Canicule et climatisation : les risques pour la santé et les solutions pour se protéger
La canicule frappe de plus en plus intensément en France, poussant de nombreux foyers et entreprises à recourir à la climatisation pour garder une température supportable. Pourtant, derrière ce confort immédiat se cachent des risques pour la santé et des enjeux environnementaux. Comment profiter d’un logement plus frais sans tomber malade ? Quels sont les symptômes liés à un usage excessif de la climatisation ? Quelles alternatives existent pour les personnes sans climatiseur, notamment au bureau ? Voici un dossier complet, appuyé sur des sources médicales et environnementales fiables.

Garder la fraîcheur dans une maison pendant la canicule
La première réaction face à la canicule est souvent d’installer ou d’allumer un climatiseur. Pourtant, il existe des solutions simples et efficaces pour limiter la chaleur dans son logement, parfois sans climatisation :
- Fermer volets et rideaux en journée pour bloquer la chaleur extérieure.
- Aérer la nuit lorsque la température baisse, afin de renouveler l’air.
- Limiter l’utilisation d’appareils électriques générant de la chaleur (four, ordinateurs, sèche-linge).
- Installer des ventilateurs qui, associés à un linge humide, permettent une sensation de fraîcheur immédiate.
- Planter de la végétation ou utiliser des stores extérieurs, qui réduisent considérablement l’accumulation de chaleur dans les logements.
Ces gestes simples réduisent la dépendance aux climatiseurs et participent à la protection de la santé comme de l’environnement.
Malade à cause de la clim : symptômes et préventions
Un usage intensif de la climatisation peut provoquer divers troubles de santé. Les symptômes les plus fréquents rapportés par les médecins sont :
- Maux de gorge, toux et sécheresse nasale dus à l’air sec.
- Conjonctivites et irritations oculaires liées à un assèchement de l’air.
- Douleurs musculaires et contractures causées par des courants d’air froid directs.
- Fragilisation des muqueuses respiratoires par des variations brutales de température, ce qui peut augmenter la susceptibilité aux infections (rhumes, angines).
Dans certains cas, un mauvais entretien favorise l’accumulation de poussières, allergènes ou moisissures, responsables d’irritations respiratoires. Le risque de légionellose, souvent cité, concerne surtout les tours de refroidissement industrielles et les réseaux d’eau chaude, mais pas les climatiseurs domestiques classiques.
Pour limiter ces risques, les autorités de santé recommandent :
- De ne pas régler le climatiseur plus de 5 à 7°C en dessous de la température extérieure.
- D’entretenir régulièrement les filtres et les systèmes d’installation pour éviter la prolifération bactérienne.
- D’éviter l’exposition directe au souffle d’air froid.
- De maintenir une bonne hydratation pour compenser l’air sec.
Climatisation en France : un usage en hausse
La France n’échappe pas à la tendance mondiale : la vente de climatiseurs explose chaque été. Selon l’Ademe, environ 7 à 8 millions de logements sont désormais équipés, soit près d’un foyer sur cinq. Cette croissance s’explique par l’intensité croissante des vagues de chaleur et par l’évolution des modes de vie.
Cependant, cette hausse pose plusieurs défis :
- Surconsommation énergétique en période de canicule.
- Pic d’électricité qui accentue les risques de coupures.
- Dépendance accrue à des solutions techniques parfois mal adaptées aux logements anciens ou mal isolés.
La climatisation reste une solution efficace mais ponctuelle. Elle doit être pensée en complément d’une isolation performante et de solutions passives (végétalisation, ventilation naturelle).
Climatisation et pollution : un double enjeu
La climatisation améliore le confort mais génère également un impact environnemental important :
- Consommation électrique élevée, contribuant aux émissions de gaz à effet de serre si l’électricité provient de sources fossiles.
- Utilisation de fluides frigorigènes, très polluants pour l’atmosphère en cas de fuite.
- Effet d’îlot de chaleur urbain : le rejet d’air chaud par les climatiseurs aggrave la température extérieure dans les villes.
Pour réduire cet impact, plusieurs solutions existent :
- Favoriser des climatiseurs à haut rendement énergétique.
- Encourager l’installation de pompes à chaleur réversibles, moins énergivores.
- Penser à des solutions alternatives comme les brasseurs d’air, les toits végétalisés, l’aération nocturne ou la climatisation collective.
Canicule et climatisation : trouver le bon équilibre
La question centrale est de savoir comment utiliser la climatisation sans mettre sa santé en danger ni aggraver le changement climatique. Quelques principes simples permettent d’y parvenir :
- Réserver son usage aux moments les plus critiques.
- Maintenir une température intérieure autour de 26°C plutôt que de chercher un froid excessif.
- Coupler la climatisation avec des gestes économes (fermeture des volets, aération nocturne, limitation des appareils chauffants).
Ainsi, la climatisation devient un outil d’appoint, non une solution unique.
Canicule et travail en bureau non climatisé
Toutes les entreprises ne disposent pas d’une installation de climatisation. Pourtant, la canicule impacte directement la santé et la productivité des salariés :
- Fatigue accrue, maux de tĂŞte, troubles de la concentration.
- Risques de déshydratation si l’accès à l’eau est limité.
- Baisse de rendement et augmentation des erreurs.
Pour protéger les salariés, le Code du travail impose à l’employeur d’assurer la sécurité et la santé au travail. En cas de bureau non climatisé, il est recommandé :
- De mettre à disposition de l’eau fraîche en quantité suffisante.
- D’adapter les horaires ou d’instaurer des pauses régulières.
- De favoriser le télétravail si le logement des salariés est mieux adapté.
- D’équiper les locaux de ventilateurs et protections solaires (stores, films anti-chaleur sur les vitres).
Ces mesures simples permettent de réduire considérablement l’impact de la canicule sur la santé au travail.
Canicule et climatisation, une question de santé publique
La climatisation peut sauver des vies en période de forte canicule, notamment chez les personnes fragiles. Mais son usage excessif ou mal contrôlé présente des risques pour la santé individuelle et collective. Trouver le bon équilibre entre confort, prévention et sobriété énergétique est donc essentiel.
Pour garder son logement frais, protéger sa santé et limiter l’impact environnemental, il est conseillé de combiner solutions naturelles, bonnes pratiques d’utilisation et entretien régulier des climatiseurs.
La canicule est un défi croissant pour la santé publique : chacun, à son échelle, peut agir pour mieux la vivre sans compromettre l’avenir.
sources
- Santé publique France – Canicule et santé : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/canicule
- Ministère de la Santé – Conseils pour se protéger de la chaleur : https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/sante-environnementale/canicule
- Haemmerle M. et al., Effects of Air Conditioning on Human Health, Journal of Environmental Health, 2021
- ADEME – Climatisation et consommation énergétique : https://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/habitation/energie-eau/chaleur-fraiche-climatisation
Vos questions les plus frĂ©quemment posĂ©es sur la canicule et la climatisation :Â
La climatisation aggrave-t-elle le réchauffement climatique ?
Oui, la climatisation contribue au réchauffement climatique :
- Elle consomme beaucoup d’électricité, surtout en période de canicule. Si cette électricité provient de sources fossiles, cela génère des émissions de CO₂.
- Les climatiseurs utilisent des fluides frigorigènes, puissants gaz à effet de serre en cas de fuite.
- Ils rejettent de l’air chaud à l’extérieur, ce qui accentue l’effet d’îlot de chaleur en ville.
Pour limiter cet impact : privilégier des climatiseurs performants, entretenir régulièrement les installations, et combiner leur usage avec des solutions passives (isolation, végétalisation, aération nocturne).
Quelle température est considérée comme une canicule ?
Seuils et signes d’une canicule
Définition : un épisode de chaleur intense et prolongé, généralement sur au moins trois jours consécutifs, avec des températures élevées jour et nuit.
Seuils indicatifs en France :
- Température maximale : souvent 30 à 35 °C ou plus selon la région.
- Température minimale la nuit : les seuils varient selon les régions (ex. : 21 °C à Lille, 24 °C à Marseille). empêchant le corps de se rafraîchir.
Signes Ă surveiller chez soi et chez les proches :
- Fatigue inhabituelle, étourdissements, maux de tête
- Sueurs abondantes ou absence de transpiration
- Déshydratation : soif intense, bouche sèche
- Troubles digestifs ou confusion, surtout chez les personnes âgées
À retenir : la canicule n’est pas seulement une journée chaude ; c’est un danger prolongé pour la santé, qui nécessite vigilance et prévention.
La climatisation est-elle toujours efficace lors de fortes chaleurs ?
Oui, mais son rendement baisse quand la température extérieure est très élevée (au-delà de 40 °C).
- Les appareils refroidissent toujours l’air, mais consomment beaucoup plus d’énergie.
- Leur efficacité dépend aussi de la taille de l’appareil par rapport à la pièce, de l’isolation du logement et de l’entretien
Pour améliorer l’efficacité : bien dimensionner l’installation, fermer volets/rideaux la journée, aérer la nuit et limiter les apports de chaleur internes.
Quelle température régler pour la climatisation en été ?
Réglages de la climatisation et conseils santé
- Température recommandée : 25 à 26 °C en été.
- Écart maximal avec l’extérieur : 5 à 7 °C pour éviter les chocs thermiques.
- Gestes simples pour optimiser le confort :
- Fermer volets et rideaux pendant la journée
- Ventiler la nuit lorsque l’air se rafraîchit
- Maintenir une bonne hydratation
- Risques d’un réglage trop bas : maux de gorge, rhumes, contractures musculaires, fatigue.
Astuce : la climatisation doit rester un outil d’appoint, combiné à des solutions passives et à une utilisation raisonnée pour protéger la santé et limiter la consommation d’énergie.
La climatisation peut-elle provoquer un mal de gorge ?
Oui, la climatisation peut provoquer un mal de gorge, surtout si elle est utilisée de manière excessive ou mal réglée.
Les causes principales sont :
- Air trop sec : la climatisation assèche l’air ambiant, ce qui irrite la muqueuse de la gorge.
- Variations brusques de température : passer rapidement d’une température très élevée à un air très frais peut fragiliser la gorge et les voies respiratoires.
- Courants d’air directs : être exposé directement au souffle froid peut provoquer une inflammation locale, des douleurs ou une sensation de gorge irritée.
Pour limiter ce risque :
- Régler la climatisation à une température modérée (25–26 °C).
- Éviter le souffle direct sur le visage ou la nuque.
- Maintenir une bonne hydratation pour compenser l’air sec.
- Entretenir régulièrement l’appareil pour éviter la prolifération de bactéries ou d’allergènes.
Astuce santé :
Si votre gorge commence à picoter, placez un bol d’eau près du ventilateur ou utilisez un humidificateur pour maintenir un air moins sec. Boire de l’eau régulièrement et respirer par le nez réduit aussi l’irritation.