Vers une sortie de crise ? - Urgences chirurgicales
Il y a des luttes qui aboutissent parfois à des dénouements constructifs. Ce pourrait bien être le cas du combat mené par le corps médical, les élus et la population depuis début janvier pour le maintien des urgences chirurgicales de nuit, de week-end et de jours fériés assurées depuis quinze ans par les chirurgiens de la clinique des Grainetières, lesquelles, après avoir été supprimées par l'Agence régionale de Santé (ARS) le 1er janvier, avaient été rétablies pour six mois, à savoir jusqu'au 30 juin au vu de la mobilisation locale contre cette décision. Une période mise a profit par les élus et par l’ARS, elle-même, pour entreprendre des expertises, chacun de leur côté.
Nouvelle réunion entre ARS et élus en juin
Vendredi 26 avril, le député, Yann Galut, le sénateur et président de l'Association des maires du Cher, Rémy Pointereau, le vice-président du Conseil général, Hubert Robin, le maire de Saint-Amand, Thierry Vinçon, et son adjointe, Françoise Teyssandier, ont été reçus ensemble, à Orléans, par le directeur de l'ARS, Philippe Darme. Une rencontre que les élus avaient sollicitée dans une lettre commune. Ils ont ainsi pu faire entendre leurs arguments pour le maintien de ces urgences chirurgicales pendant la permanence des soins. « Nous leur avons dit notre colère et avons rappelé la mise en place du rapprochement clinique-hôpital en 1998 qui est devenu aujourd'hui un pôle très performant », explique Thierry Vinçon. Éloignement de Bourges, menace que fait peser l'éventuelle suppression de ces urgences sur l'installation de nouveaux médecins généralistes, impact sur les urgences du centre hospitalier de Bourges... ont été avancés.
De son côté, l'ARS a refait ses comptes et vérifié les chiffres sur lesquels elle s'était basée pour supprimer les urgences chirurgicales de nuit et de week-end. Ils étaient erronés. En effet, alors que jusque-là, l'ARS ne comptait que trente actes chirurgicaux par an pendant la permanence des soins, elle en compte aujourd'hui « cent pour l'année 2012 et 355 avis médicaux depuis le 17 janvier dernier, explique le député Yann Galut. L'ARS s'est rendue compte que les actes pratiqués étaient des actes chirurgicaux lourds sur des personnes difficilement transférables au centre hospitalier de Bourges ». Ainsi, le dialogue a été rétabli pour aboutir à une volonté commune entre l'ARS et les élus de travailler ensemble.
« Nous avons senti une réelle écoute de la part du directeur de l'ARS qui a reconnu la qualité du pôle de santé saint-amandois et sa mission territoriale. Courant juin, une nouvelle réunion se déroulera avec l'ARS qui devrait nous faire des propositions », lance Yann Galut « Nous avons proposé de passer à une réflexion sur l'ensemble de l'offre de soins pour que le pôle saint-amandois soit intégré dans une vision départementale, régionale et interrégionale, annonce Thierry Vinçon qui en a profité pour demander la création d'une deuxième équipe pour le Smur et l'installation d'un IRM.
Il faut faire de cette crise un tremplin et créer une dynamique. Les urgences saint-amandoises pourraient être une plaque tournante de répartition des urgences pour le sud du Cher. Le pôle saint-amandois a été novateur en 1998, il peut de nouveau l'être ».
Le 17 mai, les élus, qui restent cependant vigilants, et le directeur de l’ARS seront reçus au cabinet du ministre de la Santé, Marisol Touraine. La crise qui se déroulait jusqu'à aujourd'hui pourrait finalement aboutir à donner au pôle de santé saint-amandois une véritable mission territoriale.
Mais rien est encore réglé même si une solution définitive devra être trouvée avant le 30 juin et qu'elle pourrait bien être constructive. Le combat de tous aurait alors servi à une issue positive pour le pôle de santé saint-amandois.
