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Chaque année en France, plus de 430 000 nouveaux cas de cancer sont diagnostiqués. Si les avancées thérapeutiques sont réelles, le facteur qui change le plus la donne reste le dépistage précoce. Plus un cancer est détecté tôt, meilleures sont les chances de guérison, avec des traitements moins lourds et un impact réduit sur la qualité de vie.

Dans ce contexte, le bilan de santé joue un rôle majeur. Bien au-delà d’un simple check-up, il permet d’évaluer votre état global, de repérer des anomalies parfois silencieuses et d’orienter vers des examens complémentaires adaptés.

Pourquoi un bilan de santé est essentiel en prévention des cancers

Contrairement à ce que l’on croit, un cancer ne donne pas toujours de symptômes dans ses premiers stades. Certains peuvent évoluer pendant des années avant de se manifester. C’est là que le bilan de santé intervient : il ne cherche pas à tout dépister, mais à identifier les facteurs de risque et les anomalies biologiques ou cliniques qui nécessitent un suivi.

👉 Le bilan de santé évalue notamment :

  • Les antécédents personnels et familiaux, pour identifier un risque accru (par ex. cancers du sein, du côlon, de la prostate).
     
  • Le mode de vie (tabac, alimentation, sédentarité, consommation d’alcool).
     
  • Des examens biologiques et cliniques ciblés : analyse de sang (recherche de marqueurs), imagerie (échographie, mammographie, coloscopie selon l’âge et les antécédents), examens fonctionnels.
     

📌 Selon l’Institut national du cancer (INCa), jusqu’à 40 % des cancers pourraient être évités grâce à la prévention et à une détection précoce.

Les cancers concernés par le dépistage précoce

Le bilan de santé permet de vérifier si vous êtes à jour des dépistages organisés et d’adapter la prévention à votre profil :

  • Cancer du sein : une mammographie est recommandée tous les 2 ans entre 50 et 74 ans
     
  • Cancer colorectal : un test immunologique de dépistage est recommandé à partir de 50 ans
     
  • Cancer du col de l’utérus : un frottis ou test HPV est conseillé tous les 3 à 5 ans selon l’âge
     
  • Cancer de la prostate : surveillance recommandée chez l’homme après 50 ans, en fonction du risque et des antécédents
     
  • Cancer du poumon : un dépistage par scanner low-dose est conseillé chez les grands fumeurs ou ex-fumeurs

Le rôle du bilan de santé est de faire le point avec un médecin sur ces dépistages et de décider, selon votre âge et vos facteurs de risque, quels examens sont prioritaires.

Un bilan de santé global, pas seulement ciblé contre le cancer

Un bilan de santé complet ne se limite pas aux cancers : il vérifie aussi les paramètres cardiovasculaires, métaboliques (diabète, cholestérol), thyroïdiens, respiratoires, etc. C’est cette mise en perspective globale qui fait sa valeur ajoutée par rapport à un examen isolé en laboratoire.

👉 Exemple : une anomalie lipidique (cholestérol élevé) ou une glycémie anormale peut, en plus d’augmenter le risque cardiovasculaire, être liée à un terrain inflammatoire chronique qui favorise aussi certains cancers.

Exemple concret

Prenons l’exemple d’une femme de 46 ans, sans symptôme particulier. Son bilan de santé révèle :

  • un antécédent familial de cancer du côlon,
  • une anémie microcytaire,
  • une ferritine effondrée,
  • et une tension artérielle légèrement élevée.
     

Grâce à la mise en perspective par le médecin, elle est orientée vers une coloscopie préventive, qui permet de retirer un polype précancéreux. Une détection qui aurait été impossible sans un bilan de santé global.

Pour conclure, un bilan de santé n’est pas un luxe, mais un véritable outil de prévention et de sérénité. Il permet de vérifier que vos dépistages sont à jour, de détecter des anomalies silencieuses et de personnaliser la prévention selon votre profil.

En matière de cancer, agir tôt reste la meilleure arme. À partir de 40 ans – et même avant si vous avez des antécédents familiaux – faire un bilan de santé régulier est un investissement concret pour votre avenir.

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Adrien Dereix,

Directeur médical d’ELSAN Prévention