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C’est simplement une « parenthèse » de six semaines que Sébastien Kreitz vient de refermer. Six semaines au cœur du réacteur. Il est infirmier de bloc au centre clinical de Soyaux. Il vient de quitter le service de réanimation Covid-19 de l’hôpital Beaujon, à Paris pour rentrer à la maison en Charente. Mission accomplie. Ses six semaines de renfort, de remplacement furent éprouvantes. Sébastien Kreitz est prêt à repartir « s’il le fallait ».

Vocation. 

« Je suis en Charente depuis cinq ans. Après 20 ans à paris. » Brancardier, aide-soignant. Puis infirmier en réanimation. Quand l’AP-HP (Assistance publique - Hôpitaux de Paris) a lancé un cri de détresse, il y a deux mois, Sébastien n’a pas hésité. « C’était un dimanche », le dernier de mars. Le lendemain, il était parti. Le lendemain encore il était à pied d’œuvre à l’hôpital Beaujon. « L’accueil a été plus que chaleureux. Depuis quinze jours, ils étaient dans le jus », fatigués, physiquement, psychiquement. Et à son tour, Sébastien s’est retrouvé plongé dans cet univers si particulier qu’il avait connu pendant vingt ans, cette fois rythmé par l’arrivée de ce « volume de malades », débarqués des urgences, du Samu, par hélico. « Mes proches me demandaient comment ça se passait. Je répondais, comme à la télé, en pire ».

Pendant six semaines au soutien d’équipes « au bout », Sébastien a vécu, « habillé comme un cosmonaute ou presque », dans l’enfer du Covid à côtoyer la mort. « C’est éprouvant, fatigant. Vous vous battez pour des patients dont vous n’êtes pas sûr que vous puissiez les sauver, avec le sentiment, qu’à la fin, c’est la maladie qui gagne ». L’expérience est rude.

Six semaines à l’hôtel loin des siens. « On se croise au petit-déjeuner, ceux de la nuit, ceux de la journée, on dort, on mange et on part travailler ». Sébastien Kreitz a retrouvé « tout ce qui nous avait fait quitter la région parisienne il y a cinq ans ». Il a tenu le coup « parce que l’on ne sort pas la tête de l’eau ».

Ça l’a changé, forcément. «Des situations comme ça, je n’en avais jamais vécues». Et, paradoxalement, il a éprouvé de nouveau « professionnellement, le plaisir de la réanimation. J’ai joué mon rôle, celui que je connaissais » dans un univers à part. « C’est violent, la réa. Des machines partout, des gestes particuliers. La mort ». Il a bossé comme un malade, jusqu’à 240 heures dans le mois. « J’y allais pour ça. J’ai donné sans compter, mais je suis content que ça se termine. La parenthèse est refermée ». Il a retrouvé son fils de six ans. « S’il le fallait, j’y retournerais sans problème ».

 

©Charente Libre, le 14 mai 2020 .
©Photo : Charente Libre, le 14 mai 2020.

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