »

© Sid Benahmed, La Montagne 01/06/20