Tout savoir : Qu'est-ce que la prostate ?
C’est une petite glande située sous la vessie (où se stocke l’urine) et devant le rectum. Elle entoure une partie de l’urètre (le canal qui permet à l’urine de sortir du corps). Elle produit un liquide qui constitue environ 10 à 30 % du sperme, aidant à nourrir et protéger les spermatozoïdes.
La taille normale de la prostate chez un adulte en bonne santé correspond généralement à celle d'une châtaigne ou d'une noix, soit environ :
Volume : 20 à 30 ml
Dimensions moyennes : 3 à 4 cm de largeur, 2 à 3 cm de hauteur et environ 2 à 3 cm d'épaisseur.
Avec l'âge, en particulier après 50 ans, la prostate peut augmenter progressivement de taille, entraînant une affection fréquente appelée Hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), qui peut causer des troubles urinaires. Un suivi médical régulier permet d'évaluer ces changements et d'intervenir au besoin.
A quoi sert la prostate ?
Rôle, fonctionnement et évolution avec l’âge
La prostate est une glande présente uniquement chez l’homme (biologiquement mâle). De la taille d’une noix chez l’adulte jeune, elle est située sous la vessie et entoure la partie initiale de l’urètre, le canal qui permet l’évacuation de l’urine et du sperme.
Elle remplit plusieurs fonctions essentielles à la reproduction masculine :
1. Production de liquide prostatique
La prostate sécrète un liquide clair et légèrement alcalin qui compose environ 10 à 30 % du volume total du sperme. Ce liquide contient des enzymes, du zinc, de l’acide citrique, et surtout une enzyme appelée antigène prostatique spécifique (PSA).
Ce liquide joue un rôle de protection et de nutrition des spermatozoïdes, leur permettant de survivre dans l’environnement acide du vagin.
2. Facilitation de la fertilité
Les composants du liquide prostatique favorisent la mobilité et la viabilité des spermatozoïdes. Par exemple, l’action du PSA permet de liquéfier le sperme après l’éjaculation, facilitant ainsi la libération et le déplacement des spermatozoïdes vers l’ovule.
3. Participation à l’éjaculation
Lors de l’éjaculation, la prostate se contracte, propulsant le liquide prostatique dans l’urètre, où il se mélange au liquide des vésicules séminales et aux spermatozoïdes produits par les testicules. Ces contractions participent activement à l’émission du sperme.
🧓 Évolution avec l’âge : l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP)
À partir de 40-50 ans, il est fréquent que la prostate augmente progressivement de volume, un phénomène naturel connu sous le nom d’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP).
Bien que bénigne (non cancéreuse), cette Hypertrophie peut entraîner des troubles urinaires tels que :
- un jet d’urine affaibli,
- des mictions fréquentes, surtout la nuit,
- une sensation de vidange incomplète de la vessie.
Ces symptômes peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de vie.
🩺 Importance du suivi médical dès 50 ans
À partir de 50 ans, un suivi urologique régulier est recommandé, même en l’absence de symptômes. Ce suivi permet :
- de dépister précocement un éventuel cancer de la prostate, qui peut évoluer silencieusement,
- d’évaluer l’évolution de l’HBP et proposer un traitement si nécessaire (médicaments ou chirurgie dans les cas sévères).
Chez les hommes à risque (antécédents familiaux, origine africaine), le dépistage peut être proposé dès 45 ans.
Anatomie de la prostate

Capsule prostatique
Il s’agit de l’enveloppe extérieure de la prostate. Elle est faite de fibres et de muscles, et protège la glande tout en lui donnant sa forme.
Urètre prostatique
C’est la partie de l’urètre qui traverse la prostate. Elle permet le passage de l’urine depuis la vessie, mais aussi du sperme lors de l’éjaculation.
Canaux éjaculateurs
Ce sont des petits conduits qui amènent les spermatozoïdes, en provenance de l’épididyme via le canal déférent, jusqu’à l’urètre, en passant à travers la prostate. C’est par ces canaux que le sperme entre dans l’urètre.
Zones prostatiques
Les médecins divisent la prostate en différentes zones, car certaines maladies (comme le cancer ou l’hypertrophie) apparaissent plus souvent dans certaines parties :
- Zone périphérique : C’est la partie arrière de la prostate, la plus grande (environ 70 % du volume total). C’est là que la plupart des cancers de la prostate commencent.
- Zone centrale : Elle entoure les canaux éjaculateurs (environ 25 % du volume). Les cancers y sont rares.
- Zone de transition : Petite zone (environ 5 %), qui entoure le début de l’urètre. C’est elle qui est le plus souvent touchée en cas d’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP).
- Zone antérieure fibro-musculaire : Elle est faite surtout de muscle et de tissu fibreux, et ne contient pas de glandes. Elle joue un rôle de soutien.
Lobes prostatiques
La prostate est parfois décrite en lobes, selon les zones anatomiques visibles lors d’une opération ou à l’imagerie :
- Lobe antérieur : Devant l’urètre, il est surtout musculaire.
- Lobes latéraux (droit et gauche) : Parties principales de la glande.
- Lobe médian : Situé entre l’urètre et les canaux éjaculateurs. L’hypertrophie d’une zone située à cet endroit (souvent appelée lobe médian) peut gêner la miction.
Tissus prostatiques
- Tissu glandulaire : Responsable de la production du liquide prostatique, riche en enzymes, zinc, et d'autres substances. Il aide les spermatozoïdes à survivre et à se déplacer efficacement.
- Tissu stromal : Tissu de soutien de la prostate, composé de muscles lisses et de fibres conjonctives. Il participe à l’expulsion du liquide prostatique pendant l’éjaculation.
PSA (antigène prostatique spécifique)
C’est une enzyme produite par les cellules prostatiques. Elle permet de liquéfier le sperme après l’éjaculation. Le taux de PSA dans le sang est souvent mesuré pour dépister un cancer de la prostate.
Pathologies de la prostate

Prostatite
Inflammation de la prostate, aiguë (soudaine) ou chronique (durable), souvent causée par des bactéries. Symptômes fréquents : douleurs au bas-ventre, fièvre, envie fréquente d’uriner.
Hyperplasie bénigne de la prostate (HBP)
Augmentation non cancéreuse de la taille de la prostate. Très fréquente chez les hommes de plus de 50 ans. Elle peut comprimer l’urètre et causer des difficultés à uriner (jet faible, mictions fréquentes...).
Cancer de la prostate
Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui apparaît le plus souvent dans la zone périphérique. Le dépistage du cancer de la prostate repose sur le toucher rectal, le dosage du PSA, et parfois des examens d’imagerie (IRM, biopsie...).
Autres informations
Innervation prostatique
La prostate reçoit des nerfs provenant du plexus hypogastrique inférieur, qui contient des fibres sympathiques (activent l’éjaculation) et parasympathiques (détente musculaire). Ces nerfs sont importants pour la fonction sexuelle et urinaire.
Vascularisation prostatique
Le sang arrive à la prostate par plusieurs artères : artères vésicales inférieures, pudendales internes et rectales moyennes. Le sang veineux repart par le plexus veineux prostatique.
Drainage lymphatique
Les vaisseaux lymphatiques de la prostate se dirigent vers les ganglions lymphatiques iliaques internes, externes et sacrés. Ce sont des voies par lesquelles le cancer peut se propager.
Corpora amylacea
Petites structures sphériques calcifiées, souvent visibles dans les glandes prostatiques avec l’âge. Elles sont sans danger, et leur présence est considérée comme normale chez l’homme âgé.
Histologie prostatique
Vue au microscope, la prostate est composée de petites glandes (dites tubulo-alvéolaires) entourées de tissu musculaire et fibreux. L’intérieur des glandes est tapissé d’un épithélium pseudostratifié, avec deux types de cellules : basales (en profondeur) et luminales (à la surface).
Traitement médical
Prostatectomie
Opération chirurgicale consistant à retirer une partie ou la totalité de la prostate, en général en cas de cancer localisé. Elle peut entraîner des effets secondaires, comme une incontinence ou une impuissance.
Les traitements des pathologies prostatiques varient selon le type de maladie.
L’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP), fréquente après 50 ans, est traitée d’abord par une surveillance active si les symptômes sont légers. En cas de gêne urinaire, des médicaments comme les alpha-bloquants (ex. tamsulosine) facilitent l’évacuation de l’urine, tandis que les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase (ex. finastéride) réduisent la taille de la prostate.
Si ces traitements sont insuffisants, une chirurgie comme la résection transurétrale de la prostate (RTUP) ou des techniques plus récentes (laser, embolisation) peut être proposée.
La prostatite, inflammation de la prostate, peut être aiguë ou chronique. Si elle est d’origine bactérienne, des antibiotiques adaptés sont prescrits, mais l’usage des fluoroquinolones est désormais limité en raison de leurs effets secondaires. Les formes non bactériennes ou chroniques sont prises en charge par des anti-inflammatoires, des alpha-bloquants et parfois de la kinésithérapie pelvienne.
Le cancer de la prostate, quant à lui, est très fréquent après 60 ans. Il peut être surveillé activement si la tumeur est peu agressive. Les formes localisées peuvent bénéficier d’une chirurgie (prostatectomie radicale) ou d’une radiothérapie. Les cancers avancés nécessitent souvent une hormonothérapie pour bloquer l’action de la testostérone, ainsi qu’une chimiothérapie si le cancer est métastatique. Des traitements innovants comme les inhibiteurs de PARP (en cas de mutation génétique) ou l’immunothérapie (dans de rares cas) peuvent être proposés dans les formes résistantes.
Prenez tout de suite rendez-vous !
Obtenez un rendez-vous en moins de 5 min avec l'un de nos praticiens en choisissant le créneau horaire qui vous convient le mieux dans un établissement près de chez vous !
Vos questions fréquemment posées sur la prostate :
Vos questions fréquemment posées sur la prostate :
Les troubles de la prostate peuvent se manifester par plusieurs symptômes, notamment :
- Des difficultés à uriner : besoin de forcer, faible débit urinaire, interruptions du jet.
- Des envies fréquentes ou urgentes d’uriner, en particulier la nuit (nycturie).
- Une sensation de vidange incomplète de la vessie après avoir uriné.
- Des fuites urinaires involontaires.
- Des douleurs ou une sensation de brûlure lors de la miction.
- La présence de sang dans les urines (hématurie) ou dans le sperme (hémospermie).
Dans certains cas, notamment en présence d’un cancer de la prostate à un stade avancé, des douleurs peuvent également apparaître dans le bas du dos, le bassin ou les hanches. Ces douleurs sont liées à une possible atteinte osseuse et ne sont pas fréquentes dans les maladies prostatiques bénignes comme l’hyperplasie bénigne de la prostate ou la prostatite.
Important : Ces symptômes ne sont pas spécifiques à une seule affection de la prostate. Ils peuvent évoquer une hyperplasie bénigne, une prostatite ou un cancer de la prostate. Il est donc essentiel de consulter rapidement un médecin pour établir un diagnostic précis et mettre en place un traitement adapté.
Contrairement à une idée répandue, les femmes possèdent bel et bien une structure anatomique analogue à la prostate masculine : les glandes de Skene, également appelées prostate féminine dans la terminologie médicale actuelle. Ces glandes sont situées autour de l'urètre, dans la paroi antérieure du vagin.
D'un point de vue embryologique, les glandes de Skene et la prostate masculine dérivent du même tissu. Elles présentent aussi des similitudes fonctionnelles : elles sécrètent notamment du PSA (antigène prostatique spécifique) et de la phosphatase acide prostatique, deux marqueurs caractéristiques de la prostate.
Cependant, les glandes de Skene ne remplissent pas exactement les mêmes fonctions que la prostate chez l’homme, notamment en ce qui concerne la production du liquide séminal impliqué dans la fertilité masculine. Elles jouent néanmoins un rôle dans le système uro-génital féminin, et peuvent être impliquées dans le phénomène d’éjaculation féminine.
Il est donc plus juste de dire que les femmes ont une prostate, sous une forme différente, et qu’elle est désignée en anatomie sous le nom de prostate féminine.
Médecine générale
Découvrez tout ce que vous devez savoir sur la Médecine Générale chez ELSAN