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Une nouvelle piste de traitement des cancers

"Une nouvelle classe de molécules contre les cellules cancéreuses réfractaires", titre l'Inserm le 7 mai 2025. L'étude que présente cet organisme de recherche est prometteuse dans la lutte contre le cancer et, particulièrement, contre les métastases. On sait que l'échec thérapeutique est souvent associé à la présence de métastases : 70% des morts par cancer sont dûs à la présence de métastases que les thérapeutiques actuelles ne parviennent pas à éliminer efficacement.

Métastase : nouvelle piste de traitement annoncée par l’Inserm. Image de métastases au niveau de la colonne vertébrale sur ces 3 clichés.

Publication dans Nature le 7 mai 2025

Ce qu'annoncent conjointement l'Institut Curie, l'Inserm et le CNRS, c'est justement la mise au point de molécules qui ont la capacité de détruire ces cellules cancéreuses à potentiel métastatique. Cette annonce a fait l'objet d'une parution dans la prestigieuse revue Nature le 7 mai 2025.

Une stratégie efficace in vitro

Il s'agit de résultats obtenus in vitro qui demanderont d'être validés d'abord chez l'animal, puis chez les êtres humains.

Définition : qu'est-ce qu'une métastase ?

Une métastase est une tumeur cancéreuse secondaire qui se développe à partir de cellules provenant d'une autre tumeur, appelée cancer primaire ou primitif. 

Cancer primitif

Les métastases, ce sont donc des tissus cancéreux, des tumeurs secondaires, qui s'échappent de la tumeur primitive dont ils sont issus pour migrer vers d'autres organes. 

Métastases foie, cerveau, poumon, osseuses

Le diagnostic peut mettre en évidence l'apparition de métastases cérébrales, hépatiques (foie), pulmonaires, osseuses...

Tumeur primaire ciblée

Les métastases sont problématiques, explique Raphaël Rodriguez, directeur de recherche au CNRS, chef du laboratoire de biomédecine à l'institut Curie qui a présenté cette étude, car on les repère souvent tardivement. En outre, elles ne sont généralement pas en grand nombre.  Les médicaments dont on dispose aujourd'hui ciblent la tumeur primaire, mais pas cette faible fraction de cellules qui ne prolifèrent pas, mais qui ont tendance à migrer.

Le fer, point fort et point faible

L'équipe de Raphaël Rodriguez s'est donc intéressée à ces cellules qui s'échappent des cancers primaires, qui sont réfractaires aux traitements actuels, et vont migrer vers d'autres organes où elles risquent de les mettre en danger. A force de les étudier, les chercheurs ont pu déterminer leurs points forts et leurs points faibles. 

Leur point fort c'est une certaine teneur en fer et cuivre qui les rend plus agressives et résistantes. Elles parviennent à internaliser le fer grâce à une protéine, CD44, qu'elles expriment à leur surface. C'est le rôle essentiel du fer et du cuivre qui a retenu l'attention des chercheurs depuis plusieurs années.

Cancer ou tumeur métastatique

Ces cellules ont donc déployé une capacité d'adaptation qui, pour certaines, leur permet d'échapper aux traitements actuels.  "Pour s'adapter, les cellules ont besoin de plus de fer et de cuivre", a expliqué Raphaël Rodriguez sur France inter le 22 mai 2025. Dans ces conditions, c'est un point fort que l'on peut retourner contre elle, car le fer et le cuivre, comme on le sait, s'oxydent (rouillent). On a donc inventé une nouvelle molécule qui permet de capturer ce fer et de décupler sa capacité à oxyder, puis à tuer la cellule." On parle du phénomène de ferroptose : un processus de "dégradation oxydante des membranes des cellules catalysée par le fer", indique l'Inserm.

Biopsies

Cette nouvelle molécule qui agit sur les cellules qui ont des marqueurs qui les prédisposent à une dissémination métastatique a, pour l'instant, été testée avec succès in vitro sur des biopsies de patients (notamment de tumeurs de cancer du pancréas, du sein ou de sarcome)."

Vos questions fréquemment posées sur les cancers et les métastases :

Cela dépend du type de cancer, de sa localisation et de la réponse aux traitements. Un cancer qui a métastasé est souvent associé à la notion de cancer avancé. On parle aussi de cancer généralisé.

Cancer sein avec métastases osseuses

Dans le cadre du cancer du sein métastatique, 20% environ des patientes sont encore en vie 5 ans après le diagnostic, selon la Fondation ARC. D'autres sources donnent une médiane de survie de 22 mois (soit un taux de survie de 50% à 2 ans) . Mais ce sont des statistiques. Les progrès de la médecine peuvent offrir dans certains cas de meilleures perspectives grâce aux soins de confort, au traitement palliatif, à la prise en charge de la douleur, au soutien psychologique.

Espérance vie cancer prostate osseuses hanche

Dans le cadre du cancer de la prostate métastasé, notamment aux os, l'espérance de vie à 5 ans est d'environ 50%. Il s'agit là de statistiques qui ne recouvrent en rien la réalité vécue par les patients et patientes.

Le cancer métastatique est considéré comme le dernier grade ou stade de la maladie : stade ou grade IV. C'est un stade de la maladie qui est sérieux. La prise en charge dépend de la localisation, du type de cancer, de la réponse aux traitements de la part du ou de la patiente.

Cancer généralisé : vivre 10 ans avec des métastases ?

On considère que ce stade de cancer est rarement guérissable, mais il est possible de permettre à certains malades de vivre comme avec une maladie chronique parfois plusieurs années.

Les scientifiques considèrent qu'il est rare de soigner des métastases, en revanche, les progrès de la médecine autorisent une prise en charge des patients et des patientes qui permet de surveiller la progression de la maladie durant des années. Cela dépend de nombreux facteurs : type de cancer, localisation, réponse aux traitements, âge et état de santé...

On parlera de cancer primitif pour la tumeur qui s'est développée en premier dans telle ou telle partie du corps. A partir de cette première tumeur, il peut arriver que des cellules se détachent et migrent pour former une autre tumeur dans une autre partie du corps : on parlera de métastases. Ainsi, lorsqu'un cancer de la prostate se développe, il peut éventuellement provoquer le développement de métastases, par exemple, dans les os, et créer, en réalité, un second cancer dans les os.

Article écrit le 23/05/2025, vérifié par Pierre Luton, Journaliste expert, spécialisé santé, social et référenceur SEO