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Le cancer de la vulve est une affection rare qui représente moins de 5 % des cancers féminins. Environ 800 nouveaux cas sont recensés chaque année en France, avec un âge médian au diagnostic de 77 ans. Dans 90 % des cas, il s’agit d’un carcinome épidermoïde. 

Ce cancer est souvent lié à une infection par le papillomavirus humain (HPV) ou à des lésions cutanées chroniques. Il touche principalement les femmes ménopausées. Son dépistage précoce reste essentiel : la survie à 5 ans atteint 86 % sans atteinte ganglionnaire, contre 57 % en cas d’atteinte locorégionale et 17 % en phase métastatique (ARCAGY-INFOCANCER).

Cancer de la vulve – Symptômes, stades et traitement

Bouton sur la vulve : est-ce un cancer ?

Non, un bouton sur la vulve n’est pas synonyme de cancer. Il peut s’agir d’un kyste de la glande de Bartholin, d’un abcès ou d’une lésion bénigne liée à une inflammation locale. Ces anomalies se présentent sous la forme d’une boule sur la lèvre extérieure douloureuse ou non douloureuse ou d’une vulve gonflée d’un côté. Cependant, certaines lésions peuvent être précancéreuses :

  • Une forme HPV-dépendante, observée chez des femmes plus jeunes (HPV 16 et 18),
  • Une forme HPV-indépendante, survenant sur un lichen scléreux ou une maladie de Bowen.

Seuls 20 % semblent réellement primitifs. Le tabac, le diabète, et l’immunodépression peuvent favoriser la survenue de ces formes.

À savoir : une lésion qui persiste au-delà de 3 semaines, qu’elle soit prurigineuse, ulcérée ou indurée, doit motiver une consultation rapide en gynécologie.

Quels sont les différents stades du cancer de la vulve ?

La classification FIGO 2021 comprend 4 stades : Stade I : tumeur limitée à la vulve ou au périnée

  • IA : ≤ 2 cm, profondeur ≤ 1 mm
  • IB : > 2 cm ou profondeur > 1 mm

Stade II : extension au tiers inférieur du vagin, de l’urètre ou de l’anus, sans atteinte ganglionnaire Stade III : métastases ganglionnaires inguino-fémorales ou atteinte des structures voisines (vessie, rectum) Stade IV :tumeur très avancée ou métastatique

  • IVA : invasion de la muqueuse vésicale, rectale ou fixée au bassin
  • IVB : atteinte à distance ou ganglions pelviens

Ce cancer peut être multifocal : plusieurs zones de la vulve peuvent être touchées simultanément.

Quels sont les symptômes d’un cancer de la vulve ?

Les signes de cancer vulvaire peuvent être discrets au début : démangeaisons, sensation de brûlure, plaques blanches ou rouges qui ne guérissent pas. D’autres symptômes peuvent s’y associer :

  • Une boule sur la vulve ou un épaississement cutané,
  • Des saignements ou douleurs pendant les rapports,
  • Une adénopathie inguinale (boule douloureuse dans l’aine).

Ces symptômes peuvent être confondus avec une mycose ou une irritation chronique, ce qui peut retarder le diagnostic. Cependant, toute anomalie persistante ou asymétrique doit être évaluée en consultation. Le diagnostic repose sur un examen clinique minutieux, une biopsie vulvaire et, selon le contexte, une IRM ou un PET-scan pour évaluer l’extension.

À savoir : des lésions précancéreuses comme la néoplasie intra-épithéliale vulvaire (VIN) sont parfois asymptomatiques et ne sont visibles qu’à l’examen gynécologique.

Quel traitement en cas de cancer de la vulve ?

La stratégie thérapeutique du cancer de la vulve dépend du stade, du profil histologique et de l’état de santé général de la patiente. Le traitement peut associer chirurgie, radiothérapie et chimiothérapie.

Chirurgie du cancer de la vulve

La chirurgie est le traitement de référence des formes localisées. L’intervention consiste à retirer la lésion avec une marge de tissu sain. Selon la taille et la localisation, une vulvectomie partielle ou totale peut être réalisée. Lorsque la tumeur est limitée, la technique du ganglion sentinelle permet souvent d’éviter un curage inguino-fémoral complet. 

Par ailleurs certaines localisations proches de l’urètre ou de l’anus peuvent imposer des gestes plus étendus, parfois associés à la pose d’une sonde urinaire ou, plus rarement, à une stomie temporaire.

Radiothérapie et chimiothérapie

Une radiothérapie externe conformationnelle peut être proposée après la chirurgie s’il existe des marges étroites ou des ganglions positifs. En cas de tumeur inopérable, elle peut être associée à une chimiothérapie concomitante.

Formes avancées et prise en charge globale

Aux stades III et IV, la prise en charge peut combiner radiochimiothérapie néoadjuvante puis chirurgie de rattrapage. Une chirurgie reconstructrice (par lambeaux locaux) peut être nécessaire pour préserver la fonction et le confort.

À savoir : après le traitement, un suivi alterné rapproché est indispensable pour détecter précocement toute récidive : tous les 4 mois pendant 2 ans, puis tous les 6 mois pendant 3 ans. 

Questions fréquentes sur le cancer de la vulve

Une boule sur la lèvre extérieure est-elle toujours cancéreuse ?

Non. La plupart des boules vulvaires sont bénignes. Mais une lésion persistante, ulcérée ou indurée doit être examinée.

Quels sont les premiers signes du cancer de la vulve ?

Des démangeaisons, une plaie qui ne cicatrise pas, une plaque blanche ou une vulve gonflée d’un côté doivent alerter.

Peut-on guérir d’un cancer vulvaire ?

Oui. Diagnostiqué tôt, il se soigne efficacement : la survie à 5 ans atteint plus de 80 % aux stades précoces.

Quels sont les facteurs de risque ?

Les infections à HPV, le lichen scléreux, le tabac, le diabète et l’âge avancé sont les principaux. La vaccination HPV est une prévention efficace.

Quand consulter ?

Dès qu’un bouton vulvaire persiste, qu’une plaie ne guérit pas ou qu’une gêne dure plus de 3 semaines. Une évaluation rapide améliore nettement le pronostic.

Article écrit le 09/11/2025, vérifié par l'équipe médicale de l'Institut de Cancérologie Paris Nord