Les effets secondaires de la radiothérapie du cancer de la prostate
La radiothérapie est aujourd’hui l’un des traitements de référence du cancer de la prostate. Elle cible les cellules tumorales grâce à des rayonnements de haute énergie, tout en épargnant autant que possible les tissus sains.
Cependant, elle peut entraîner des effets secondaires qui varient selon la technique, la dose délivrée et la sensibilité de chacun. Voici les principaux effets secondaires de la radiothérapie du cancer de la prostate à connaître.
Les différents traitements de radiothérapie du cancer prostatique
La radiothérapie peut être proposée à différents stades du cancer de la prostate : traitement curatif d’un cancer localisé, radiothérapie adjuvante après chirurgie, ou radiothérapie palliative pour contrôler les symptômes. Plusieurs techniques sont possibles :
- Radiothérapie conformationnelle tridimensionnelle (RC 3D) : adaptée à la forme de la tumeur grâce à l’imagerie 3D
- Radiothérapie avec modulation d’intensité (RCMI/IMRT, ou arcthérapie VMAT) : ajuste la puissance des faisceaux selon les zones pour réduire les lésions des tissus sains
- Radiothérapie guidée par l’image (IGRT) : affine le ciblage avant chaque séance en tenant compte des mouvements de la prostate
- Radiothérapie stéréotaxique (RSC/SABR) : doses très élevées délivrées en quelques séances, indiquée pour certains cancers localisés
- Protonthérapie : utilise des protons au lieu des rayons X, ce qui limite l’irradiation des organes voisins, mais elle n’est pas disponible partout
- Curiethérapie : implantation temporaire ou permanente de grains radioactifs dans la prostate
Toutes ces techniques visent à détruire les cellules cancéreuses. Toutefois, la proximité de la vessie, de l’urètre et du rectum peut entraîner l’apparition d’effets secondaires urinaires, digestifs ou sexuels.
Quand apparaissent les effets secondaires de la radiothérapie de prostate ?
Les effets secondaires de la radiothérapie du cancer de la prostate ne surviennent pas tous au même moment. On distingue deux grandes catégories :
- Effets secondaires précoces (ou aigus) de la radiothérapie prostatique : ils apparaissent dès les premières semaines de traitement ou dans les 3 à 6 mois qui suivent la fin des rayons. Ils sont liés à une réaction inflammatoire des tissus irradiés. Ces signes cliniques sont généralement transitoires et répondent bien aux traitements symptomatiques prescrits par l’oncologue radiothérapeute.
- Effets secondaires tardifs (secondaires) de la radiothérapie prostatique : ils surviennent plusieurs mois, parfois plusieurs années après la fin de l’irradiation. Ils correspondent plutôt à des lésions tissulaires chroniques, comme une fibrose de la vessie (cystite radique) ou du rectum (rectite radique). Ces complications peuvent être durables et nécessiter la mise en place d’un suivi particulier. Ces effets ne sont pas systématiques et concernent seulement une partie des patients irradiés. Un patient qui présente des troubles modérés au cours du traitement ne développera pas nécessairement de complications chroniques.
La fatigue est-elle fréquente après une radiothérapie de la prostate ? Oui. La fatigue est l’effet indésirable le plus répandu. Elle s’installe souvent progressivement au fil des séances, en raison de l’accumulation de l’irradiation et du rythme du protocole. Elle n’est pas spécifique au cancer de la prostate et concerne la majorité des patients traités par radiothérapie. Elle disparaît le plus souvent dans les semaines qui suivent l’arrêt des rayons, à mesure que l’organisme récupère.
Quels sont les effets secondaires possibles d’une radiothérapie de la prostate ?
Les éventuels effets secondaires précoces et tardifs liés à l’irradiation prostatique sont toujours expliqués au patient lors de la consultation initiale en radiothérapie. Ces effets peuvent varier d’un patient à l’autre.
Effets secondaires urinaires
La vessie est directement exposée lors de l’irradiation. Les troubles urinaires se traduisent le plus souvent par des envies pressantes, une sensation de brûlure à la miction, un jet urinaire affaibli ou une vidange incomplète. Chez certains patients, on observe aussi la présence de sang dans les urines, liée à une inflammation chronique de la vessie (cystite radique).
L’incontinence urinaire peut apparaître et impacter la qualité de vie, mais elle reste généralement réversible grâce à la rééducation périnéale, des mesures hygiénodiététiques et, si besoin, un traitement médicamenteux. Plus rarement, des lésions de l’urètre comme une sténose entraînent une gêne à l’écoulement des urines.
Effets secondaires sexuels
La proximité des structures neurovasculaires explique l’impact possible de la radiothérapie sur la fonction érectile. Certains hommes décrivent une baisse de la libido ou des troubles de l’érection, surtout en cas d’hormonothérapie associée.
À distance du traitement, ces troubles peuvent persister, parfois accompagnés d’une diminution du volume du sperme ou d’une sécheresse de l’éjaculat. Une consultation andrologique permet de proposer des solutions adaptées.
Existe-t-il des solutions contre la dysfonction érectile après radiothérapie ? Oui. Des médicaments, des dispositifs mécaniques ou des injections locales peuvent être prescrits par un spécialiste.
Effets secondaires digestifs
L’intestin et le rectum étant situés juste derrière la prostate, ils sont également sensibles aux rayons. Les patients peuvent avoir des troubles du transit (diarrhée, faux besoins, douleurs abdominales), mais aussi des saignements rectaux, des hémorroïdes radio-induites ou des spasmes digestifs.
La rectite radique
La rectite radique correspond à une inflammation du rectum après radiothérapie. Elle peut se manifester par des douleurs, des envies pressantes, des saignements, des pertes de mucus ou une gêne persistante à l’évacuation. La forme aiguë apparait pendant ou peu après les rayons. Elle est généralement temporaire et peut être contrôlée avec un traitement symptomatique.
La forme chronique est plus rare. Elle se manifeste parfois plusieurs années après et peut nécessiter une prise en charge endoscopique ou chirurgicale. Son impact dépend de l’étendue des lésions et de la rapidité de la prise en charge.
La plupart des effets secondaires de la radiothérapie du cancer de la prostate peuvent être soulagés par des traitements spécifiques et une surveillance régulière. Il est donc très important de signaler tout signe inhabituel ou persistant à votre équipe de soins. L’Institut de Cancérologie Paris Nord assure un suivi personnalisé tout au long de la radiothérapie et après la fin des traitements, pour réduire l’impact de ces troubles et préserver au mieux la qualité de vie des patients.
Article écrit le 08/09/2025, vérifié par l'équipe médicale de l'Institut de Cancérologie Paris Nord