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Le cancer du côlon également appelé cancer colorectal, fait partie des cancers les plus fréquents en France, chez l’homme comme chez la femme. Il s’agit d’une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules du côlon et/ou du rectum, organes de l’appareil digestif bas.

Bien qu’il soit particulièrement meurtrier du fait de sa forte incidence, il fait partie des cancers à bon pronostic lorsqu’il est diagnostiqué et traité tôt, à un stade précoce de son évolution. 

Aux premiers stades de la maladie, il est fréquent que le cancer du côlon ne provoque aucun symptôme.

Si différentes approches thérapeutiques peuvent être envisagées pour prendre en charge le cancer du côlon, la radiothérapie, souvent alliée à la chimiothérapie, fait figure de référence.

symptome cancer colon

Symptômes et signes du cancer du colorectal

Le cancer colorectal peut donc rester longtemps asymptomatique. Lorsqu’il commence à provoquer des symptômes ou que des signes cliniques inhabituels apparaissent, cela signifie généralement que la maladie a déjà progressé à un stade avancé. Plus le cancer colorectal progresse, plus les signes cliniques sont fréquents et nombreux. Il peut s’agir :

  • de douleurs dans la région abdominale, souvent corrélées à des contractions intestinales et se manifestant par crises pendant 2 ou 3 jours, parfois associées à des bruits inhabituels de l’abdomen ;
  • des troubles du transit intestinal, qui prennent la forme d’une diarrhée longue ou d’une constipation inhabituelle, avec parfois une alternance des deux ;
  • la présence de sang dans les selles, qui peut parfois être prise pour une conséquence des hémorroïdes ;
  • de la détection d’une masse durant la palpation abdominale ;
  • d’une perte de poids inexpliquée, notamment lorsqu’elle est accompagnée d’une fièvre persistante ou d’une altération de l’état général ;
  • d’une anémie (diminution du taux d’hémoglobine dans le sang) ;
  • de saignements provenant du rectum ;
  • d’envies fréquentes d’aller à la selle, etc.

Lorsque le cancer colorectal en est à un stade avancé, il peut par ailleurs engendrer d’autres complications, comme une occlusion intestinale ou une déchirure de l’intestin à cause de la tumeur (on parle aussi de perforation tumorale). Ces complications constituent une urgence et doivent motiver une prise en charge immédiate. Afin d’accroître l’efficacité des traitements curatifs, il est nécessaire de consulter son médecin dès l’apparition de ces symptômes, surtout en présence de plusieurs signes.

Les différents stades du cancer du côlon

La stadification d’un cancer permet d’adapter la prise en charge thérapeutique et de connaître l’extension de la maladie en dehors de son siège initial, soit à des organes voisins, soit sous forme de métastases dans d’autres parties du corps. On dénombre 5 stades : du stade 0 au stade 4. On utilise souvent des chiffres romains (I, II…) pour déterminer le stade de la maladie. Plus le chiffre est élevé, plus la maladie s’est étendue.

Stade cancer colon colorectal

Cancer du côlon stade 0

La maladie est à un stade précoce et généralement de bon pronostic. Les cellules tumorales sont présentes uniquement dans la muqueuse du côlon ou du rectum. Elles pourraient être visibles dans l’épithélium ou au niveau du tissu conjonctif de la muqueuse. Elles ne se sont pas propagées au-delà de la couche musculaire de la muqueuse.

Cancer du côlon stade 1

La tumeur a infiltré la couche sous-muqueuse (tissu conjonctif qui entoure la muqueuse) ou la couche musculeuse (la couche musculaire externe épaisse du côlon ou du rectum).

Cancer du côlon stade 2

  • La tumeur a infiltré les différentes couches de la paroi de l’intestin (la couche muqueuse, la couche sous-muqueuse, la couche musculeuse et la couche séreuse).
  • Le stade 2A désigne une tumeur ayant envahi la couche située entre la musculeuse et la séreuse ou les tissus voisins au-delà de la musculeuse, là où il n’y a pas de séreuse.
  • Au stade 2B, la tumeur s’est propagée au-delà de la séreuse ou du péritoine viscéral (membrane recouvrant le côlon et le rectum).
  • Une tumeur de stade 2C a pu atteindre d’autres organes proches, comme la vessie, l’utérus, la prostate…

Cancer du côlon stade 3

Il existe une propagation des cellules tumorales aux ganglions lymphatiques proches du rectum ou du côlon. En fonction de l’extension tumorale et du nombre de ganglions lymphatiques envahis, on peut préciser le stade 3 en utilisant le stade 3A, 3B ou 3C.

Cancer du côlon stade 4

Il s’agit d’un stade évolué avec présence de localisations secondaires à distance, notamment dans le foie ou le poumon. On emploie également le terme de cancer colorectal métastatique. Au stade 4A, il existe une seule métastase sur un organe distant ou des ganglions lymphatiques éloignés. Au stade 4B, la maladie a envahi plusieurs organes. Un cancer colorectal classé 4C a envahi le péritoine. Par ailleurs, la classification TNM est le système de stadification le plus couramment utilisé pour le cancer colorectal. T signifie Tumeur, N est employé pour parler des ganglions lymphatiques, et M pour les métastases.

T pour tumeur

T est classé de T1 à T4. Plus le chiffre est élevé, plus la tumeur est volumineuse ou s’est développée plus loin dans l’organe touché ou dans les tissus proches.

N pour ganglions lymphatiques

N est classé de N0 à N3. Il désigne l’étendue de la propagation aux ganglions lymphatiques proches du côlon ou du rectum. N0 désigne une tumeur sans propagation aux ganglions lymphatiques. On utilise N1 à N3 pour parler d’une tumeur qui a envahi des ganglions lymphatiques selon leur nombre, leur taille et leur localisation.

M pour métastases

On emploie M pour décrire l’extension du cancer colorectal à d’autres parties du corps. M0 décrit l’absence de métastases à distance. M1 signifie que la maladie a engendré des localisations secondaires à distance. Des lettres minuscules (a, b, c) sont parfois utilisées pour spécifier encore plus la nature de la tumeur. Elles sont alors apposées après TNM (exemple : T1c). Par ailleurs, les termes de « local, régional, localement avancé, métastatique… » peuvent parfois être utilisés par les médecins pour décrire le stade de la pathologie.

Examens de diagnostic du cancer colorectal

En cas de doute sur la présence d’un cancer colorectal, des examens complémentaires sont nécessaires pour établir le diagnostic de façon formelle.

Toucher rectal

Le toucher rectal permet de repérer la présence d’une éventuelle masse suspecte au niveau du rectum si celle-ci se situe à moins de 8 cm de l’anus. La palpation permet de faire une première évaluation de sa taille et de sa localisation par rapport au sphincter. Cet examen est pratiqué lors d’une consultation avec le médecin.

Coloscopie de diagnostic du cancer colorectal

Outre la coloscopie réalisée dans le cadre du dépistage organisé chez les patients qui présentent un test immunologique positif, votre médecin peut demander la réalisation d’une coloscopie en présence de signes cliniques évocateurs d’un cancer colorectal ou chez les personnes qui présentent des facteurs de risque. Cet examen consiste à explorer la muqueuse de la paroi intestinale et peut se dérouler selon deux méthodes :

  • La coloscopie traditionnelle, qui consiste à introduire par l’anus un endoscope muni d’une caméra et d’une pince afin d’explorer l’intérieur de l’organe et réaliser des prélèvements si nécessaire. Elle se pratique sous anesthésie générale après une préparation au préalable. Si l’examen révèle une ou plusieurs lésions douteuses, la pince pourra les retirer partiellement ou en totalité afin de les faire analyser en laboratoire d’anatomopathologie.
  • Le coloscanner (ou coloscopie par scanner), qui consiste à visualiser le côlon depuis l’extérieur du corps après une petite préparation. Cet examen ne nécessite aucune anesthésie et peut être envisagé en cas de contre-indication à l’anesthésie générale, d’impossibilité de réaliser une coloscopie classique ou selon les préférences du patient. Si une lésion suspecte est repérée sur les clichés, il faudra procéder à son ablation par endoscopie.

L’analyse des prélèvements effectués au cours de la coloscopie permet de confirmer le diagnostic de cancer colorectal et de connaître les caractéristiques de la pathologie, comme le type de tumeur (adénocarnome ?), sa rapidité d’évolution (bien différencié ? Indifférencié ?), etc.

Si une tumeur est découverte, d’autres examens complémentaires sont prévus dans le cadre d’un bilan d’extension. Par ailleurs, il est possible de réaliser une recherche de mutations génétiques sur ces échantillons de tissus pour analyser certaines spécificités génétiques capables de favoriser les cancers colorectaux (mutation RAS, mutation BRAF, MSI : instabilité microsatellitaire). Les résultats peuvent déceler les formes génétiques de cancer colorectal afin d’affiner le pronostic de la pathologie ou d’adapter la stratégie thérapeutique avec des thérapies ciblées.

Bilan d’extension du cancer colorectal

Il s’agit d’un ensemble d’examens réalisés lorsque le diagnostic de cancer est établi formellement. Ce bilan permet de mesurer l’agressivité d’une tumeur et son degré d’évolution afin d’aider les médecins à choisir la stratégie thérapeutique la plus pertinente. En fonction des caractéristiques de la tumeur, de l’âge et de l’état de santé des patients, il peut comporter :

  • Un bilan sanguin avec un dosage de l’ACE (un marqueur sanguin lié à la présence d’un cancer qui permet notamment de déceler une tumeur métastatique), une NFS (numération formule sanguine), un taux de créatinine pour contrôler les fonctions rénales, etc.
  • Un scanner TAP (thoraco-abdomino-pelvien) pour visualiser toute la région abdominale (intestin, rectum, pelvis, thorax…). Le scanner TAP permet de rechercher la présence éventuelle de lésions suspectes au niveau du tube digestif ou des organes voisins. Cet examen est souvent pratiqué après injection d’un produit de contraste.
  • Un TEP-Scan si l’ensemble des résultats évoquent un possible cancer métastatique. Après injection d’un produit de contraste, l’examen d’imagerie par scintigraphie va pouvoir repérer la présence d’autres cellules tumorales dans le corps pour visualiser des localisations secondaires.
  • Une échographie hépatique ou une IRM hépatique si l’équipe médicale suspecte la présence d’une métastase au foie.
  • Une échographie endorectale ou une IRM pelvienne si un cancer du rectum est suspecté.

Traitement du cancer du côlon

Il est désormais largement admis que chaque cancer est unique et nécessite un protocole de traitement personnalisé.

Le diagnostic d’un cancer du côlon est donc habituellement suivi d’une consultation pluridisciplinaire permettant de déterminer la meilleure approche thérapeutique à adopter, tant au regard des caractéristiques propres à la maladie qu’au profil du patient.

Le stade et le grade du cancer, la taille de la tumeur, sa localisation et sa probable réponse aux traitements font partie des critères déterminants pour établir un protocole de traitement satisfaisant.

L’état général de santé du patient, son projet de vie et ses souhaits demeurent tout aussi importants et entrent pleinement en considération.

En fonction de ces éléments, l’approche thérapeutique proposée par l’équipe médicale peut comprendre une chirurgie, une radiothérapie, une chimiothérapie ou une thérapie ciblée, souvent en synergie.

La chirurgie fait figure de traitement de référence dans la prise en charge de la plupart des cancers, et le cancer du côlon ne fait pas exception.

Elle vise à ôter la tumeur cancéreuse dans sa totalité, ainsi qu’une marge de tissu sain par mesure de sécurité. Lorsque le cancer du côlon se trouve un stade avancé de son évolution, la marge de sécurité doit être plus importante et peut nécessiter l’ablation du côlon entier, voire d'organes voisins.

Toutefois, la chirurgie n’est pas toujours possible. Sa mise en œuvre est notamment compromise lorsque la santé du patient est trop fragile pour la supporter, ou lorsque le cancer s’est métastasé, auquel cas l’ablation de la tumeur n’est pas toujours utile pour entraver la progression de la maladie.

La chimiothérapie est un traitement médical systémique qui permet d’éliminer les cellules cancéreuses dans tout l’organisme, qu’elles soient précisément localisées sous la forme de tumeurs, ou disséminées à travers le corps sous forme de métastases.

Différents agents anticancéreux peuvent être utilisés en fonction du type de cancer colorectal diagnostiqué et de l’état de santé du patient. Habituellement, la chimiothérapie est constituée de multiples substances antitumorales associées.

Lorsque la chimiothérapie est associée à une radiothérapie, on parle de chimioradiothérapie. En effet, ces deux thérapies tendent à renforcer mutuellement leur efficacité lorsqu’elles sont administrées ensemble.

Radiothérapie du cancer du côlon

La radiothérapie consiste à administrer des rayons ionisants à haute énergie pour détruire l’ADN des cellules cancéreuses et les empêcher de se multiplier et de se réparer.

Fréquemment sollicitée dans le cadre de la prise en charge du cancer du côlon, la radiothérapie est souvent associée à la chimiothérapie pour une meilleure efficacité.

Elle peut notamment permettre de réduire la taille de la tumeur pour faciliter son exérèse chirurgicale, de détruire les cellules cancéreuses restantes après une chirurgie pour réduire les risques de récidive, ou encore de réduire les symptômes du cancer du côlon incurable pour accroître le confort du patient.

Il existe différents types de radiothérapie pouvant être utilisés dans la prise en charge du cancer du côlon : la radiothérapie externe (technique « traditionnelle ») et la radiothérapie interne, aussi nommée curiethérapie.

Les séances de radiothérapie sont courtes et indolores. Elles durent habituellement une trentaine de minutes en comptant la phase de préparation, et le patient peut rentrer chez lui immédiatement après le traitement.

Le traitement se déroule sur trois à quatre semaines, au rythme d’une séance d’irradiation par jour, cinq jours par semaine.

Bien que le traitement, en lui-même, ne soit pas abrasif, la radiothérapie engendre des effets secondaires parfois très lourds.

Effets secondaires de la radiothérapie dans le traitement du cancer du côlon

Chaque patient a une sensibilité propre à la radiothérapie, et tout le monde ne développe pas les mêmes effets secondaires. Certaines personnes en ressentent très peu, quand d’autres sont très affectées.

Aussi, la survenue des effets secondaires de la radiothérapie peut être étalée dans le temps. Il est possible d’en ressentir directement après les premières séances de traitement, ou bien des années plus tard.

Dans tous les cas, les effets secondaires de la radiothérapie méritent d’être pris en charge : il est hautement conseillé de ne pas les subir en silence et de vous tourner vers votre équipe médicale si vous pensez en être atteint, cela même des années après la fin de votre traitement.

Les effets secondaires de la radiothérapie sont provoqués par des atteintes aux tissus sains avoisinant les cellules cancéreuses. Bien que les soignants fassent leur possible pour protéger les cellules saines au cours du traitement, certaines détériorations demeurent, avec les techniques actuelles, inévitables.

Anatomie cancer colon

En principe, les cellules saines détériorées par la radiothérapie tendent à se réparer doucement, et les effets secondaires disparaissent d’eux-mêmes. Il faut toutefois veiller à les prendre en charge tant qu’ils sont présents pour ne pas accabler le patient qui a besoin de toutes ses forces pour lutter contre la maladie.

Les effets secondaires de la radiothérapie peuvent être classés en deux catégories : les troubles locaux propres aux organes irradiés - ici le côlon et ses voisins - et les troubles généraux qui concernent l’ensemble de l’organisme fatigué par le traitement.

Dans le cadre de la prise en charge du cancer du côlon, les effets secondaires locaux sont essentiellement digestifs, voire urinaires et sexuels.

Les diarrhées, saignements du rectum, troubles de la fertilité, troubles urinaires, occlusions intestinales, troubles érectiles chez l’homme et sécheresse vaginale chez la femme sont communément recensés.

Les effets secondaires généraux vont, eux, concerner la peau qui prend les irradiations de plein fouet lors de radiothérapie externe, ainsi que l’état de santé global du patient.

Les troubles cutanés sont essentiellement des rougeurs, une sécheresse souvent très inconfortable et un brunissement local de la peau. À l’échelle de la santé globale du patient, on rencontre fréquemment une grande fatigue, des nausées, des vomissements et un manque d’appétit.

La radiothérapie est un traitement incontournable de l’arsenal thérapeutique de la lutte contre le cancer du côlon.

Non abrasif, c’est un traitement qui peut être administré à presque tous les patients, et qui peut apporter de réels bénéfices, quel que soit le stade d’évolution du cancer, c’est-à-dire dans une portée curative autant que palliative.

Aujourd’hui, ses effets secondaires ont encore tendance à noircir son image et à rebuter certains patients. Un aspect de la radiothérapie qui sera probablement amené à évoluer dans les années à venir, les progrès constants de la médecine offrant des techniques toujours plus abouties, mieux ciblées, pour un traitement moins lourd et plus efficace.

Bibliographie : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/cancers/cancer-du-colon-rectum/donnees

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