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Arrivé dans le Cantal pour soulager les personnes atteintes de cancer, Philippe Segura, sophrologue-reflexologue, a trouvé une autre cible : le personnel du CMC et de Sylab, mis à mal par la crise du Covid-19.

C’est un petit bureau que les salariés du Centre médico-chirurgical de Tronquières commencent à connaître. Deux fauteuils normaux, et deux fauteuils thérapeutiques y font office de meuble, avec le nom de Philippe Ségura sur la porte.

Ce dernier, arrivé récemment dans le Cantal, est sophrologue-reflexologue. Particularité, dans son cas : il est soignant pour les patients atteints de cancers, mais aussi… pour les soignants.

« Pour les patients, ce sont des soins de support, et au niveau du personnel, on appelle cela la gestion des facteurs humains. C’est une prise en charge de la personne dans son ensemble, à la fois psychique, et physique. »

Plus concrètement ? Il prend l’exemple d’un ambulancier, bloqué, vite retapé dans son petit bureau. « Il a pu reprendre son travail là où, dans une autre structure, il aurait été arrêté. Cela aurait provoqué d’autres tensions derrière. »

D’autres exemples viennent : l’espace, le temps consacré, provoque une forme de libération de la parole, une écoute, et « derrière, il y a un apaisement qui est avéré. »

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Au menu, « beaucoup de tensions, avec les douleurs musculo-tendineuses qui vont avec », mais aussi « des difficultés émotionnelles. On est dans des services où il y a des décès. Rapidement, certains ont pu se libérer. » Depuis le mois de juin, 110 personnes sont venues le voir, et son temps de travail – il est à 80 % à la clinique – se décompose désormais entre les patients et les soignants, même si la priorité reste au premier : « C’est environ 80 %-20 % » estime-t-il.

Deux demi-journées par semaine, il intervient aussi auprès des voisins du laboratoire Sylab, sur tous leurs sites. L’objectif est le même : soulager des salariés qui ont pris la crise du Covid-19 de plein fouet. « Cela vient en plus, analyse-t-il. Il y a eu un pic de stress avec la pandémie. »

Dans les deux structures, la proposition de Philippe Segura a été bien accueillie. Pour le CMC, « Il y avait une demande de la part du personnel, pour Nicolas Payen, attaché de direction. Dans le contexte actuel, avec le climat actuel, il fallait apporter un temps de pause, une petite bulle à ceux qui le souhaitent. » Pour le moment, l’impact n’est pas mesurable mais « on est en train de l’analyser. On peut parfois avoir de l’absentéisme, l’objectif est de faire de la prévention, continue-t-il. Aujourd’hui, le personnel veut deux choses : une bonne rémunération, et du bien-être au travail. La problématique de recrutement est nationale, pour nous, c’est un plus que l’on apporte. » La même réflexion a été faite chez Sylab. « On a conscience que la problématique du bien être au travail est un enjeu, explique Thomas Charbonnier. C’est une opportunité, et on a décidé de la déployer sur tous nos sites. C’est novateur, mais cela fonctionne : les gens reviennent, le planning est bouclé. »

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Pour l’anecdote, sur le site d’Aurillac, Philippe Segura s’installe dans un bureau de la direction. Un espace dédié lui avait été consacré, mais entre la cinquième vague et l’approche des fêtes, les tests vont bon train, et il a fallu prendre le local pour augmenter temporairement les capacités de l’entreprise. C’est le quotidien des salariés de Sylab depuis bientôt deux ans, et c’est bien là que le praticien peut aider : « Il y a beaucoup de lassitude, estime Thomas Charbonnier. On peut avoir un sprint, mais là, ça dure… Il y a un épuisement, avec un effet de vague : parfois, l’activité liée au Covid disparaît, puis d’un coup elle revient. »

Il faut faire avec la masse d’analyse et de prélèvements à réaliser, et avec la tension que les usagers apportent, « il y a énormément d’agressivité, des patients qui sont tendus. » Alors, « la moindre chose qui peut nous soulager, on la prend. Si une équipe craque, cela peut faire un vrai “stop”, très franc, tout peut s’écrouler. Les séances, cela apporte cette petite bouffée d’oxygène. »

 

©La Montagne - 08/01/2022

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