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Les gliomes, des tumeurs cérébrales complexes, nécessitent un diagnostic précis pour orienter les choix thérapeutiques. 

Aujourd’hui, des outils comme l’IRM, la biopsie et l’intelligence artificielle permettent de détecter ces tumeurs avec une grande fiabilité.

Le diagnostic des gliomes

Rappel : Qu’est-ce qu’un gliome ?

Un gliome est une tumeur cérébrale qui se développe à partir des cellules gliales, des cellules de soutien du système nerveux central. Ces tumeurs peuvent être bénignes ou malignes, et leur gravité dépend de leur grade (de I à IV selon la classification de l’OMS). Les gliomes de bas grade (I et II) évoluent lentement, tandis que les gliomes de haut grade (III et IV, comme le glioblastome) sont plus agressifs et invasifs. 

Les gliomes font partie des tumeurs cérébrales primaires. Leur localisation dans le cerveau les rend souvent difficiles à traiter, car ils peuvent affecter des zones critiques responsables de fonctions essentielles, comme la motricité, la parole ou la mémoire.

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Comment diagnostiquer un gliome ?

Le diagnostic d’un gliome repose sur une combinaison d’examens cliniques, d’imagerie médicale et d’analyses biologiques. Chaque étape est essentielle pour déterminer le type, la localisation et le grade de la tumeur, ainsi que pour orienter les choix thérapeutiques.

L’IRM : l’examen clé pour visualiser la tumeur

L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est l’examen de référence pour diagnostiquer un gliome. Elle permet de visualiser la tumeur avec une grande précision, en fournissant des images détaillées du cerveau. L’IRM utilise un champ magnétique et des ondes radio pour créer des images en 2D ou 3D, révélant la taille, la forme et la localisation de la tumeur

L’IRM est souvent complétée par une injection de produit de contraste, qui met en évidence les zones tumorales actives. Cet examen est non invasif et indolore, mais il nécessite de rester parfaitement immobile pendant 30 à 60 minutes.

La biopsie : confirmer le diagnostic et déterminer le grade

Si l’IRM suggère la présence d’un gliome, une biopsie est réalisée pour confirmer le diagnostic. L’examen consiste à prélever un petit morceau de tissu cérébral pour l’analyser au microscope. La biopsie sert à identifier avec précision le type spécifique de gliome ainsi que son stade, information cruciale pour adapter le traitement. La biopsie peut être effectuée de deux manières différentes : chirurgicale ou par stéréotaxie

Cette dernière technique, moins invasive, permet d'identifier avec précision la position de la tumeur en utilisant des coordonnées spécifiques. Les résultats de la biopsie guident les médecins dans le choix des thérapies les plus adaptées.

Les biomarqueurs

Les biomarqueurs occupent une place de plus en plus importante dans le dépistage des gliomes. Grâce à des analyses génétiques ou moléculaires, ces marqueurs permettent d'obtenir des données cruciales concernant les traits spécifiques de la tumeur. Par exemple, la présence de certaines mutations, comme celle affectant le gène IDH, ou encore la co-délétion de certains chromosomes, notamment les numéros 1p et 19 q, servent souvent à distinguer différents types de gliomes et à prévoir leur comportement. 

Les biomarqueurs peuvent aussi servir à adapter les traitements en fonction des patients, en identifiant les thérapies ciblées les plus efficaces pour chacun d'entre eux.

Diagnostic du gliome : L’intérêt de l’intelligence artificielle en imagerie médicale

L’intelligence artificielle (IA) commence à jouer un rôle clé dans le diagnostic des gliomes, en complément des méthodes traditionnelles, comme l’IRM et la biopsie. Grâce à des algorithmes sophistiqués, l’IA peut analyser des images IRM avec une précision accrue, en identifiant des motifs subtils qui échappent parfois à l’œil humain. L’IA ne remplace pas les médecins, mais elle les assiste en fournissant des analyses détaillées et rapides. 

Par exemple, elle peut aider à distinguer les zones tumorales des tissus sains, ce qui est crucial pour planifier une biopsie ou une intervention chirurgicale. Cette technologie permet également de gagner du temps en automatisant certaines étapes du diagnostic. L'intelligence artificielle (IA) permet également d'envisager une médecine plus personnalisée. En analysant les caractéristiques de la tumeur sur les scans, elle pourrait, à l’avenir, aider à prédire certaines propriétés génétiques ou moléculaires des gliomes. Bien que cette application soit encore en développement, elle représente un espoir pour réduire la dépendance aux biopsies invasives et accélérer le diagnostic. 

L’intelligence artificielle est un domaine en pleine expansion, et son utilisation en oncologie ne cesse de progresser. Pour les patients, cela signifie des diagnostics plus précis, des traitements mieux adaptés et une prise en charge globale améliorée.

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Comment se manifeste un gliome ? Symptômes

Les symptômes d’un gliome varient en fonction de la localisation et de la taille de la tumeur. Ils résultent de la pression exercée par la tumeur sur les structures cérébrales ou de l’interruption des fonctions neurologiques. Les symptômes courants sont les suivants :

  • Maux de tête persistants : parfois plus intenses le matin, ils sont causés par l’augmentation de la pression intracrânienne
  • Crises d’épilepsie : fréquentes chez les patients atteints de gliomes, elles peuvent être le premier signe de la maladie
  • Troubles neurologiques : faiblesse musculaire, difficultés à parler, perte de coordination ou troubles de la vision peuvent survenir
  • Changements de comportement : irritabilité, confusion ou perte de mémoire sont parfois observées

Il existe des symptômes spécifiques à la localisation :

  • Gliomes frontaux : troubles de la personnalité, difficultés de concentration
  • Gliomes temporaux : problèmes de langage ou de mémoire
  • Gliomes pariétaux : perte de sensibilité ou difficultés à effectuer des mouvements précis.

Ces symptômes doivent motiver une consultation médicale, surtout s’ils apparaissent soudainement ou s’ils s’aggravent rapidement. Un diagnostic précoce améliore considérablement les chances de succès du traitement.

Article écrit le 26/06/2025, vérifié par l'équipe oncologique du CFRO