Différences entre tumeurs malignes et tumeurs bénignes de la mâchoire
Une lésion dans la mâchoire, une dent qui se déplace sans raison, ou encore une gêne à la mastication sont des signes pouvant être liés à une tumeur des maxillaires bénigne ou maligne. Le diagnostic permet d’évaluer précisément sa nature, son comportement évolutif et son impact local. En cas de tumeur de la mâchoire, le défi est d’établir le bon diagnostic le plus rapidement possible, pour éviter des traitements mutilants.

Qu’est-ce qu’une tumeur bénigne de la mâchoire ?
Les tumeurs bénignes de la mâchoire regroupent plusieurs lésions d’origine osseuse ou odontogène, c’est-à-dire liées aux tissus responsables de la formation des dents. Elles ne sont pas cancéreuses, n’envahissent pas les ganglions, et ne donnent pas de métastases. Toutefois, elles peuvent grandir lentement et causer une gêne fonctionnelle ou esthétique si elles ne sont pas traitées. L’améloblastome est le plus connu. Il se développe généralement dans la mandibule, avec un risque élevé de récidive en cas de chirurgie incomplète.
L’odontome, souvent découvert par hasard, est formé de tissus dentaires désorganisés. Le fibrome ossifiant, quant à lui, provoque une extension osseuse lente, indolore, mais visible. La plupart de ces tumeurs restent longtemps asymptomatiques. C’est souvent une radiographie panoramique ou un scanner dentaire qui permet de les découvrir par hasard. Une exérèse complète est parfois nécessaire pour prévenir toute évolution ou récidive.
Certaines lésions buccales chroniques peuvent en effet évoluer vers un cancer si elles ne sont pas détectées et traitées à temps. Toute lésion anormale qui dure plus de deux semaines doit faire l’objet d’un examen clinique, surtout en présence de facteurs de risque, comme le tabac ou l’alcool. Plus on agit tôt, moins les traitements sont lourds.
Quelles sont les différentes tumeurs malignes de la mâchoire ?
Les tumeurs malignes de la mâchoire sont plus rares. Il s’agit généralement de cancers primitifs de l’os ou de cancers de la bouche qui infiltrent secondairement la mandibule ou le maxillaire. Parmi ces formes primitives, on retrouve surtout l’ostéosarcome mandibulaire, qui survient chez l’adulte jeune. Il se manifeste par une douleur, une déformation, une mobilité anormale des dents. Le chondrosarcome, d’origine cartilagineuse, évolue plus lentement, mais reste potentiellement agressif. Le type le plus fréquent reste cependant le carcinome épidermoïde, qui part des muqueuses buccales avant de s’étendre à l’os sous-jacent.
Cette tumeur est fortement liée à des facteurs de risque connus : tabac, alcool, HPV. Les premiers signes sont souvent discrets : ulcération persistante, saignement, gêne à la mastication. Mais l’évolution peut rapidement devenir invasive. Dans tous les cas, la prise en charge doit être rapide auprès d’une équipe spécialisée en oncologie ORL.
Comment différencier une tumeur bénigne d’une tumeur maligne de la mâchoire ?
Les symptômes peuvent se ressembler, en particulier au début. Mais certains éléments peuvent faire penser à une lésion maligne. Une douleur continue, un gonflement induré, des troubles de la sensibilité (menton engourdi, fourmillements), des saignements spontanés, ou encore la perte de stabilité de certaines dents doivent alerter. Ces signes ne sont en général pas présents dans les formes bénignes.
L’imagerie donne aussi des indications précieuses. Une tumeur bénigne présente des bords nets, bien définis, avec une structure interne régulière. À l’inverse, une tumeur cancéreuse donne une image floue, mal limitée, parfois avec une effraction de la corticale osseuse. Par ailleurs, un aspect radiologique rassurant n’exclut pas totalement une atteinte maligne. Seule une biopsie avec analyse histologique permet de confirmer le diagnostic.
C’est pourquoi, dans le doute, une prise en charge en centre spécialisé est de rigueur. L’équipe de l’Institut Privé de Radiothérapie de Metz intervient régulièrement pour confirmer ces diagnostics, notamment lorsque les lésions s’avèrent infiltrantes ou nécessitent une discussion en Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP).
Quels sont les traitements possibles ?
Le traitement d’une tumeur de la mâchoire dépend de sa nature, de son extension, et de son impact fonctionnel. Pour une tumeur bénigne, une chirurgie conservatrice est souvent suffisante. Elle peut inclure une résection partielle, un curetage, et parfois un retrait osseux limité.
Le but est d’éliminer totalement la lésion tout en préservant la structure de la mâchoire. Certaines tumeurs, comme les améloblastomes, nécessitent une marge de sécurité plus large en raison de leur taux élevé de récidive. Lorsqu’il s’agit d’une tumeur maligne, le traitement repose d’abord sur une chirurgie de la mâchoire, avec ablation osseuse large. La reconstruction est planifiée dans le même temps opératoire, par greffe osseuse, lambeau microchirurgical ou prothèse sur mesure.
Une radiothérapie est souvent prescrite en complément, et une chimiothérapie peut être indiquée selon le type de tumeur, son stade, et les marges résiduelles. Le parcours de soins est coordonné par l’équipe pluridisciplinaire de l’IPRM. L’objectif est de traiter efficacement la tumeur tout en préservant au mieux les fonctions essentielles, comme la mastication, l’élocution, mais aussi l’équilibre esthétique du visage.
À noter qu’un traitement curatif est possible si la prise en charge est précoce. Toute tuméfaction persistante de la mâchoire, toute douleur inexpliquée, toute perte de sensibilité du visage doit donc motiver une consultation rapide.
Article écrit le 09/10/2025, vérifié par Equipe médicale de l'Institut Privé de Radiothérapie de Metz
