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La chimiothérapie fait partie des traitements de référence pour de nombreux cancers. Ce traitement systémique peut provoquer des effets secondaires, notamment des troubles digestifs. 

Ces symptômes gastro-intestinaux temporaires peuvent perturber la qualité de vie des patients. Voici les différents signes digestifs liés à la chimiothérapie et les solutions possibles pour mieux les gérer.

Douleurs gastro-intestinales et troubles digestifs liés à la chimiothérapie

Causes des troubles digestifs liés à la chimiothérapie

La chimiothérapie permet de détruire les cellules cancéreuses, mais elle peut également affecter les cellules saines, y compris celles présentes dans le tube digestif. Cette atteinte des tissus sains peut expliquer pourquoi de nombreux patients ressentent des troubles gastro-intestinaux lorsqu’ils sont traités pour un cancer par chimio. Les cellules des muqueuses digestives, qui se renouvellent rapidement, sont particulièrement vulnérables. 

Ce renouvellement constant permet de maintenir le bon fonctionnement du système digestif, mais il est perturbé par les agents chimiothérapeutiques. Ainsi, nausées, vomissements, diarrhées et constipation peuvent apparaître. En plus de ces effets, les agents chimiothérapeutiques peuvent perturber le transit intestinal. Une diarrhée aiguë peut survenir en raison de la destruction des cellules épithéliales de l’intestin qui sont responsables de l’absorption des nutriments et des liquides. 

À l’inverse, une constipation peut apparaître, souvent liée à une déshydratation ou à une diminution de la motilité intestinale.

Douleurs gastro-intestinales sous chimiothérapie

Les douleurs abdominales font aussi partie des effets secondaires fréquents de la chimiothérapie. Ces douleurs peuvent se manifester sous différentes formes et ont des origines variées. Les crampes abdominales sont fréquentes. Elles résultent généralement d’un spasme des muscles intestinaux. Elles se caractérisent par une douleur aiguë, souvent localisée dans la région inférieure de l’abdomen. Ces crampes peuvent s’accompagner de ballonnements et de gaz, ce qui augmente l’inconfort du patient. Certaines personnes ressentent des douleurs diffuses dans l’abdomen, parfois difficiles à localiser précisément. 

Ces douleurs, souvent décrites comme une sensation de pression ou de lourdeur, peuvent être continues ou spasmodiques. Elles peuvent résulter d’une inflammation des muqueuses gastriques ou intestinales causée par la chimiothérapie. Enfin, des brûlures d’estomac peuvent apparaître, souvent induites par un reflux gastro-œsophagien. Ce trouble se manifeste lorsque le contenu acide de l’estomac remonte dans l’œsophage et irrite la paroi. Les médicaments de chimiothérapie, en affaiblissant le sphincter œsophagien inférieur, tendent à favoriser ce phénomène.

Chimiothérapie : impact des troubles digestifs sur l’alimentation

Les troubles gastro-intestinaux liés à la chimiothérapie ont un impact direct sur l’alimentation. Les nausées, les vomissements et les douleurs abdominales peuvent réduire l’appétit et rendre difficile la consommation de repas équilibrés. Cette situation peut conduire à une perte de poids importante. Si elle n’est pas maîtrisée, elle peut affaiblir l’organisme du patient, déjà fragilisé par le traitement. Les nausées rendent difficile l’ingestion de certains aliments, surtout ceux qui ont une forte odeur ou une consistance grasse. Le patient peut également développer des aversions alimentaires, et refuser des aliments qu’il appréciait auparavant. 

Cette diminution de l’apport alimentaire, associé à la malabsorption liée aux diarrhées, peut entraîner des carences nutritionnelles importantes voire une dénutrition. Il est donc indispensable d’adapter ses habitudes alimentaires pour minimiser l’inconfort. Privilégier des repas plus fréquents, mais en plus petites quantités, peut aider à réduire les nausées. Les aliments faciles à digérer, comme les légumes cuits, les soupes, et les protéines maigres, sont souvent mieux tolérés. De plus, une bonne hydratation reste nécessaire, notamment en cas de diarrhée, pour éviter la déshydratation.

Gérer les douleurs digestives liées à la chimiothérapie

Plusieurs stratégies permettent de mieux gérer les troubles digestifs liés à la chimiothérapie. L’adoption de mesures diététiques, associée à une prise en charge médicale adaptée, peut considérablement améliorer le bien-être du patient. Sur le plan nutritionnel, il est recommandé de consommer des repas légers, riches en fibres solubles, pour faciliter la digestion et prévenir la constipation. Les fibres solubles, présentes dans les fruits comme les pommes et les poires, ainsi que dans les légumes comme les carottes, aident à réguler le transit intestinal. 

Pour les patients souffrant de diarrhée, il est préférable de réduire la consommation de fibres insolubles et de plutôt privilégier les aliments riches en amidon, comme le riz blanc et les bananes. Des médicaments antiémétiques peuvent être prescrits pour soulager les nausées et les vomissements. Ces traitements réduisent l’incidence des vomissements induits par la chimiothérapie. En cas de constipation, des laxatifs doux, comme les laxatifs osmotiques, peuvent aussi être prescrits pour stimuler le transit sans irriter le tube digestif. 

La gestion du stress et l’utilisation de techniques de relaxation peuvent par ailleurs jouer un rôle significatif dans la réduction des douleurs abdominales.

Quand consulter pour des troubles digestifs sous chimiothérapie

Certains signes, comme une diarrhée persistante, une constipation sévère ou des douleurs abdominales intenses, doivent alerter. Ces symptômes peuvent indiquer des complications graves qui doivent être prises en charge rapidement. Les patients doivent aussi surveiller l’apparition de sang dans les selles ou de vomissements fréquents, qui peuvent être des signes d’ulcères gastro-intestinaux ou d’une inflammation sévère des muqueuses. Dans ce cas, un traitement spécifique sera nécessaire. 

La consultation médicale est également indispensable lorsque les troubles digestifs entraînent une perte de poids importante ou une dénutrition. Le suivi par un nutritionniste, en complément des traitements oncologiques, peut aider à améliorer l’alimentation pour répondre aux besoins nutritionnels du patient tout en minimisant les symptômes.

Article écrit le 22/01/2025, vérifié par l'équipe oncologique du CFRO