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Le cancer du poumon est une tumeur maligne des tissus pulmonaires. C’est une pathologie sévère, mais qui bénéficie pleinement des progrès de la médecine oncologique et de l’avènement de nouveaux traitements contre le cancer. La détection du cancer du poumon à un stade précoce de son évolution s’affirme comme un facteur clé du succès de sa prise en charge, et un élément déterminant dans le pronostic de chaque patient.

Toutefois, si la prise en charge du cancer du poumon dépend hautement de son stade au moment du diagnostic, ce n’est pas le seul critère à prendre en compte dans l’élaboration d’un protocole de traitement adapté ni le seul élément influençant l’espérance de vie des patients.

stade cancer poumon

Le cancer du poumon, qu’est-ce que c’est ?

Le cancer du poumon est une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules des bronches.  On parle aussi de cancer bronchique. Il existe différents types de cancers du poumon, dont la prise en charge et le pronostic varient. Le cancer du poumon non à petites cellules est le plus fréquemment rencontré, tandis que le cancer du poumon à petites cellules est plus rare, mais aussi plus agressif.

Le propre des tumeurs cancéreuses pulmonaires – et de toutes les pathologies cancéreuses – réside dans leur évolution exponentielle et constante, au cours de laquelle la tumeur, d’abord localisée, va s’infiltrer aux tissus qui l’entourent, puis se propager à tout l’organisme.

Ce processus évolutif étant une caractéristique cruciale du cancer, les tumeurs cancéreuses sont habituellement classifiées en fonction de leurs stades d’évolution, qui s’affirment comme des éléments décisifs dans l’élaboration d’un traitement adapté au cas par cas et d’un pronostic. De manière générale, on estime que plus le cancer du poumon est diagnostiqué et traité à un stade précoce de son évolution, plus le traitement sera efficace et plus les chances de guérison sont élevées.

Toutefois, le stade d’évolution n’est pas le seul facteur impactant la prise en charge des cancers bronchiques et l’espérance de vie du patient. Le grade de la tumeur, à savoir son degré d’agressivité, sa réponse aux traitements, ainsi que le profil de chaque patient, sont autant d’éléments qui entrent en jeu.

Lire également notre article sur la radiothérapie du cancer du poumon

Stades du cancer du poumon non à petites cellules

Il existe différentes façons d’évaluer le stade d’évolution d’un cancer. La stadification du cancer du poumon non à petites cellules est habituellement effectuée à l’aide de la classification TNM. La classification TNM repose sur l’évaluation de trois critères permettant d’évaluer l’étendue (évolution) d’une tumeur cancéreuse.

Les éléments analysés sont la taille de la tumeur (T pour «Tumeur »), les atteintes aux ganglions lymphatiques (N pour « Nodes », terme anglais pour ganglions) et les métastases (M pour « Métastase »). Chaque élément TNM se voit attribuer un coefficient en fonction de son évolution, et l’analyse croisée des coefficients attribués à ces trois paramètres permet de déterminer un stade d’évolution. Dans le cas du cancer du poumon non à petites cellules, les stades vont de I à IV.

Plus le stade de la maladie est élevé, plus la tumeur cancéreuse s’est répandue dans l’organisme et, de manière générale, plus elle sera difficile à traiter. L’espérance de vie des patients relative à chaque stade est évaluée à l’aide de données statistiques. Ces données statistiques méritent d’être prises avec des pincettes : chaque cancer du poumon est unique, et chaque pronostic l’est tout autant. Il n’est pas inhabituel de voir les patients sortir complètement du cadre statistique établi, d’autant que la médecine oncologique évolue constamment.

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Espérance de vie du cancer du poumon de stade 0

Au stade 0, le cancer du poumon est une petite tumeur in situ, c’est-à-dire limitée aux tissus du revêtement des bronches ou aux sacs alvéolaires du poumon. Sa classification TNM correspond à Tis (tumeur « In Situ »), N0 (pas d’atteintes ganglionnaires) et M0 (pas de métastases). À ce stade, l’espérance de vie à 5 ans est de plus de 90%.

Espérance de vie du cancer du poumon de stade I

Le stade I du cancer du poumon est divisé en différentes sous-catégories apportant une plus grande précision à l’évaluation de l’étendue du cancer. Toutes les tumeurs de stade I sont localisées et ne présentent donc pas d’atteintes ganglionnaires (N0), ni de métastases (M0). Au stade IA-1, la classification est T1a(mi) ou T1a, N0 et M0. Cela signifie que la tumeur mesure moins de 1 cm de diamètre, et/ou est minimalement invasive.

L’espérance de vie à 5 ans est de 92%. Au stade IA-2, la classification est T1b, N0 et M0. La tumeur est toujours localisée, mais elle mesure entre 1 et 2 cm de diamètre. L’espérance de vie à 5 ans est de 83 %. Au stade IA-3, la classification est T1c, N0 et M0. On est alors face à tumeur localisée de 2 à 3 cm de diamètre.

L’espérance de vie à 5 ans est de 77 % en moyenne. Au stade IB, la classification est T2a, N0 et M0. La tumeur fait 3 à 4 cm de diamètre, OU a commencé à se répandre hors de son enveloppe tissulaire initiale, envahissant des tissus proches.

L’espérance de vie à 5 ans varie de 66% à 68% environ.

Espérance de vie du cancer du poumon de stade II

Le stade II du cancer du poumon non à petites cellules est divisé en deux sous-catégories : IIA et IIB. Au stade IIA, la classification est T2b, N0 et M0.

Il n’y a toujours pas d’atteintes aux ganglions lymphatiques ni de métastases, mais la tumeur mesure entre 4 et 5 cm de diamètre OU a traversé son enveloppe tissulaire pour envahir les tissus voisins. L’espérance de vie à 5 ans oscille habituellement entre 52% et 60%. Au stade IIB, la classification peut être T1 ou T2, N1 et M0, ou T3, N0 et M0.

La tumeur peut alors mesurer jusqu’à 7 cm de diamètre, et/ou envahir des tissus plus éloignés (nerf phrénique, paroi thoracique ou plèvre), y compris les ganglions lymphatiques (N1). L’espérance de vie à 5 ans est de 47% à 53%.

Espérance de vie du cancer du poumon de stade III

Le cancer du poumon de stade III est plus envahissant, mais ne présente toujours pas de métastases (M0). Il peut correspondre à différentes classifications, et fait l’objet de trois sous-catégories.

Au stade IIIA, la classification peut être soit T1 ou 2, N2 et M0, soit T3, N1 et M0, soit T4, N0 ou 1 et M0. La tumeur peut alors faire n’importe quelle taille (T4 correspond à plus de 7 cm de diamètre), et les atteintes ganglionnaires sont fréquentes, mais encore limitées.

L’espérance de vie à 5 ans des cancers de stade IIIA est d’environ 36 %. Au stade IIIB, la classification peut correspondre à T1 ou 2, N3 et M0, ou à T3 ou 4, N2 et M0. La tumeur peut donc mesurer n’importe quelle taille, les atteintes ganglionnaires sont systématiques et plus importantes (envahissement des ganglions éloignés des poumons).

L’espérance de vie à 5 ans relative au cancer de stade IIIB varie de 19 % à 26 %. Au stade IIIC, la classification est T3 ou 4, N3 et M0. La tumeur mesure alors au moins 5 cm de diamètre, et les atteintes ganglionnaires sont maximales, à savoir étendues aux ganglions éloignés des poumons.

À ce stade, l’espérance de vie à 5 ans est de 13 % en moyenne.

Espérance de vie du cancer du poumon de stade IV

Le stade IV est le stade d’évolution le plus avancé du cancer du poumon non à petites cellules.

À ce stade, le cancer s’est métastasé (M1), c’est-à-dire que ses cellules se sont détachées de la tumeur primitive pour envahir l’organisme tout entier. On distingue deux sous-catégories du stade IV : le stade IVA, qui correspond à T1,2,3 ou 4, N1,2 ou 3, et M1a ou M1b, et le stade IVA, T1,2,3 ou 4, N1,2 ou 3, et M1c.

La distinction entre le stade IVA et le stade IVB réside donc dans le degré d’envahissement métastatique. M1a correspond à l’observation de métastases dans des tissus thoraciques proches des poumons (plèvre, lobe controlatéral ou péricarde), M1b correspond à une seule métastase dans un organe non thoracique, et M1c correspond à plusieurs métastases non thoraciques.

L’espérance de vie à 5 ans relative au cancer du poumon non à petites cellules de stade IVA est de 10 %, et celle du cancer de stade IVB est de 0%.

Espérance de vie du cancer du poumon :  les chiffres clés

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Stades du cancer du poumon à petites cellules

Les différents stades d’évolution du cancer du poumon à petites cellules sont rarement catégorisés à l’aide du système TNM, moins pertinent pour évaluer cette pathologie.

On distingue plus simplement 2 stades, le stade limité et le stade étendu. On parle de cancer du poumon à petites cellules de stade limité quand un seul côté du thorax est affecté par la maladie.

Les cellules cancéreuses peuvent alors être présentes dans les tissus du poumon, les ganglions lymphatiques et les tissus du médiastin (centre du thorax).

L’espérance de vie à 5 ans relative à ce type de cancer est d’environ 20 %. Le stade étendu du cancer du poumon à petites cellules est observé lorsque les deux côtés du thorax sont atteints, qu’il s’agisse des deux poumons ou des ganglions lymphatiques situés de part et d’autre de la cage thoracique. Dans cette forme,

l’espérance de vie à 5 ans est d’environ 1 %. Les statistiques entourant l’espérance de vie du cancer de poumon de stade avancé peuvent être anxiogènes, mais il est important de les interpréter avec une grande prudence.

La plupart de ces chiffres ne tiennent pas compte des récentes avancées de la médecine oncologique, qui ont bondi ces dernières années avec l’avènement des thérapies ciblées, et notamment de l’immunothérapie.

En 2021, le congrès oncologique de l’ASCO a notamment présenté de nouvelles stratégies de prise en charge des cancers bronchiques de stades avancés très prometteuses, qui pourraient permettre de passer d’un taux de survie à 2 ans actuellement de 5% à 40%.

Vos questions sur le taux de survie du cancer du poumon

Comment savoir si l’on a un cancer du poumon ?

Le cancer du poumon peut présenter différents symptômes, les principaux étant :

  • Toux persistante de plusieurs semaines qui s'aggrave avec le temps.
  • Essoufflement excessif sans corrélation avec une activité physique intense.
  • Douleur thoracique dans la poitrine ou l'épaule.
  • La présence de sang dans les crachats.
  • Voix enrouée ou changements vocaux.
  • Perte de poids inexpliquée sans changement d'alimentation ou d'activité physique.
  • Fatigue extrême qui persiste malgré un repos adéquat.
  • Infections respiratoires récurrentes telles que bronchite ou pneumonie.

Il est important de souligner que ces symptômes ne sont pas spécifiques au cancer du poumon et peuvent être causés par d'autres affections. Seul un professionnel de la santé peut établir un diagnostic précis après avoir effectué des examens médicaux, des tests d'imagerie (comme la radiographie pulmonaire ou le scanner) et éventuellement des biopsies pour confirmer la présence d’un cancer du poumon. Si vous présentez des symptômes préoccupants, consultez votre médecin pour obtenir une évaluation appropriée.

Quels sont les différents examens de diagnostic d’un cancer du poumon ?

Les différents examens de diagnostic du cancer du poumon comprennent notamment :

  • Radiographie pulmonaire : C’est généralement le premier examen d'imagerie réalisé pour repérer toute anomalie telle qu’une masse ou un nodule.
  • Tomodensitométrie (scanner) thoracique : Cet examen permet de détecter des tumeurs, de déterminer leur taille et leur emplacement, et d'évaluer l'extension éventuelle du cancer.
  • Tomographie par émission de positons (TEP) : Cet examen est souvent combiné à un scanner thoracique pour évaluer l'activité métabolique des tissus dans le corps. Une petite quantité d'un radio-isotope est injectée dans le corps, puis un scanner spécial détecte les signaux radioactifs émis par les cellules cancéreuses. Cela peut aider à déterminer si le cancer s'est propagé à d'autres parties du corps.
  • Biopsie : Elle est nécessaire pour confirmer le diagnostic de cancer du poumon.

Ces examens de diagnostic sont souvent utilisés en combinaison pour établir un diagnostic précis du cancer du poumon et pour évaluer son stade et son extension. Chaque cas est unique, et les examens recommandés peuvent varier en fonction des caractéristiques spécifiques de la maladie et de la situation clinique de chaque patient. Il est important de consulter un médecin ou un oncologue pour discuter des options de diagnostic appropriées.

Quand apparaissent les métastases du cancer du poumon ?

Le cancer du poumon peut produire des métastases à différents stades de la maladie. Cependant, il est plus fréquent que les métastases se développent lorsque le cancer du poumon est à un stade avancé. Les stades du cancer du poumon sont déterminés en fonction de la taille de la tumeur, de sa localisation et de l'existence de métastases.

Au stade III, le cancer s'est propagé aux ganglions lymphatiques dans la région médiastinale, ainsi qu'à d'autres structures à proximité du poumon. Les métastases à distance sont possibles, mais moins fréquentes qu'au stade IV.

Le stade IV, correspondant au stade le plus avancé du cancer du poumon. Le cancer s'est propagé à d'autres organes éloignés du poumon affecté, tels que le foie, les os, le cerveau ou les surrénales.

Il est important de noter que chaque personne et chaque cas de cancer du poumon est unique, et la présence ou l'absence de métastases peut varier en fonction de nombreux facteurs, notamment le type de cancer du poumon, le grade de la tumeur et d'autres caractéristiques individuelles.

Combien de temps peut-on vivre avec un cancer du poumon ?

La durée de vie d'une personne atteinte d'un cancer du poumon varie considérablement en fonction de nombreux facteurs, notamment :

  • Le stade du cancer du poumon, qui détermine l'étendue de la maladie, est l'un des facteurs les plus importants pour prédire l'espérance de vie. Plus le stade est avancé, plus le pronostic est sombre.
  • Le type de Cancer du Poumon (à Petites Cellules ou Non à Petites Cellules). Le CPNPC est le type le plus courant et a généralement un pronostic plus favorable que le CPPC.
  • La réponse individuelle au traitement, chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie et/ou immunothérapie, peut jouer un rôle significatif dans la durée de vie.
  • L'état de santé général d'une personne, son âge, la présence de comorbidités et d'autres facteurs de santé, peut influencer sur son espérance de vie.

Il est important de noter qu'il n'est pas possible de donner une estimation précise de la durée de vie pour chaque cas individuel. Les statistiques de survie globales ne tiennent pas compte des différences individuelles et des progrès médicaux continus dans le traitement du cancer du poumon.

Article écrit le 03/11/2022, vérifié par Equipe médicale - Institut Privé de Radiothérapie de Metz
Modifié le 06/06/2023

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