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Le cancer du pénis est une affection peu fréquente dont le diagnostic repose souvent sur des signes visibles dès le stade précoce. L’apparition de lésions, d’irritations persistantes ou d’écoulements anormaux doit inciter à consulter sans attendre. Une prise en charge rapide peut permettre un traitement conservateur et limiter les séquelles fonctionnelles.

Signes précoces du cancer du pénis, quand consulter

Généralités sur le cancer du pénis

Le cancer du pénis (ou cancer de la verge) se développe à partir des cellules cutanées du pénis, le plus souvent dans les cellules squameuses. Il peut se développer au niveau du gland, du prépuce, du corps caverneux ou de la couronne. Il survient majoritairement chez des hommes de plus de 60 ans, en particulier ceux qui ne sont pas circoncis. 

Dans la majorité des cas, il s’agit d’une tumeur de la peau du pénis, qui se développe lentement, mais qui peut devenir invasive si elle n’est pas traitée rapidement. Sa progression est d’abord locale, puis elle peut atteindre les ganglions. L’évolution générale reste variable selon le stade au moment du diagnostic. Le carcinome épidermoïde représente la majorité des cas. Il existe d’autres formes, plus rares, comme les adénocarcinomes, mélanomes ou carcinomes basocellulaires. 

Le cancer évolue localement, et peut ensuite s’étendre aux ganglions inguinaux, et parfois plus à distance avec des métastases.

Quels sont les premiers signes du cancer du pénis ?

Les symptômes précoces du cancer du pénis sont souvent bien visibles et localisés. Le signe d’alerte principal est une lésion persistante au niveau du pénis, en particulier sur le gland ou le prépuce. La peau peut prendre plusieurs aspects :

  • Ulcération rougeâtre ou croûteuse, parfois indurée,
  • Éruption en plaques, zone veloutée ou brun bleuâtre,
  • Masse ou épaississement localisé de la peau,
  • Rougeur, irritation, démangeaison ou sensation de brûlure,
  • Écoulement malodorant ou saignement,
  • Apparition de petites bosses encroûtées,
  • Douleur inexpliquée à l’extrémité du pénis,
  • Dans certains cas : enflure du gland ou masse à l’aine.

Ces lésions persistent généralement plusieurs semaines sans régression spontanée. Par ailleurs, certaines lésions précancéreuses, comme la néoplasie intra-épithéliale pénienne (PIN), l’érythroplasie de Queyrat ou la maladie de Bowen peuvent se manifester avant que le cancer n’apparaisse. Leur repérage précoce permet de mettre en place un traitement à temps pour éviter une évolution vers une tumeur plus invasive.

Cancer du pénis : quels symptômes doivent alerter et motiver une consultation ?

Toute lésion persistante, même indolore, doit alerter et motiver une consultation. Le cancer du pénis reste rare, mais il se manifeste le plus souvent par des signes visibles dès les premiers stades, ce qui permet d’envisager un traitement conservateur rapidement si le diagnostic est précoce. Les symptômes qui peuvent inciter à consulter sont :

  • Une lésion ulcérée ou érythémateuse qui ne cicatrise pas,
  • Une masse dure ou une zone épaissie au niveau du gland ou du prépuce,
  • La présence d’un écoulement fétide, d’un saignement ou d’un prurit chronique,
  • Un phimosis récent rendant l’examen du gland difficile,
  • Une augmentation du volume des ganglions inguinaux,
  • Un ganglion dans l’aine qui peut révéler une extension tumorale.

Dans certains cas, la lésion suspecte peut prendre un aspect discret, tel qu’une croûte persistante, une petite plaque rouge ou une zone qui démange ou qui brûle au niveau du gland ou du prépuce. Ces signes sont parfois confondus avec des pathologies bénignes, comme une mycose ou une irritation locale. 

Pourtant, lorsqu’une lésion du pénis ne guérit pas spontanément, même en l’absence de douleur, il est recommandé de consulter. Un changement de couleur, une zone épaissie, ou une petite boule au niveau du pénis doivent également être pris au sérieux, surtout après 50 ans.

Quels sont les facteurs de risques du cancer du pénis ?

Plusieurs facteurs sont susceptibles d’augmenter les risques d’apparition d’un cancer de la verge. L’association de plusieurs de ces facteurs accroît encore le risque :

  • Infection au papillomavirus humain (HPV), notamment les génotypes 16 et 18,
  • Phimosis chronique qui rend l’hygiène difficile,
  • Inflammation locale prolongée ou balano-posthite,
  • Accumulation de smegma sous le prépuce (favorise l’irritation),
  • Hygiène génitale insuffisante,
  • Absence de circoncision,
  • Tabagisme,
  • Immunodépression, notamment chez les patients vivant avec le VIH,
  • Antécédent de puvathérapie pour psoriasis,
  • Partenaires sexuels multiples,
  • Lésions précancéreuses qui augmentent le risque de progression vers une forme invasive en l’absence de traitement.

La circoncision en période néonatale semble avoir un effet protecteur partiel, mais ne remplace pas une hygiène rigoureuse.

Comment se passe le diagnostic du cancer du pénis ?

Le diagnostic repose d’abord sur un examen clinique approfondi avec observation de la lésion pénienne, palpation des ganglions inguinaux et interrogatoire complet avec recueil des antécédents personnels médicaux et familiaux (VPH, immunosuppression, lésions antérieures). En cas de doute, une biopsie de la lésion est programmée. Elle permet d’établir un diagnostic et de connaître le type tumoral, le degré de différenciation, et le stade. Si des ganglions inguinaux sont augmentés de taille, plusieurs examens peuvent être demandés :

  • Cytoponction ou biopsie ganglionnaire
  • Échographie de l’aine
  • IRM du pénis pour évaluer la profondeur d’infiltration
  • TEP Scanner au 18-FDG pour le bilan d’extension à distance
  • Scanner abdomino-pelvien, si besoin

Le bilan d’extension permet d’évaluer l’envahissement locorégional et orienter le traitement.

Cancer du pénis : quel traitement ?

Le traitement du cancer du pénis repose avant tout sur la chirurgie ou l’application de crèmes topiques, dans les formes superficielles. Une radiothérapie peut être envisagée si la chirurgie est impossible ou si la maladie continue sa progression après exérèse. Une chimiothérapie néoadjuvante (avant chirurgie) est parfois proposée en cas de tumeur volumineuse, ainsi qu’un curage ganglionnaire. 

La prise en charge thérapeutique du cancer du pénis est discutée lors d’une RCP à l’Institut Privé de Radiothérapie de Metz

Elle est personnalisée en fonction de l’état général du patient, du stade tumoral et de l’étendue de la maladie. Le pronostic est généralement bon lorsque la tumeur est localisée, mais le taux de survie diminue en cas d’atteinte des ganglions inguinaux. De manière générale, toute modification persistante de l’aspect du pénis, même en l’absence de douleur, doit motiver un avis urologique.

Article écrit le 09/10/2025, vérifié par Equipe médicale de l'Institut Privé de Radiothérapie de Metz