Le spondylolisthésis

Quelles sont les causes d'un spondylolisthésis ?

Le spondylolisthésis par lyse isthmique

Dû à une spondylolyse, qui correspond à la fracture d’une partie de la vertèbre (isthme), séparant la vertèbre en 2 parties, une partie arrière restant solidaire de la vertèbre du dessous, une partie avant qui glisse. La fracture ne se produit pas lors d’un seul traumatisme, mais il s’agit d’une « fracture de fatigue » correspondant à la répétition de contraintes excessives sur l’isthme. C’est pour cette raison que cette lésion s’observe plus fréquemment chez les sportifs pratiquant des activités comportant des hyperlordoses ( bas du dos très creusé) importantes.

Il s’agit d’une lésion fréquente ( 8% de la population), le plus souvent bien tolérée.

Le spondylolisthésis dégénératif

Le glissement se produisant en raison de l’arthrose qui « disloque » les articulations derrière les vertèbres, et de l’usure du disque .

Le spondylolisthésis dysplasique

D’origine congénitale, secondaire à une malformation de la dernière vertèbre lombare dont une partie ( l’isthme) est anormalement allongée.

Quelles sont les conséquences ?

Le spondylolisthésis est le plus souvent bien toléré, même chez les sportifs. Il peut cependant être à l’origine :

 - de lombalgies (douleurs du bas du dos), surtout en rapport avec l’instabilité (mouvements anormaux) des vertèbres

 - de sciatiques (douleurs selon un trajet précis le long de la jambe), dûes à la compression d’une des racines du nerf sciatique par le déplacement de la vertèbre.

La découverte d’un Spondylolisthésis n’est donc habituellement pas une contre-indication à la pratique du sport de loisirs. La pratique d’un sport « à risque » (gymnastique, plongeon, haltérophilie, saut en Fosbury) à haut niveau doit cependant être discutée.

Comment fait on le diagnostic ?

A l’examen du patient, en décelant un dénivelé au niveau du bas du dos, ou en constatant une rétraction anormale de certains muscles situés derrière la cuisse (ischiojambiers).

• Sur les radiographies surtout.
• Le scanner peut avoir un intérêt pour déceler une spondylolyse peu évoluée.
• L’IRM peut permettre d’éliminer une autre lésion associée, et d’apprécier l’état des disques adjacents.

Comment évolue un spondylolisthésis ?

Un spondylolisthésis reste généralement stable, après la fin de la croissance ou le glissement peut s’aggraver, notamment en raison de l’usure du disque qui est le siège du glissement.

Le pronostic neurologique est habituellement bon, les complications (paralysies des racines du nerf sciatique, syndrome de la queue de cheval) sont rares, et ne surviennent que sur des spondylolisthésis évolués.

Comment vivre avec un spondylolisthésis ?

Pour vivre avec un spondylolisthésis, l'adoption d'une hygiène de vie saine est essentielle. Cela inclut une alimentation équilibrée et le maintien d'un poids optimal pour limiter la pression sur la colonne vertébrale.

L'activité physique régulière est également recommandée, en mettant l'accent sur des exercices spécifiques de stabilisation et de mobilisation de la colonne vertébrale. Il est toutefois important d'éviter les mouvements brusques ou les activités à risque d'hyperextension du dos.

En cas de douleur, les techniques de gestion de la douleur peuvent être utiles, comme la relaxation ou la méditation. De plus, il peut être bénéfique de consulter un ostéopathe pour aider à soulager les symptômes.

Une surveillance médicale régulière est également nécessaire pour évaluer l'évolution de la maladie et adapter le traitement en conséquence.

Comment soulager un spondylolisthésis ?

Pour soulager un spondylolisthésis, plusieurs options peuvent être envisagées.

• La kinésithérapie peut être recommandée afin de renforcer les muscles dorsolombaires ainsi que les abdominaux. Des exercices de renforcement peuvent être pratiqués sous la supervision d'un professionnel de santé.

• Les médicaments, comme des antalgiques ou des anti-inflammatoires, peuvent être prescrits pour atténuer la douleur.

• Le repos est souvent conseillé, notamment en cas de douleurs aiguës. Une position confortable peut aider à diminuer les douleurs lombaires.

• Dans certains cas, le port d'un corset ou d'une attelle peut être utile pour apporter un soutien supplémentaire à la colonne vertébrale et diminuer les spasmes musculaires et la douleur.

• En cas de douleurs persistantes, des infiltrations épidurales de corticoïdes peuvent apporter un soulagement.

Il est recommandé de discuter de ces options avec un médecin pour déterminer le meilleur plan de traitement en fonction de chaque situation individuelle.

Quand se faire opérer d'un spondylolisthésis ?

L'opération d'un spondylolisthésis est généralement envisagée lorsque les traitements médicaux et rééducatifs ne parviennent pas à soulager les douleurs ou les gênes fonctionnelles. Un autre critère déterminant pour recourir à la chirurgie est l'aggravation de l'instabilité vertébrale malgré les traitements conservateurs.

Les cas de spondylolisthésis dégénératifs avec une instabilité prononcée peuvent nécessiter une intervention chirurgicale stabilisatrice. De même, l'aggravation du glissement vertébral, notamment chez l'enfant, peut justifier une intervention précoce.

Une intervention chirurgicale peut également être envisagée en cas de troubles neurologiques moteurs ou sphinctériens. Si le nerf est comprimé trop longtemps, il peut perdre ses capacités de récupération et rester dysfonctionnel même après sa libération. Dans ce cas, une intervention chirurgicale rapide peut être nécessaire pour optimiser les chances de récupération.

Quel sport pratiquer en cas de spondylolisthésis ?

En cas de spondylolisthésis, certains sports peuvent être bénéfiques tandis que d'autres peuvent aggraver la condition. Les sports doux, favorisant la mobilité et la stabilité, sont généralement recommandés. Cela inclut notamment la natation, le yoga ou le pilates qui permettent un renforcement musculaire sans chocs ni contraintes excessives pour le dos.

Il est également possible de pratiquer des sports plus intensifs comme l'équitation, le ski, le tennis ou le golf en utilisant une orthèse de maintien pour protéger le dos.

Cependant, il est conseillé d'éviter les sports impliquant des impacts importants ou des hyperextensions répétées du dos, tels que la gymnastique, le football, l'haltérophilie ou certains sports d'hiver comme la luge ou le ski alpin.

En tout état de cause, il est crucial de consulter un professionnel de santé avant de commencer ou de reprendre une activité sportive en cas de spondylolisthésis.