Professionnels et matériel des Grainetières à disposition d'autres établissements
Clinique fermée mais personnel au travail.
En raison de la pandémie de Covid-19, le système hospitalier a été obligé de déprogrammer les interventions chirurgicales non urgentes. Puis la clinique saint-amandoise des Grainetières a fait le choix, le 23 mars, de fermer ses portes. « La décision a été prise à la suite de différents échanges avec Mme Zidane, directrice de l'hôpital public de Saint-Amand, l'Agence régionale de santé et le groupe Elsan (auquel appartient la clinique des Grainetières), explique Céline Boilève, directrice de la clinique privée. À la suite du retour d'expérience des établissements que le groupe a dans l'est de la France et en Ile-de-France, nous avons trouvé pertinent de fermer les Grainetières. Cela permet aux équipes médicales et paramédicales d'aller en renfort dans les autres structures. »
Les interventions chirurgicales qui ne peuvent être repoussées sont organisées à Guillaume-de-Varye, à Saint-Doulchard, établissement intégré également au groupe Elsan : « Nous avons mis en place, avec Guillaume-de-Varye, un circuit qui permet aux patients devant se faire opérer de le faire dans de bonnes conditions, poursuit la responsable. L'idée était de ne pas maintenir à la clinique des Grainetières du personnel qui n'aurait à prendre en charge qu'un ou deux patients. On a trouvé aberrant de mobiliser des ressources infirmières et aides-soignantes pour si peu. Une infirmière trouverait aussi que son temps est mieux utilisé en surveillant dix patients plutôt que deux. »
En revanche, la clinique des Grainetières travaille en lien avec les centres hospitaliers de Saint-Amand et Bourges, ainsi qu'avec l'Ehpad saint-amandois de la Vallée bleue et le centre de consultation Covid-19 installé dans l'ancienne école de La Chaume.
Le renfort peut être humain ou matériel, selon les besoins. « Tout le personnel peut partir en renfort dans les autres établissements : administratifs, agents de services hospitaliers, infirmières et médecins, détaille Céline Boilève. Ce sont plus de 500 heures de mises à disposition et ça va s'amplifier avec la prolongation du confinement. Nous avons prêté, aussi, plusieurs matériels pour des établissements : un respirateur et des pousse-seringues par exemple. »
Pour la directrice des Grainetières, cette aide s'inscrit dans une vraie logique d'entraide dans une période délicate pour tous : « Nous sommes prêts à dépanner les différents professionnels dans la mesure où on ne se démunit pas. L'idée n'est pas de vider la clinique des Grainetières, mais on ne veut pas garder inutilement du matériel alors que d'autres en ont besoin à cette période-là. »
La fermeture devrait encore durer plusieurs semaines. « La réouverture de la clinique dépend d'un nombre suffisant de patients autorisés à être pris en charge pour qu'on puisse faire fonctionner l'établissement, annonce Céline Boilève. On attend un élargissement des critères d'intervention pour avoir un nombre de patients suffisant et pouvoir rouvrir. Je ne vois pas une reprise d'activité avant début ou mi-mai. En tout cas, on se tient prêts pour organiser la reprise et on travaille déjà sur les différents protocoles à mettre en place au sein de l'établissement pour pouvoir prendre en charge les patients en prenant en compte ce risque de coronavirus. »
© Guillaume Faucheron, le Berry Républicain, 15/04/20
