Les morsures de serpent sont rares en France. Environ 300 accidents avec recours aux urgences ont été répertoriés en 2016 (en moyenne 1 mort par an). La vipère est la plus impliquée dans ces accidents. Certaines espèces importées dans notre pays peuvent aussi être rencontrées. Les morsures de serpent méritent une surveillance pour voir comment évolue la morsure, si du venin a été injecté. Si le patient déclenche une allergie, il s'agit d'une urgence. Dans tous les cas, il vaut mieux ne pas prendre de risque et appeler le 15 ou le 112 sans tarder !
Comment réagir face à une morsure de serpent ?
Chaque année, on dénombre plusieurs centaines de cas d’exposition à la morsure d’un serpent. Mais dans la moitié des cas, il s'agit d'une morsure dite sèche, sans injection de venin. En France, seules les vipères peuvent s’avérer dangereuses pour l'être humain. En cas de morsure de ce serpent ou d'un autre, il faut prévenir rapidement les secours et rassurer la victime. Plus la victime reste calme, moins le venin, s'il y a du venin, se diffusera dans l'organisme.
💡 Bon à savoir : En cas d’envenimation, une prise en charge spécifique hospitalière est indispensable.
Quelle est la conduite à tenir en cas de morsure de serpent ?
En cas de morsure de serpent, il convient d’installer la victime en position couchée, voire en position latérale de sécurité.
Position latérale de sécurité : photo
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La position latérale de sécurité ou PLS consiste à placer la victime sur le côté en chien de fusil, tournée vers le côté, en maintenant la tête alignée sur le dos, la bouche ouverte (les médecins parlent de décubitus latéral) de manière à ce qu'elle puisse respirer.
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Il faut prévenir tout de suite les secours, s'efforcer de rassurer la victime de morsure et rester avec elle le temps que les secours arrivent. Il faut retirer les chaussures et les bijoux pour prévenir tout gonflement consécutif à la présence de venin.
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Il est impératif de ne pas tenter d’aspirer le venin. En ce sens, l'ARS a indiqué que les kits antivenins s’avèrent inefficaces.
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Il ne faut surtout pas tenter de faire un garrot, qui n’arrêtera pas la progression du venin et qui pourra engendrer des complications graves. Il ne faut pas non plus tenter d’inciser la morsure. Il ne faut pas donner certaines boissons qui pourraient augmenter le rythme cardiaque de la victime (comme du café par exemple), et calmer toute agitation liée à la morsure. Si la victime se retrouve rapidement au repos, son rythme cardiaque baissera, ainsi que la propagation du venin.
Si le serpent a pu être identifié, il faut noter ses caractéristiques pour les partager aux secours. Il convient également de noter l’heure à laquelle la morsure a eu lieu.
Que faire en cas de morsure de vipère, ou de couleuvre ?
Les vipères et les couleuvres sont des serpents généralement retrouvés en France. Les couleuvres sont des serpents qui ne sont pas venimeux (mise à part la couleuvre de Montpellier dont les crochets sont cependant insérés de façon lointaine dans sa gueule, la rendant peu dangereuse pour l'être humain), seules les vipères peuvent être dangereuses pour l'être humain. On distingue les couleuvres des vipères notamment à leurs pupilles qui sont plus rondes, à leur tête généralement de forme arrondie, et à la présence de dents et non de crochets.
En cas de morsure de couleuvre, il n’y a pas de risque particulier, car la couleuvre n’injecte pas de venin dangereux. Elle est réputée avoir de petites dents. Il convient néanmoins de bien nettoyer la plaie et de désinfecter. Il est important de s'interroger sur le statut vaccinal de la victime (même si c'est toujours mieux de s'en inquiéter avant !) : est-elle à jour de son vaccin antitétanique ? Si l'on a un doute, il est peut-être utile de prendre un rendez-vous avec un médecin et ou de joindre le centre anti poison.
En France, on recense quatre espèces de vipères : la vipère Aspic, la vipère Péliade, la vipère d’Orsini et la vipère basque. Les vipères Aspic et les vipères Péliade sont les vipères les plus dangereuses. En cas de morsure de vipère, il est impératif de prévenir les secours. Même si, dans la moitié des cas, la morsure de vipère est dite sèche, c’est-à-dire que la vipère n’a pas pu injecter son venin.
✍️ À noter : Selon l'accessibilité des zones, on peut devoir assurer une surveillance plusieurs heures après la morsure en attendant l'arrivée des secours.
Comment savoir si on a du venin ?
Les morsures de vipère laissent deux petites lésions qui correspondent à la trace des crochets du serpent. Cela s'arrête là en cas de morsure sèche. Une douleur accompagne la morsure.
En cas d'invenimation (injection de venin), une douleur instantanée et vive peut apparaître.
Un gonflement peut commencer à se former au niveau de la morsure. L’œdème est caractérisé par une peau rouge, gonflée et chaude. Le venin peut mettre plusieurs heures à se diffuser. Selon la quantité de venin injecté, ces symptômes peuvent apparaître :
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nausées,
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vomissements,
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diarrhées,
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malaise,
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chute de tension,
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état de choc,
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confusion,
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réaction allergique (choc anaphylactique),
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difficultés à respirer...
Comment traiter une morsure de serpent et en extraire le venin ?
La morsure de serpent peut se traiter à l’hôpital. Avant que les secours n'arrivent, si possible, il convient de nettoyer au mieux le site lésé, de réconforter la personne mordue et de la maintenir au calme. Si elle a mal, on peut lui donner uniquement du paracétamol. Si la personne a déjà été victime d'une réaction allergique, il est important qu'elle se serve de son stylo d'adrénaline si elle en a un. Ou que son entourage sache s'en servir.
L’équipe médicale va instaurer une surveillance pour agir en cas d'apparition de symptômes. Un traitement antivenin peut être mis en place en cas de signes d’aggravation, il est généralement efficace au bout de la première perfusion. Une antibiothérapie ainsi qu’un traitement antitétanique peuvent compléter le traitement. En cas d’allergie au venin de serpent, un traitement adéquat sera immédiatement appliqué. Les cas les plus graves sont pris en charge en réanimation.
Un traitement antivenimeux contre le poison d'une morsure de serpent ?
Si la morsure et l’injection de venin sont avérées et que les symptômes sont graves, il est nécessaire de procéder à une injection d’antivenin. Son administration est en effet surtout indiquée quand les symptômes sont marqués. La quantité d’antivenin utilisée est calculée pour permettre de neutraliser tout le venin.
Cet article médical a été relu et validé par un médecin spécialiste en médecine générale au sein d’un établissement ELSAN, groupe leader de l’hospitalisation privée en France. Il a un but uniquement informatif et ne se substitue en aucun cas à l’avis de votre médecin, seul habilité à poser un diagnostic.
Pour obtenir un diagnostic médical précis et correspondant à votre cas personnel ou en savoir davantage sur votre pathologie, nous vous rappelons qu’il est indispensable de consulter un médecin.
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Vos questions fréquemment posées sur le danger d'une morsure ou piqûre de serpent venimeux en France :
Quels sont les effets, symptômes et complications d'une morsure de serpent ? Peut-elle être mortelle ?
Le venin d'une morsure de serpent contient des toxines pouvant être responsables de nombreuses manifestations neurologiques, cardiaques ou digestives. Dans les pires situations, la morsure de serpent peut aboutir à une mastocytose.
Le venin, en se dispersant dans le corps, peut provoquer des troubles digestifs, comme des nausées, des troubles respiratoires, des troubles de la déglutition, des paralysies ou encore une hypotension. Non pris en charge rapidement, dans certains cas, le venin de cette morsure de serpent peut être à l’origine d’un dysfonctionnement multiviscéral pouvant mettre le pronostic vital en jeu. Les personnes allergiques doivent avoir accès à un traitement (injection d’adrénaline) rapidement, pour éviter une réaction allergique comme un choc anaphylactique.