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L’embolie pulmonaire (EP), parfois appelée caillot sanguin pulmonaire, est une complication fréquente et grave chez les personnes atteintes de cancer bronchopulmonaire. Elle survient lorsqu’un caillot sanguin obstrue les artères pulmonaires et aggrave le pronostic vital. Chez les patients cancéreux, l’incidence des maladies thromboemboliques veineuses (MTEV) est jusqu’à six fois plus élevée que dans la population générale, et l’EP constitue la deuxième cause de décès après la progression tumorale. 

À l’Institut Privé de Radiothérapie de Metz, la prise en charge de ces complications est intégrée aux protocoles de soins afin de réduire les risques et d’améliorer la qualité de vie.

Impact des embolies pulmonaires chez les patients atteints d’un cancer du poumon

Qu’est-ce qu’une thrombose ou maladie thromboembolique veineuse (MTEV) ?

La maladie thromboembolique veineuse (MTEV) regroupe deux complications majeures de la circulation sanguine : la thrombose veineuse profonde (TVP) et l’embolie pulmonaire (EP). La TVP correspond à la formation d’un caillot sanguin (thrombus) dans une veine profonde, le plus souvent au niveau des membres inférieurs. Lorsque ce caillot se détache et migre vers les artères pulmonaires, il provoque une embolie pulmonaire. Ces deux affections sont intimement liées et représentent une cause importante de morbidité et de mortalité chez les patients atteints de cancer. 

On estime qu’environ 20 % des patients atteints de cancer (tous types confondus) développeront un épisode thromboembolique au cours de leur maladie. Dans ce contexte, l’embolie pulmonaire fait partie des complications les plus redoutées car elle peut mettre fortement impacter le pronostic vital à court terme.

À savoir: La présence d’une EP chez un patient atteint de cancer bronchopulmonaire est un marqueur de gravité : elle aggrave le pronostic global et augmente la mortalité hospitalière.

Quels liens entre cancer du poumon et embolie pulmonaire ?

Dans le cas du cancer bronchopulmonaire, la MTEV est particulièrement fréquente. Elle résulte d’un déséquilibre entre les mécanismes naturels de coagulation et d’anticoagulation, souvent amplifié par l’inflammation chronique, la compression des vaisseaux par la tumeur, ou encore l’alitement prolongé. 

Par ailleurs les traitements anticancéreux eux-mêmes, comme la chimiothérapie ou certaines thérapies ciblées, peuvent également accroitre ce risque. L’adénocarcinome pulmonaire est le type histologique le plus souvent associé à la survenue d’embolie pulmonaire. Plusieurs facteurs peuvent augmenter ce risque :

  • Stades avancés du cancer du poumon (III– IV)
  • Mutations oncogéniques (comme la réorganisation EML4/ALK)
  • Chimiothérapies à base de cisplatine, carboplatine ou gemcitabine
  • Chirurgie thoracique, avec un risque thrombotique maximal dans le premier mois postopératoire

Les patients porteurs d’un cancer bronchique présentent donc un risque accru de développer une MTEV par rapport à la population générale. La vigilance doit être plus importante pour ces patients, d’autant que la MTEV peut parfois précéder le diagnostic de cancer et constituer un signe d’appel. 

Toutefois le diagnostic est souvent complexe car les symptômes de l’embolie pulmonaire chez les patients atteints de cancer du poumon (dyspnée, toux, douleurs thoraciques, hémoptysies) sont difficiles à différencier de ceux de la tumeur. Les examens du diagnostic peuvent inclure le dosage du D-dimère, un angioscanner pulmonaire (CTPA) et, en cas de contre-indication, une IRM angiographique.

À savoir : Une MTEV peut parfois révéler l’existence d’un cancer du poumon pas encore diagnostiqué, en particulier lorsqu’elle survient sans facteur de risque classique. Chez les patients déjà suivis pour un cancer bronchique, elle constitue un signal d’alerte pronostique et nécessite une adaptation rapide de la prise en charge.

Comment l’embolie pulmonaire est-elle traitée chez les patients atteints de cancer du poumon ?

Le traitement d’une embolie pulmonaire chez les patients atteints de cancer du poumon suit les recommandations générales de la MTEV associée au cancer, mais avec une vigilance accrue en raison de la fragilité respiratoire. Il s’agit généralement d’un traitement anticoagulant prolongé de l’embolie pulmonaire chez les patients atteints de cancer bronchopulmonaire par :

  • HBPM (héparines de bas poids moléculaire) : daltéparine, tinzaparine, enoxaparine, nadroparine
  • AOD (anticoagulants oraux directs) : apixaban, rivaroxaban, si absence de contre-indication (notamment cancer digestif, urologique ou insuffisance rénale sévère)

La durée minimale est souvent de 6 mois, avec prolongation tant que la maladie pulmonaire reste active ou qu’un traitement anticancéreux est en cours. En cas d’embolie pulmonaire massive entraînant une instabilité hémodynamique, une thrombolyse peut être envisagée. 

Chez ces patients, la surveillance doit intégrer non seulement les paramètres biologiques et rénaux, mais aussi l’évaluation régulière de la fonction respiratoire et cardiaque, afin de limiter le risque de décompensation.

Peut-on prévenir l’embolie pulmonaire chez les patients atteints de cancer du poumon ?

La prévention de la thrombose et de l’embolie pulmonaire dans le cancer du poumon repose sur plusieurs mesures, notamment :

  • Évaluation du risque : stade tumoral, type histologique, traitements reçus, facteurs personnels (obésité, antécédents, tabac)
  • Thromboprophylaxie : une HBPM peut être proposée après chirurgie carcinologique, ou chez certains patients à haut risque recevant une chimiothérapie
  • Mesures générales : compression veineuse, mobilisation précoce après chirurgie, hydratation, arrêt du tabac…

Questions fréquentes sur le lien entre cancer du poumon et embolie pulmonaire

L’embolie pulmonaire peut-elle révéler un cancer du poumon ?

Oui. Dans certains cas, une EP est le premier signe qui conduit au diagnostic d’un cancer bronchopulmonaire.

Quelle est la durée du traitement anticoagulant en cas de cancer du poumon ?

Il peut se prolonger pendant 6 mois voire plus longtemps, tant que le cancer reste actif ou qu’un traitement anticancéreux est en cours.

Les anticoagulants oraux sont-ils adaptés aux patients atteints de cancer bronchique ?

Ils peuvent être prescrits, mais leur usage doit être évalué de manière individuelle, selon les risques hémorragiques et les interactions médicamenteuses.

Quels signes doivent alerter ?

Essoufflement brutal, douleurs thoraciques, toux avec sang ou malaise doivent motiver une consultation immédiate.

Article écrit le 08/12/2025, vérifié par Equipe médicale de l'Institut Privé de Radiothérapie de Metz