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La vaginose bactérienne est une infection vaginale courante et généralement bénigne. 

Cependant, si elle n’est pas prise en charge correctement, elle peut avoir des conséquences sur la santé sexuelle et reproductive des femmes et peut parfois augmenter le risque de cancer du col de l’utérus. La prévention et le traitement sont indispensables pour réduire ce risque.

Vaginose bactérienne et cancer du col de l'utèrus

Qu’est-ce qu’une vaginose bactérienne ?

La vaginose bactérienne est une infection vaginale qui résulte d’un déséquilibre du microbiome vaginal. Ce dernier est constitué de divers microorganismes, principalement des lactobacilles, qui maintiennent un environnement acide protecteur contre les infections. 

Lorsque cet équilibre fragile est perturbé, des bactéries pathogènes, telles que Gardnerella vaginalis, peuvent proliférer et causer des infections. Gardnerella vaginalis est la bactérie la plus impliquée dans la vaginose bactérienne. 

Elle produit des substances chimiques perturbant le microbiome, ce qui entraîne une diminution des lactobacilles et une augmentation du pH vaginal. Cet état favorise la prolifération d’autres bactéries anaérobies, amplifiant ainsi l’infection.

Quels sont les symptômes de la vaginose ?

La vaginose bactérienne se manifeste principalement par des symptômes spécifiques, bien que certaines femmes puissent être asymptomatiques. Les symptômes les plus courants incluent des pertes vaginales anormales, qui sont généralement plus abondantes que d’habitude, de couleur blanche ou grise, et accompagnées d’une odeur désagréable, souvent décrite comme une odeur de poisson. 

Par ailleurs, une sensation de brûlure lors de la miction et des démangeaisons vaginales peuvent également être présentes. Ces symptômes peuvent provoquer une gêne significative et affecter la qualité de vie des femmes. L’examen clinique par un professionnel de santé est nécessaire pour diagnostiquer la vaginose bactérienne. Une série de questions adaptées permet de mieux comprendre les symptômes présents, les antécédents personnels médicaux et sexuels des patientes. 

L’examen clinique est souvent très parlant. Lors de cet examen gynécologique, le médecin peut observer les pertes vaginales et effectuer des tests complémentaires pour vérifier le pH vaginal. Les frottis vaginaux peuvent aussi être analysés au microscope pour confirmer la présence de cellules « indice » (des cellules vaginales recouvertes de bactéries), un signe distinctif de la vaginose bactérienne. 

Il est important de différencier la vaginose bactérienne d’autres infections vaginales, telles que les mycoses, car les traitements varient.

Facteurs de risque du cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus est souvent provoqué par la persistance d’une infection par certaines souches de papillomavirus humains (HPV). Une grande majorité des cas de cancer du col de l’utérus sont en effet attribués aux HPV de types 16 et 18. Les facteurs de risque incluent les infections sexuellement transmissibles, notamment par le HPV, et des infections vaginales comme la vaginose bactérienne, qui peuvent augmenter la susceptibilité aux infections HPV.

  • Papillomavirus (HPV) : l’infection par le HPV est le principal facteur de risque pour le développement du cancer du col de l’utérus. La vaccination contre les HPV est une méthode efficace de prévention.
  • Vaginose bactérienne : bien que la vaginose bactérienne ne soit pas directement responsable du cancer du col de l’utérus, les modifications qu’elle provoque dans le microbiome vaginal peuvent augmenter le risque de contracter des infections par le HPV et d’autres IST, qui elles sont des facteurs de risque connus pour le cancer du col de l’utérus​
  • Activité sexuelle : un nombre élevé de partenaires sexuels, des rapports sexuels précoces et des antécédents d’IST augmentent le risque d’infection par le HPV et, par conséquent, le risque de cancer du col de l’utérus​
  • Facteurs socio-économiques : l’accès limité aux soins de santé, y compris le dépistage et la vaccination, contribue également à une incidence plus élevée de cancer du col de l’utérus chez certaines populations​

Traitement de la vaginose bactérienne

Le traitement de la vaginose bactérienne vise à restaurer l’équilibre du microbiome vaginal. Les traitements les plus fréquents peuvent inclure :

  • Des antibiotiques : les antibiotiques tels que le métronidazole ou la clindamycine sont souvent prescrits pour traiter la vaginose bactérienne. Ils peuvent être administrés sous forme de comprimés oraux ou de crèmes vaginales. Ils sont généralement efficaces, mais ils peuvent entraîner des récidives​.
  • Des probiotiques : l’utilisation de probiotiques pour restaurer la flore lactobacillaire du vagin est une option complémentaire qui peut aider à prévenir les récidives​.
  • L’hygiène et la prévention : maintenir une bonne hygiène vaginale, éviter les douches vaginales et se protéger lors des rapports sexuels peuvent réduire le risque de vaginose bactérienne​.

Il est essentiel pour les femmes de consulter un professionnel de santé dès l’apparition de symptômes de vaginose bactérienne pour obtenir un diagnostic précis et un traitement approprié. 

Par ailleurs, les femmes enceintes qui présentent des symptômes doivent être traitées rapidement pour éviter les complications liées à la grossesse. Bien que souvent bénigne, la vaginose bactérienne peut avoir des implications sérieuses sur la santé reproductive des femmes, en favorisant les infections capables d’augmenter le risque de cancer du col de l’utérus. 

La prévention, le dépistage et un traitement adapté sont des éléments indispensables pour gérer cette affection au mieux et minimiser les risques de complications ultérieures.

Article écrit le 16/09/2024, vérifié par Equipe médicale de l'Institut Privé de Radiothérapie de Metz