Face à la multiplication des accidents cardiaques en courses à pied, “il ne faut pas cacher les signes qui doivent alerter”
De battre leur cœur s’est arrêté. Et la course a viré au drame. Avec une dizaine d’accidents cardiaques depuis l’automne, le monde de la course à pied ne peut échapper à une remise en questions.
Elles ont vocation à être racontées dans les pages dédiées à l’actualité sportive. Mais ces derniers temps, le compte rendu des courses à pied a souvent débordé dans la rubrique faits-divers. Un décès lors d’une course à Rennes en octobre, deux malaises cardiaques dont un décès au marathon de la Côte d’Amour (Saint-Nazaire) en novembre, une personne réanimée sur un 5km près de Dunkerque et une autre de 25 ans sauvée lors de l’Ultra Trail de Nice le même week-end du 5-6 octobre. La Nouvelle-Aquitaine n’est pas épargnée : un malaise grave au marathon du Médoc, les décès d’un semi-marathonien de 31 ans à Saint-Jean-de-Luz et d’un coureur des 10 km des quais à Bordeaux…
Fréquent et donc inquiétant. Mais Jean-Yves Beigbeder, cardiologue à la Clinique médicale et cardiologie d'Aressy, invite délicatement à prendre la juste mesure des faits : « Malheureusement c’est affreux quand ça se passe : c’est un drame, d’autant plus que ce sont souvent des gens qui sont en bonne santé ou qui sont jeunes. Mais je crois qu’il y a une loupe médiatique sur tous ces problèmes cardiovasculaires lors des efforts sportifs en compétition. Même si les accidents sont mis en exergue, normalement c’est assez rare. L’incidence reste très faible, de l’ordre de 1 ou 2 pour 100 000 coureurs. Ces problèmes ont existé par le passé, ils existent actuellement et ils existeront toujours. On ne pourra pas avoir un risque zéro, c’est impossible en compétition, qu’il s’agisse de course à pied, de triathlon, d’Ironman... En revanche, il faut que cette fréquence reste basse. »
Les 10 règles d’or des cardiologues du Sport
1. Je signale à mon médecin toute douleur dans la poitrine ou essoufflement anormal survenant à l’effort.
2. Je signale à mon médecin toute palpitation cardiaque survenant à l’effort ou juste après l’effort.
3. Je signale à mon médecin tout malaise survenant à l’effort ou juste après l’effort.
4. Je respecte toujours un échauffement et une récupération de 10 min lors de mes activités sportives.
5. Je bois 3 à 4 gorgées d’eau toutes les 30 min d’exercice à l’entraînement comme en compétition.
6. J’évite les activités intenses par des températures extérieures < – ou> + 30° et lors des pics de pollution.
7. Je ne fume pas, en tout cas jamais dans les 2 heures qui précédent ou suivent ma pratique sportive.
8. Je ne consomme jamais de substance dopante et j’évite l’automédication en général.
9. Je ne fais pas de sport intense si j’ai de la fièvre, ni dans les 8 jours qui suivent un épisode grippal (fièvre + courbatures).
10. Je pratique un bilan médical avant de reprendre une activité sportive intense si j’ai plus de 35 ans pour les hommes et 45 ans pour les femmes.
Par Gregory Letort, retrouvez l'intégralité de l'article sur le site de La République des Pyrénées