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Le cancer du pancréas est souvent diagnostiqué tardivement et reste associé à une mortalité élevée. Le diabète, surtout de type 2, fait partie des facteurs impliqués et augmente le risque de survenue. À l’inverse, un diabète peut aussi révéler un cancer pancréatique débutant.

Impact du diabète sur le risque de cancer du pancréas

Rappel : qu’est-ce que le cancer du pancréas ?

Le pancréas est un organe situé derrière l’estomac qui joue un double rôle : sécréter des enzymes digestives (fonction exocrine) et produire des hormones comme l’insuline et le glucagon (fonction endocrine). Dans 90 % des cas, le cancer du pancréas correspond à un adénocarcinome canalaire, issu des cellules exocrines. Plus rarement, il s’agit de tumeurs neuroendocrines ou kystiques. 

En France, près de 16 000 nouveaux cas de cancer du pancréas ont été recensés en 2023, avec plus de 12 000 décès (INCa, 2024). L’incidence est en hausse constante, surtout chez les femmes (+2,1 % par an entre 2010 et 2023). Ce cancer survient le plus souvent après 55 ans, avec un âge moyen au diagnostic de 71 ans chez l’homme et 74 ans chez la femme. La survie nette à 5 ans reste limitée. Les facteurs de risque principaux du cancer du pancréas incluent :

  • Le tabagisme, responsable de 20 à 30 % des cas
  • Le surpoids et l’obésité, associés à une forte augmentation du risque tumoral
  • Certaines mutations génétiques et des formes familiales rares

À savoir : les premiers signes du cancer du pancréas sont souvent peu marqués et non spécifiques (perte de poids, fatigue, douleurs abdominales diffuses…). C’est cette absence de symptômes caractéristiques qui explique en partie un diagnostic souvent tardif.

Quels sont les différents types de diabète ?

Le diabète se définit par une hyperglycémie chronique liée à un défaut d’action ou de sécrétion d’insuline. On distingue :

  • Le diabète de type 1 : maladie auto-immune détruisant les cellules bêta productrices d’insuline.
  • Le diabète de type 2 : le plus fréquent, représentant 90 % des cas. Il résulte d’une insulinorésistance et d’une surcharge pondérale. C’est le type le plus fortement lié au cancer du pancréas.

Le diabète gestationnel apparait pendant la grossesse et révèle parfois une prédisposition au diabète de type 2. Le diabète paranéoplasique est quant à lui directement associé au cancer du pancréas. Il peut précéder la détection de la tumeur et résulter de substances sécrétées par les cellules cancéreuses qui perturbent le métabolisme du glucose.

Comment reconnaître un diabète paranéoplasique ? Il survient souvent sans antécédents familiaux de diabète de type 2, s’accompagne d’une perte de poids inexpliquée et peut s’améliorer après traitement du cancer.

Quel est le lien entre le diabète de type 2 et le pancréas ?

Le pancréas joue un rôle majeur dans la régulation de la glycémie. Dans le diabète de type 2, l’hyperglycémie chronique entraîne une inflammation et des perturbations métaboliques qui peuvent favoriser l’apparition d’une tumeur maligne. De plus, près de 40 à 60 % des patients présentent un diabète au moment du diagnostic de cancer du pancréas. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer ce lien :

  • Une sécrétion d’hormones et de médiateurs tumoraux qui perturbent l’action de l’insuline
  • Une résistance périphérique à l’insuline, contribuant à un cercle vicieux métabolique
  • Des altérations épigénétiques précoces dans le tissu pancréatique exocrine

Par ailleurs, il faut distinguer le diabète ancien, qui est un facteur de risque tumoral, du diabète d’apparition récente qui peut être le signe d’une tumeur pancréatique débutante.

Est-ce que le diabète peut provoquer le cancer du pancréas ?

Les études montrent que les personnes atteintes de diabète de type 2 ont un risque multiplié par 1,8 de développer un cancer pancréatique. Ce risque est lié à plusieurs mécanismes :

  • Une hyperinsulinémie chronique, qui stimule la croissance cellulaire,
  • L’inflammation systémique, favorisée par l’obésité et la résistance à l’insuline,
  • Des modifications épigénétiques : l’étude menée par l’INSERM, le CNRS et l’Université de Lille a démontré que le diabète de type 2 peut provoquer une hyperméthylation du gène PNLIPRP1, ce qui réduit son activité et crée un environnement précancéreux dans le pancréas exocrine.

Un diabète qui vient d’être diagnostiqué chez un adulte de plus de 50 ans doit alerter. Dans certains cas, il s’agit d’un diabète paranéoplasique, qui est une conséquence directe de la présence d’une tumeur pancréatique.

Le diabète de type 1 augmente-t-il aussi le risque de cancer du pancréas ? Oui, mais de façon moindre que le diabète de type 2 cependant : le risque est estimé à + 53 % chez l’homme et + 25 % chez la femme.

Comment dépister un cancer du pancréas ?

Il n’existe pas de dépistage organisé du cancer du pancréas comme ça peut être le cas pour le cancer colorectal. Toutefois, une surveillance régulière est proposée aux personnes à haut risque, notamment les patients porteurs de mutations génétiques connues, ceux avec antécédents familiaux de cancer pancréatique, et les patients diabétiques de découverte récente après 50 ans, surtout en cas de perte de poids inexpliquée. 

Néanmoins, une tumeur pancréatique peut être suspectée en cas de douleurs abdominales ou dorsales persistantes, jaunisse, diabète récent ou mal contrôlé. Les examens de diagnostic de référence incluent :

  • Un scanner abdominal et une IRM pour visualiser la tumeur
  • Une échoendoscopie pour détecter les petites lésions et réaliser des biopsies
  • Un dosage du CA 19-9, un marqueur tumoral souvent élevé (mais non spécifique)

Le cancer du pancréas peut-il être découvert fortuitement ? Oui, certaines lésions sont détectées lors d’examens d’imagerie réalisés pour une autre raison, ce qui permet parfois un diagnostic plus précoce.

La prise en charge d’un cancer du pancréas associé au diabète repose sur une collaboration entre oncologues, gastro-entérologues, radiothérapeutes et endocrinologues et peut être organisée à L’Institut Privé de Radiothérapie de Metz.

Article écrit le 30/10/2025, vérifié par Equipe médicale de l'Institut Privé de Radiothérapie de Metz