Actualités

Le vrai du faux sur la crème solaire : ce que disent les dermatologues pour mieux se protéger. En résumé

SPF élevé, nuages protecteurs, bronzage “barrière naturelle”… Les idées reçues sur la crème solaire sont tenaces. 
Chaque été – et parfois toute l’annéenous comptons sur elle pour éviter coups de soleil, vieillissement cutané prématuré et cancers de la peau. Pourtant, selon les dermatologues, beaucoup de personnes utilisent mal ou comprennent mal leur protection solaire, ce qui donne un faux sentiment de sécurité et peut laisser passer des rayons UV dangereux.
En France, l’incidence du mélanome cutané progresse. La protection solaire reste un pilier de prévention, mais encore faut‑il séparer les faits des croyances. Les campagnes de prévention rappellent chaque année l’importance de la protection solaire, mais le message se brouille à cause de croyances persistantes et d’informations contradictoires. 
Dans cet article, ELSAN démêle le vrai du faux avec des réponses validées par des médecins, pour que votre crème solaire redevienne un outil de protection efficace… et non une simple illusion. Voici une mise au point fondée sur le consensus dermatologique actuel. 

Le vrai du faux sur la crème solaire : ce que disent les dermatologues pour mieux se protéger

Idée reçue n°1 : Plus le SPF est élevé, meilleure est la protection

Faux… mais pas totalement. 
Le SPF (indice de protection solaire)mesure la protection contre les UVB (coup de soleil), responsables des coups de soleil. SPF 30 laisse passer ≈ 3 % d’UVB ; SPF 50, ≈ 2 %. La différence est faible, mais le vrai enjeu est l’application : quantité suffisante, réapplication régulière, et couverture complète de toutes les zones exposées.

Le saviez-vous ?

  • La plupart des gens n’appliquent que 25 à 50 % de la quantité recommandée (2 mg/cm²). Un SPF 50 mal appliqué protège souvent moins qu’un SPF 30 bien appliqué.

  • choisissez SPF 30+ (SPF 50+ pour enfants, peaux très claires, expositions intenses) et un produit large spectre (marquage UVA encerclé en UE), puis appliquez suffisamment et réappliquez régulièrement.

💡 Conseil : Utilisez SPF 30 minimum au quotidien, SPF 50+ pour enfants, peaux claires ou expositions prolongées.

Idée reçue n°2 : Par temps nuageux ou en hiver, pas besoin de crème

Faux. 
Une grande partie des UV traverse les nuages (jusqu’à ~80 % selon le type et l’épaisseur du couvert). En montagne, l’altitude et la réverbération sur la neige majorent l’exposition ; un ciel fragmenté peut même augmenter les UV par diffusion.
Un ciel gris ne filtre pas les UV : jusqu’à 90 % passent au travers. Les UVA, eux, ne provoquent pas de brûlure immédiate mais favorisent le vieillissement cutané et certains cancers.

💡 Conseil : Appliquez une protection solaire sur le visage, le cou, les mains et toute zone exposée, toute l’année.

Idée reçue n°3 : Un bronzage protège la peau

Faux. 
Le bronzage est une réponse de défense après une agression UV. La mélanine produite assombrit la peau mais ne bloque pas tous les rayons UV. Un “bronzage de base” correspond déjà à un dommage cellulaire, pas à une protection fiable.

Le saviez-vous ?

  • Un bronzage apporte au mieux un « SPF naturel ≈ 2–4 », insuffisant pour prévenir les coups de soleil ou les lésions de l’ADN.

  • Les coups de soleil répétés augmentent significativement le risque de mélanome.

Idée reçue n°4 : Les peaux mates ou foncées n’ont pas besoin de protection

Le vrai du faux sur la crème solaire : ce que disent les dermatologues pour mieux se protéger

Faux. 
Les peaux riches en mélanine sont moins sujettes aux coups de soleil mais pas immunisées contre les effets néfastes des UV. Les cancers cutanés y sont souvent diagnostiqués plus tard, ce qui rend le pronostic plus grave.

💡 Conseil : Tous les phototypes doivent utiliser une protection solaire adaptée, même pour une exposition courte.

Idée reçue n°5 : La crème solaire empêche la vitamine D

Plutôt faux. 
En conditions réelles, la crème solaire n’est jamais appliquée parfaitement, laissant passer une partie des UVB nécessaires à la synthèse de vitamine D. Les études montrent que son usage régulier a peu d’impact sur les taux sanguins.

💡 Conseil : Une alimentation riche en vitamine D (poissons gras, œufs) ou une supplémentation peut compenser si besoin.

Idée reçue n°6 : Les crèmes maison sont aussi efficaces

Faux et dangereux. 
Sans tests en laboratoire, impossible de garantir un SPF réel. Certaines recettes maison contiennent des huiles photosensibilisantes ou irritantes.

💡 Conseil : Utilisez uniquement des produits testés et conformes aux normes européennes.

Idée reçue n°7 : Les filtres chimiques causent ils le 

cancer ?

À nuancer.

Les filtres autorisés en Europe sont évalués pour une utilisation cutanée sûre aux concentrations permises (minéraux ou organiques modernes, photostables).

  • Dioxyde de titane (TiO₂) : classé cancérogène suspecté par inhalation (Cat. 2) — cette classification concerne la poudre/aérosol inhalés, pas l’usage en crème.

  • Octocrylène : des traces de benzophénone peuvent être détectées, mais les évaluations n’ont pas conclu à un risque inacceptable aux niveaux réglementaires.

  • Avobenzone : nécessite une stabilisation en formulation, ce que font les produits modernes.

  • Des filtres organiques nouvelle génération (p. ex. Tinosorb S/M, Uvinul A Plus/T150, Mexoryl SX/XL) sont très photostables et bien tolérés.

Côté environnement, certaines destinations interdisent des molécules précises (ex. oxybenzone, octinoxate). Le terme « reef‑safe » n’est pas réglementé : respectez les règles locales, limitez l’entrée dans l’eau juste après application et privilégiez aussi les vêtements.

Bien utiliser sa crème solaire

Le vrai du faux sur la crème solaire : ce que disent les dermatologues

Quantité et réapplication

  • Dose : 2 mg/cm² (environ 30–35 ml pour le corps d’un adulte, soit ~une « balle de golf » ; ¼ à ⅓ c. à café pour le visage seul).

  • Fréquence : toutes les 2 h, et après baignade, transpiration ou frottements.

  • Application : lissez généreusement et uniformément ; pensez au cou, aux oreilles, aux lèvres (stick SPF), au dessus des pieds, à l’arrière des jambes.

Zones souvent oubliées

  • Oreilles, nuque, dessus des pieds, mains, lèvres.

  • Arrière des jambes et entre les omoplates.

Choisir le bon produit

  • SPF 30+ au quotidien, SPF 50+ pour expositions prolongées, peaux claires, enfants.

  • Mention « large spectre » / logo UVA encerclé (en UE).

  • Minéral (ZnO/TiO₂) ou organique : choisissez surtout celui que vous tolérerez et appliquerez en quantité suffisante.

  • Nano / non‑nano : en crème/fluide, les formes autorisées sont considérées sûres pour la peau. Évitez d’inhaler sprays/aérosols/poudres, surtout s’ils contiennent du TiO₂.

  • Texture selon l’usage : fluide pour le visage, lait/spray (non inhalé) pour le corps, stick pour zones ciblées. 

Pour les enfants

  • Avant 6 mois : éviter l’exposition directe ; privilégier ombre et vêtements ; demander l’avis du pédiatre avant tout usage de solaire.

  • Après 6 mois : SPF 50+, résistant à l’eau ; filtres minéraux ou organiques photostables - l’essentiel reste vêtements anti‑UV, chapeau, lunettes, ombre.

Le vrai du faux sur la crème solaire : ce que disent les dermatologues pour mieux se protéger

Impact environnemental

Les filtres chimiques peuvent nuire aux écosystèmes marins. Certaines destinations touristiques interdisent les crèmes contenant oxybenzone ou octinoxate.
💡 Conseil : Optez pour des crèmes “reef-safe” et évitez l’application directement avant la baignade.

La crème solaire est indispensable, mais elle ne doit pas inciter à s’exposer plus longtemps. Correctement choisie, appliquée en quantité suffisante et associée à des mesures simples (vêtements, ombre, horaires d’exposition), elle reste votre meilleure alliée contre les méfaits des UV.

Quelles crèmes solaires sont recommandées? 

Quelle est la meilleure crème solaire sans danger selon les dermatologues ?

Les dermatologues s’accordent largement sur l’efficacité des formules à base de filtres minéraux, notamment l’oxyde de zinc et le dioxyde de titane, protègent efficacement contre les UVA et UVB, tout en étant plus tolérantes pour les peaux sensibles. 

Plusieurs marques se distinguent particulièrement par leurs formules bien tolérées, l'efficacité prouvée et l’acceptabilité utilisateur, surtout pour les peaux sensibles, grasses ou sujettes à l'acné :

  • EltaMD UV Clear SPF 46 / UV Daily SPF 40 
    Formulations enrichies en oxyde de zinc et niacinamide ou acide hyaluronique, non comédogènes, légères et adaptées aux peaux réactives ou post-procédures. C’est une marque très souvent citée par les experts et conseillée par les professionnels de la peau.

  • La Roche‑Posay Anthelios Mineral SPF 50 
    Très appréciée pour sa texture fluide, son fini invisible et sa protection à large spectre, parfaite pour un usage quotidien.

  • CeraVe 100 % Mineral Sunscreen 
    Formule douce, hydratante, sans parfum, idéale pour les peaux sensibles ou sèches.

Le consensus des experts est clair : le meilleur écran solaire est celui que vous êtes réellement susceptible d’appliquer régulièrement. Il doit offrir une protection à large spectre (SPF 30+, filtres minéraux de préférence), être texturé selon vos préférences, et adapté à votre type de peau. Prioriser les filtres minéraux (oxyde de zinc, dioxyde de titane) pour une tolérance optimale.

Vos questions fréquemment posées sur la crème solaire :

Pourquoi certaines personnes disent que la crème solaire n'est pas bonne ?

Certaines personnes affirment que la crème solaire « n’est pas bonne » en raison de craintes liées à la santé et à l’environnement : suspicion d’effets perturbateurs endocriniens pour certains filtres chimiques (comme l’oxybenzone), réactions cutanées possibles chez les peaux sensibles, et impact environnemental sur les récifs coralliens et la faune marine. Toutefois, les autorités de santé encadrent strictement les concentrations autorisées et considèrent que, dans les conditions d’usage conformes aux normes, les bénéfices pour la prévention des cancers cutanés et du vieillissement prématuré l’emportent largement sur les risques potentiels ; les alternatives à filtres minéraux existent pour les personnes sensibles ou soucieuses de limiter leur impact écologique.

Quels sont les ingrédients à éviter dans les crèmes solaires ?

Filtres et ingrédients dans les crèmes solaires : à éviter et alternatives sûres

À éviter Pourquoi ? Alternatives sûres
Oxybenzone (Benzophénone-3) Suspecté de perturber le système hormonal, allergisant, impact négatif sur les coraux. Oxyde de zinc (non nano), Dioxyde de titane (non nano).
Octinoxate (Ethylhexyl Methoxycinnamate Possible perturbateur endocrinien, nocif pour la vie marine. Filtres minéraux, formulations
Octocrylène OctocrylènePeut se dégrader en benzophénone (potentiellement cancérogène), allergisant. Filtres minéraux, filtres chimiques nouvelle génération (Tinosorb S, Tinosorb M).
Homosalate Inquiétudes sur un effet hormonal à fortes doses. Dioxyde de titane, Oxyde de zinc, Mexoryl SX.
Avobenzone Instable sans stabilisateurs, peut irriter les peaux sensibles. Filtres UVA photostables (Tinosorb S/M, Mexoryl XL).
PABA (acide para-aminobenzoïque) Très allergisant, photosensibilisant. interdit depuis des années en UE ; ne devrait pas figurer dans un solaire vendu en France. Filtres minéraux ou chimiques modernes plus sûrs.
Parfums synthétiques Risque d’allergie, photosensibilisation. Pour peaux réactives, privilégiez sans parfum ; « naturel » ≠ hypoallergénique. Crèmes sans parfum ou avec parfum naturel hypoallergénique.
Alcool dénaturé (forte concentration) Peut assécher/irriter ; à éviter si barrière cutanée fragile. Formules hydratantes à base de glycérine, acide hyaluronique.
Conservateurs irritants (ex : MIT) Risque d’allergie cutanée. Conservateurs plus doux ou systèmes sans conservateur

💡 Astuce pratique: 

Pour choisir une crème solaire sûre, recherchez la mention "large spectre", un SPF 30 minimum, des filtres minéraux non nano si possible, et vérifiez la liste INCI pour éviter les filtres chimiques controversés.

Quelle différence entre SPF 30 et SPF 50 ?

La différence entre un SPF 30 et un SPF 50 réside principalement dans leur capacité à filtrer les rayons UVB : le SPF 30laisse passer ≈ 3 % des UVB, tandis que le SPF 50, ≈ 2 % (~33 % de moins de rayonnement résiduel). Cette différence de seulement 1 % peut sembler minime, mais elle réduit quasiment de moitié la quantité de rayons qui atteignent la peau (3 % pour SPF 30 contre 2 % pour SPF 50). Le chiffre du SPF correspond aussi à un facteur multiplicateur du temps théorique avant qu’un coup de soleil n’apparaisse : si la peau brûle après 10 minutes sans protection, un SPF 30 offre environ 300 minutes de protection et un SPF 50 environ 500 minutes, à condition d’appliquer la quantité recommandée (2 mg/cm²) et de réappliquer toutes les deux heures ou après baignade, transpiration ou frottement. En pratique, les dermatologues recommandent un SPF 30 minimum au quotidien, et un SPF 50+ pour les peaux très claires, les enfants ou lors d’expositions intenses, en rappelant que la technique d’application et la fréquence de réapplication sont aussi importantes que l’indice choisi.

Article écrit le 13/08/2025