Entorses du poignet : un doute se lève…
Si les ligaments du poignet ont été plus ou moins rompus ou désinsérés des os, l’entorse peut avoir de graves conséquences et détruire le poignet par arthrose rapide en quelques années. Fort heureusement, il est aujourd’hui possible de faire le diagnostic précis des entorses et de les traiter efficacement. Explications du Docteur Camus, chirurgien de la main.
Le poignet est impliqué dans tous les gestes de la vie quotidienne, puisqu’il permet d’orienter la main dans l’espace, et d’en assurer la stabilité lorsque la main saisit les objets.
Le poignet est un groupe articulaire complexe du corps humain, car il se compose d’une quinzaine d’os et d’une vingtaine de ligaments majeurs. Dans les mouvements, tous ces éléments doivent être synchronisés.
Le problème est qu’il est constitué d’éléments anatomiques de petite taille, qui sont vulnérables. De ce fait, un petit grain de sable peut venir perturber ce fabuleux engrenage.
Si le diagnostic d’un problème osseux est relativement facile grâce à la radiographie, il existe de nombreux cas où, après un traumatisme, le poignet est douloureux, présente un œdème, voit son amplitude de mobilité diminuer, alors que la radiographie est normale. Cette situation est malheureusement fréquente et peut être frustrante, car le diagnostic n’est alors pas précisé.
Bien souvent, dans ces cas, on parle d’entorse du poignet et l’on peut être tenté d’en rester là. En fait, l’entorse est la conséquence d’une torsion violente, qui parfois dépasse les limites de résistance des ligaments du poignet. Si les ligaments n’ont été que peu étirés, l’entorse est douloureuse, mais elle est bénigne. En revanche, si les ligaments ont été plus ou moins rompus ou détachés des os, l’entorse peut avoir de graves conséquences. Le poignet peut être de plus en plus douloureux, avec blocages, craquements, oedème… et être détruit par arthrose rapide en quelques années.
Fort heureusement, il est aujourd’hui possible de faire le diagnostic précis des entorses, et de les traiter de façon efficace. Bien sûr, le diagnostic commence toujours par un examen direct du poignet par le médecin, et par un examen radiographique. Mais en cas d’entorse, le diagnostic peut nécessiter d’aller plus loin dans les explorations. L’étude des ligaments peut se faire grâce à l’échographie, ou grâce à l’arthroscanner, qui est un scanner du poignet précédé d’une injection de produit de contraste. Il est actuellement plus précis que l’IRM.
En dernier recours, on peut faire appel à l’arthroscopie, qui consiste à introduire sous anesthésie une caméra dans le poignet, pour visualiser chacun des ligaments, voir s’ils sont détendus ou détachés. Ceci permet généralement d’avoir une vision globale de l’entorse, c’est-à-dire une compréhension précise du ou des ligaments lésés et de la gravité de cette lésion. Un traitement peut alors être proposé, qui est d’autant plus efficace que l’entorse est diagnostiquée tôt. Le traitement peut reposer sur l’immobilisation, mais il est, dans les entorses graves, souvent chirurgical.
Ainsi, la prise en charge d’une entorse du poignet, si elle est devenue technique, est également devenue beaucoup plus précise. Elle permet de plus en plus souvent d’éviter une dégradation progressive du poignet. Il n’y a donc plus de fatalité, plus de raison de se dire « C’est une entorse, on ne peut rien faire d’autre qu’attendre ».
