Les différents stades du cancer de la prostate
Les stades d’évolution du cancer de la prostate font référence à la progression de la maladie dans l’organisme du patient. Plus le cancer se développe, plus il se trouve à un stade avancé de son évolution.
Aussi, le stade est un critère clef dans l’élaboration d’un pronostic et d’un protocole de traitement adapté à chaque patient et à chaque cancer au cas par cas.
En règle générale, on estime qu’un cancer de la prostate diagnostiqué tôt permet de bénéficier d’un traitement plus efficace et moins lourd.
Toutefois, puisqu’il s’agit d’un cancer d’évolution habituellement lente, et à très bon pronostic, la question d’un dépistage systématique est discutée.
Le cancer de la prostate, qu’est-ce que c’est ?
Le cancer de la prostate est une tumeur maligne qui se développe à partir de cellules composant les tissus de la prostate. La prostate étant un organe du tractus urinaire et reproducteur masculin, ce cancer ne touche que les hommes.
Il existe différents types de cancers de la prostate, mais le plus fréquemment rencontré est un adénocarcinome, cancer des cellules glandulaires de la prostate.
On tend à dire qu’il y a autant de cancers que de patients, car chaque maladie a tendance à évoluer différemment. Toutefois, de manière générale, l’adénocarcinome de la prostate est un cancer peu agressif, d’évolution lente.
Ainsi, il est fréquemment diagnostiqué et pris en charge à un stade précoce de son évolution, alors qu’il se trouve encore dans une forme localisée. Cela en fait un cancer à bon pronostic, avec un taux de survie nette à 5 ans de plus de 90 %.
Diagnostic du cancer de la prostate
Le diagnostic du cancer de la prostate est souvent fortuit, car la maladie évolue habituellement silencieusement durant des années, sans jamais gêner le patient qui en est atteint.
De fait, le dépistage systématique du cancer de la prostate est encore discuté. À l’heure actuelle, il semblerait qu’une prise en charge précoce n’impacte pas la mortalité, et que diagnostiquer tôt le cancer de la prostate, avant qu’il ne s’avère gênant, pourrait avoir plus d’impacts négatifs que positifs.
La découverte d’un cancer peut en effet causer une grande anxiété et peut motiver le patient à se tourner vers des traitements lourds, laissant potentiellement des séquelles invalidantes, par peur de voir son cancer évoluer dangereusement.
Dans les faits, le cancer de la prostate évolue rarement dangereusement et n’atteint un stade métastatique, réellement dangereux pour les jours du patient, que dans 20 % des cas environ.
L’examen de diagnostic de référence du cancer de la prostate est le toucher rectal, qui consiste à palper la prostate à travers le rectum.
Au cours de cet examen, le médecin apprécie la consistance et la forme de la prostate, cherchant à déceler d’éventuelles masses anormales.
Si le toucher rectal laisse suspecter la présence d’une tumeur cancéreuse, une biopsie est couramment pratiquée pour prélever des cellules prostatiques et les analyser en laboratoire.
C’est cette analyse qui permettra d’avérer ou d’infirmer la présence d’un cancer de la prostate et d’établir son stade d’évolution afin d’élaborer le protocole de traitement le mieux adapté au cas par cas.
Stades du cancer de la prostate
Déterminer le stade d’évolution du cancer de la prostate au moment de son diagnostic est essentiel pour que le service d’oncologie de Brest mette en place le protocole de traitement le mieux adapté au cas par cas.
De fait, les thérapies locales sont souvent mises au premier plan pour traiter les tumeurs locales, quand les tumeurs envahissantes requièrent davantage des thérapies systémiques.
Le traitement d’un cancer de la prostate ne dépend toutefois pas uniquement de son stade, mais également de son grade (agressivité), de certaines caractéristiques particulières (marqueurs, sensibilité aux hormones, etc.) et du profil de chaque patient.
Intérêt de la radiothérapie pour traiter le cancer de la prostate
La radiothérapie fait partie des traitements de référence pour traiter le cancer de la prostate. Elle consiste à diffuser des rayons ionisants à haute densité aux cellules tumorales pour altérer leur ADN et les empêcher de se multiplier ou de se réparer.
Le stade du cancer prostatique au moment du diagnostic est un élément déterminant pour le choix du protocole thérapeutique et pour le pronostic.
Même si l’on peut établir des pourcentages généraux, chaque tumeur est unique, et tous les patients ne vont pas nécessairement bénéficier des mêmes traitements selon leur état de santé général, leurs préférences, et les caractéristiques de leur pathologie.
Cancer de la prostate de stade 1 et cancer prostate stade 2
Les cancers de la prostate de stade I, II sont des tumeurs localisées au niveau de l’organe prostatique. Dans le stade I, la tumeur est de petite taille et demeure confinée à la moitié d’un lobe de la prostate.
Au stade II, la tumeur peut occuper un lobe entier de la prostate (stade IIA), ou envahir les deux lobes (stade IIB). Le traitement de référence pour ce type de tumeur est habituellement la chirurgie prostatique.
Une radiothérapie externe peut être envisagée avant celle-ci afin de diminuer le volume de la tumeur et faciliter son extraction, ou après le geste opératoire afin de réduire les risques de rechute de la maladie. La radiothérapie prostatique peut aussi être envisagée lorsqu’il n’est pas possible d’opérer le patient (en raison de la nature de la tumeur ou si le patient ne souhaite pas être opéré).
La radiothérapie stéréotaxique fait partie des techniques innovantes qui offrent de très bons résultats, notamment sur les tumeurs de petite taille.
Cancer de la prostate de stade 3
Au stade III, la tumeur s’est infiltrée aux organes voisins de la prostate (vessie, rectum, tissus pelviens, etc.), mais n’a pas encore envahi les ganglions lymphatiques, et ne s’est pas disséminée dans l’organisme. Ce type de tumeur peut aussi bénéficier d’une prise en charge par chirurgie et/ou radiothérapie. Souvent, une hormonothérapie est aussi associée afin de ralentir l’évolution de la maladie ou empêcher une récidive.
Cancer de la prostate de stade 4
Lorsque le cancer de la prostate atteint le stade 4, le cancer de la prostate n’est plus localisé. Il a envahi les ganglions lymphatiques et/ou s’est disséminé dans l’organisme, formant alors des métastases.
Les ganglions lymphatiques sont des « nœuds » du réseau du système immunitaire. La lymphe, liquide biologique qui circule dans tout l’organisme, draine les « déchets » qu’elle récupère sur son trajet jusqu’à ces nœuds.
Lorsque les cellules cancéreuses d’une tumeur de la prostate commencent à se disséminer, la lymphe les ramène naturellement vers les ganglions, c’est pourquoi l’examen de ces dernierspermet d’évaluer le stade de la maladie. Les métastases, quant à elle, se forment lorsque les cellules qui se sont disséminées se sont fixées à de nouveaux tissus pour former de nouvelles tumeurs.
Les sites de prédilection des métastases du cancer de la prostate sont les os, le foie et les poumons. La radiothérapie n’est pas systématique dans ce type de tumeurs ayant envahi les tissus voisins ou présentant des métastases. C’est l’hormonothérapie qui est privilégiée, avec une possible chimiothérapie associée.
Cependant, l’équipe de soins peut envisager une radiothérapie externe pour détruire les tumeurs qui entraînent des douleurs ou une gêne, ou pour améliorer le confort de vie du patient.
Cancer de la prostate et espérance de vie
Les chiffres concernant l’espérance de vie des patients atteints de cancer sont des estimations générales qu’il convient d’interpréter avec prudence. Ils reflètent les tendances générales d’un groupe de personnes atteintes d’une même tumeur aux mêmes caractéristiques, mais ne peuvent prédire avec certitude les chances de survie d’un malade en particulier.
Espérance de vie du cancer de la prostate de stade 1
Si le cancer de la prostate est de stade 1, il s’agit du stade le plus précoce de la maladie. Concrètement, la tumeur n’affecte que la glande prostatique et ne présente pas des signes de malignité élevée.
Bien souvent, il n’entraîne pas de symptôme et il est souvent détecté de manière fortuite au cours d’un examen médical de routine comme un dosage sanguin du PSA ou un toucher rectal. Sa prise en charge dépend des recommandations du médecin et des souhaits du patient. Elle peut consister en une simple surveillance active avec contrôles réguliers de l’évolution du cancer sans toutefois le traiter, ou en une prise en charge thérapeutique (chirurgie, radiothérapie externe, curiethérapie…).
L’espérance de vie des hommes touchés par un cancer de la prostate de stade 1 est excellente avec un taux de survie à 5 ans proche de 100 %. Cela signifie que presque tous les patients atteints par ce type de tumeur sont encore en vie 5 ans après le diagnostic. La plupart d’entre eux ne décèdent pas des suites du cancer, mais d’autres causes.
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Espérance de vie du cancer de la prostate de stade 2
Au stade 2, le cancer de la prostate est à un stade intermédiaire de l’évolution de la maladie. La tumeur reste confinée à la glande prostatique, avec des signes de malignité plus importants qu’au stade 1.
Il peut entraîner des symptômes urinaires ou sexuels comme des difficultés à uriner, un jet urinaire faible ou non continu, une envie fréquente d’uriner, une impression de vidange incomplète de la vessie, la présence de sang dans le sperme ou une érection difficile ou douloureuse. La prise en charge thérapeutique du cancer de la prostate de stade 2 vise à éliminer la tumeur et à éviter qu’elle ne se propage à d’autres organes du corps.
Il peut comprendre une chirurgie, une radiothérapie externe, une curiethérapie ou une hormonothérapie. L’espérance de vie des patients touchés par un cancer de la prostate de stade 2 est très bonne avec un taux de survie à 5 ans supérieur à 95 %. Cela signifie que 95 % des patients touchés par ce type de tumeurs seront encore en vie 5 ans après le diagnostic.
Il existe cependant un risque de rechute de la maladie ou de métastases plus élevé qu’au stade 1. Le score de Gleason, le taux de PSA et le volume de la tumeur influencent ces paramètres.
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Espérance de vie du cancer de la prostate de stade 3
Au stade 3, le cancer de la prostate est à un stade avancé. La tumeur a dépassé les limites de la glande prostatique pour atteindre les structures voisines (par exemple les vésicules séminales ou le rectum).
À ce stade, la maladie peut provoquer des symptômes comme des douleurs en bas du dos, des troubles urinaires et sexuels ou des problèmes intestinaux. Le traitement de ce type de tumeur vise à contrôler la maladie et à soulager les signes cliniques associés. Il peut comprendre une association de radiothérapie et d’hormonothérapie, et parfois une chirurgie pour retirer la prostate.
L’espérance de vie des hommes touchés par un cancer de la prostate de stade 3 est moins importante qu’aux stades précédents, mais reste élevée avec un taux de survie à 5 ans de plus de 95 %. Cela implique que près de 95 % des patients seront encore en vie 5 ans après leur diagnostic.
L’espérance de vie moyenne dépend aussi d’autres facteurs comme l’âge du patient, son état de santé général, et l’étendue de la maladie.
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Espérance de vie du cancer de la prostate de stade 4
Le cancer de la prostate de stade 4 est le stade le plus grave de la maladie. Le cancer de prostate stade 4 a généralement envahi d’autres organes plus éloignés du siège initial, comme les os, les poumons ou le foie.
D’autres symptômes peuvent se manifester en fonction des organes touchés, comme une jaunisse, une perte de poids, un essoufflement, des troubles respiratoires, des fractures osseuses… Le traitement à ce stade vise à ralentir l’évolution de la maladie et améliorer la qualité de vie du patient en soulageant les symptômes.
Il peut impliquer une hormonothérapie, une chimiothérapie, une immunothérapie, une radiothérapie ciblée sur les métastases, etc. L’espérance de vie du cancer de la prostate de stade 4 est inférieure aux autres stades de la maladie. Le taux de survie à 5 ans est d’environ 30 %, ce qui signifie que seulement 30 hommes sur 100 atteints par ce type de cancer sont encore en vie 5 ans après le diagnostic.
L’espérance de vie médiane est d’environ 3 ans après le diagnostic. Bien sûr, d’autres facteurs sont aussi à prendre en compte, comme le profil du patient, ses traitements, la réponse aux différents traitements…
La surveillance active du cancer de la prostate
Lorsque le cancer prostatique n’entraîne pas encore de symptômes et qu’il est localisé, votre équipe de soins peut vous proposer une surveillance active. Elle consiste à surveiller régulièrement l’évolution de la pathologie tumorale au cours de consultations et d’examens complémentaires réguliers.
Le dosage sanguin du taux de PSA est l’examen de référence pour évaluer la progression de la maladie.
Puisque le cancer de prostate est une maladie qui évolue plutôt lentement, la surveillance active permet de retarder le début des traitements afin de diminuer les effets secondaires des thérapeutiques du cancer.
La surveillance active permet ainsi de conserver une bonne qualité de vie le plus longtemps possible.
Si le taux du PSA augmente, ou si des symptômes apparaissent, une réévaluation sera nécessaire pour mettre en place un plan de traitement personnalisé.
Cancer de prostate de stade avancé : les soins de support disponibles
Les soins de supports sont des aides complémentaires mises à la disposition des patients touchés par le cancer ou à leurs proches pendant la prise en charge thérapeutique et après celle-ci. Ils permettent d’aider les personnes à surmonter les difficultés physiques, psychologiques, émotionnelles, et pratiques que peut entraîner un cancer de la prostate et ses traitements.
Les soins de support font partie intégrante de la prise en charge thérapeutique de la pathologie. Ils peuvent différer selon les établissements de soins et regroupent des accompagnements sociaux, psychologiques, de la douleur, etc.
De nombreuses activités et programmes sont disponibles dans chaque ville et région, et des livrets informatifs vous seront remis par votre équipe de soins. Pour accompagner le cancer de la prostate de stade avancé, vous pourrez ainsi accéder à :
- des associations de patients et de proches de patients touchés par le cancer ;
- un accompagnement auprès d’un assistant social ;
- un suivi nutritionnel ;
- des soins de rééducation de kinésithérapie :
- des consultations d’addictologie ;
- la prise en charge de la douleur ;
- des soins palliatifs en centre de soins, mais aussi dans le cadre de l’hospitalisation à domicile ;
- un soutien psychologique ;
- des soins socio-esthétiques (coiffure, soins du visage, modelage relaxant, prévention de la peau, santé des pieds…) ;
- des forums et des espaces de rencontres…
Pour connaître la liste des soins de support disponible dans votre commune ou dans votre établissement de santé, rapprochez-vous de votre équipe médicale. Si vous souhaitez faire un don à ces associations, vous pouvez vous rapprocher du centre au 02.98.31.30.15.
Le cancer de la prostate est le plus fréquemment rencontré en France, et sa prise en charge mérite donc une attention particulière.
Toutefois, c’est aussi un des cancers parmi les moins agressifs, avec un excellent pronostic. Plus de 90% des hommes atteints d’un cancer de la prostate sont en vie 5 ans après le diagnostic de leur maladie.