Tout ce qu'il faut savoir sur l'accouchement

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L’accouchement par le siège

Rédigé par le Dr Zaique-Thouveny Ariane, gynécologue-obstétricien à la Polyclinique Majorelle (Nancy)

La présentation du siège en fin de grossesse concerne environ 4 à 5 % des grossesses. Cette particularité entraîne une prise en charge spécifique. Quand votre obstétricien constate que le fœtus est en siège à la fin de la grossesse, il va vous proposer différentes options.

Les types de présentation du siège

Il existe 2 types de présentation du siège :

  • Le siège dit « complet » où le fœtus est assis en tailleur dans le bassin maternel
  • Le siège dit « décomplété », où le fœtus a une ou les jambes relevées

Généralement dépistée au 8° mois de grossesse, la présentation du siège est suggérée par l’examen clinique et, le plus souvent, confirmée en échographie.

Que faire face à une présentation par le siège ?

Suite à ce constat, votre obstétricien va discuter avec vous des différentes possibilités :

Tenter, si vous le souhaitez, une Version par Manœuvres externes (VME). Il s’agit d’essayer de retourner votre bébé pour lui amener la tête en bas, en le mobilisant à travers votre paroi abdominale, par une rotation douce.

On la propose généralement à partir de 36 SA. Son taux de réussite est de 50 à 60 %. Ce geste, qui n’est douloureux ni pour la mère ni pour l’enfant, est pratiqué à la maternité, en hospitalisation de quelques heures. Un contrôle échographique de la présentation est réalisé, ainsi qu’un enregistrement du rythme cardiaque fœtal. Un traitement peut vous être administré pour relâcher l’utérus.

Après la version, une surveillance du rythme cardiaque fœtal ainsi qu’une prise de sang seront réalisés. Si vous êtes de rhésus négatif, une injection intraveineuse d’immunoglobulines anti-D sera nécessaire pour éviter une incompatibilité sanguine.

Un nouveau contrôle du rythme cardiaque fœtal sera réalisé le lendemain.

Les complications sont rares, à type de contractions utérines, de mise en travail, de pertes de sang voire de liquide amniotique et exceptionnellement, d’anomalies du rythme cardiaque fœtal, rendant nécessaire la césarienne en urgence.

L’acupuncture ou la moxibustion peuvent être une aide précieuse.

Des postures, telles que le pont indien, peuvent faciliter la pirouette de votre bébé. Il convient de rester 20 minutes, matin et soir, allongée sur le dos, les fesses étant surélevées de 30 cm.

Accouchement par voie naturelle ou césarienne ?

Si votre bébé est toujours en siège, votre médecin évaluera les chances de succès d’un accouchement par voie naturelle ou la nécessité de pratiquer une césarienne d’emblée. Pour cela, une radiopelvimétrie sera réalisée. Elle permet d’apprécier les dimensions de votre bassin et de réaliser une confrontation fœto-pelvienne, autrement dit de comparer les mesures du bébé à celles de votre bassin.

En effet, si votre bébé présente une restriction de croissance (retard de croissance) ou un excès de croissance (macrosomie fœtale), ce peut être une contre-indication. De même, si vous avez un diabète gestationnel mal équilibré, un placenta prævia, un antécédent de césarienne, si c’est votre premier enfant, … tout sera pris en compte pour accorder ou non une tentative d’accouchement par voie vaginale.

Votre choix sur la voie d’accouchement reste au cœur de la décision. Il est primordial que vous adhériez complètement à la proposition de votre obstétricien, qui vous aura expliqué au préalable, les différentes possibilités, les bénéfices et les risques inhérents à chaque option.

Si vous souhaitez une césarienne programmée, n’oubliez pas qu’il s’agit d’une véritable intervention chirurgicale, la plupart du temps réalisée sous analgésie loco-régionale (péridurale ou rachianesthésie). L’obstétricien réalise une incision horizontale le plus souvent, à la limite des poils pubiens, et l’ouverture de l’utérus permet d’extraire l’enfant. Les parois de l’utérus et l’abdomen sont ensuite suturés. Les suites et la durée d’hospitalisation sont un peu plus longues que celles d’un accouchement par voies naturelles. La césarienne diminue considérablement, sans toutefois les faire disparaître totalement, les risques de lésions traumatiques pouvant survenir lors d’un accouchement par les voies naturelles. Malgré tout, ce geste comporte pour vous des risques supérieurs à ceux d’un accouchement par voies vaginale (infection, hémorragie, phlébite, …). Lors de votre prochaine grossesse, l’existence d’une cicatrice sur votre utérus expose à un risque, rare, de rupture utérine ou d’anomalies du placenta.

Si, en accord avec votre médecin, vous souhaitez accoucher par voie vaginale, sachez que, comme dans tout accouchement, la césarienne est possible à tout moment. A votre arrivée en salle de naissance, une échographie confirmera la présentation du bébé et appréciera les mesures de sa tête, ainsi que sa flexion. La pose de péridurale est encouragée. La dilatation et la progression du travail doivent être « brillantes », régulières et harmonieuses, reflet d’une bonne évolution de l’accouchement. Le dégagement du bébé est spectaculaire, les fesses d’abord, puis les pieds, et le reste du corps suit pour finir par le dégagement de la tête, et votre obstétricien accompagnera éventuellement la naissance de votre bébé par des manœuvres qui visent à prévenir d’éventuelles complications. Le gynécologue, la sage-femme, l’auxiliaire de puériculture, ainsi qu’anesthésiste et pédiatre seront présents.
L’élément essentiel reste le dialogue avec votre obstétricien, qui souhaite, comme vous, que l’accouchement soit réalisé dans les meilleures conditions, pour que la mère et l’enfant se portent bien.

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La tokophobie, quand l’accouchement vous terrifie

Rédigé par Sandra Jacquemont, Responsable Maternité-Néonatologie Clinique Kennedy, Nîmes.

Du Grec tokos « accouchement » et phobos « peur », la tokophobie est la peur pathologique de la grossesse et de l’accouchement. Au-delà de la crainte normale des femmes face à ces évènements, la tokophobie est une peur extrême, irrationnelle et persistante entraînant des conduites d’évitement envers la maternité plus ou moins accompagnées d’attaques de panique, d’insomnie et de cauchemars.

La tokophobie est décrite depuis le 18 ième siècle où des cas de suicides étaient constatés à cause de cette peur extrême. Nous retrouvons ces observations au 19 ième siècle mais les taux de mortalité maternelle et infantile étaient élevés et on peut comprendre que la peur de la grossesse et de l’accouchement était fondée. De nos jours, avec les progrès médicaux et le taux de mortalité qui a considérablement diminué, cette peur est considérée comme irrationnelle. Paradoxalement, la médicalisation actuelle de l’accouchement provoque d’autres peurs : la crainte des hôpitaux, des médecins, des instruments et ce qui n’a jamais changé depuis des siècles, la crainte de la douleur et de la mort en couches.

Les différentes sortes de tokophobie

Les psychiatres distinguent 3 sortes de tokophobie:

  • La tokophobie primaire affecte les femmes nullipares. Elle remonte souvent à l’enfance ou l’adolescence à la suite d’une expérience négative (abus sexuel, récit d’expérience familiale négative concernant l’accouchement…). Ces femmes ont des relations sexuelles normales mais la contraception est excessive et scrupuleuse avec l’emploi de plusieurs méthodes simultanées. Quand le désir d’enfant dépasse cette peur, elles souhaitent souvent accoucher par césarienne programmée.
  • La tokophobie secondaire affecte les femmes multipares car elle survient après un accouchement difficile, que ce soit physique (extractions instrumentales, épisiotomies douloureuses…) ou psychologiques (enfant anormal, mort-né …).
  • La tokophobie faisant partie des symptômes d’une dépression pré-natale où le fait de prendre conscience de sa grossesse et de ses implications entraîne un syndrome dépressif.

Etiologies : les causes de cette phobie

Certains traits de personnalité prédisposent les femmes à développer la tokophobie comme les personnes souffrant d’anxiété généralisée et de dépression. Elle augmente le risque suicidaire de ces femmes enceintes. La tokophobie est aussi retrouvée chez les personnalités obsessives-compulsives ayant une obsession face à la propreté et à la contamination et qui sont donc en recherche de « l’idéal » dans la grossesse et l’accouchement.

La tokophobie peut être aussi de cause physique après un abus sexuel, une expérience d’accouchement traumatisante et où un simple toucher vaginal engendre l’apparition de flashbacks.

Nous retrouvons des causes sociales ou culturelles où les mythes les plus communs concernant la grossesse (« ton corps va se déformer »), le travail (« j’ai souffert pendant 2 jours ») et l’accouchement (« j’ai eu si mal que j’ai cru mourir ») peuvent être sources de peur chez les femmes. Les histoires entendues, la mauvaise qualité de l’information sur internet, les émissions de télé-réalité peuvent miner le sentiment de confiance dans la capacité d’accoucher et véhiculer une influence négative.

Les conséquences de la tokophobie

Les conséquences de la tokophobie peuvent être multiples :

Risques pour la mère :

  • Insomnie/manque de sommeil
  • Dépression prénatale
  • Vomissements importants pendant la grossesse
  • Demande d’avortement
  • Demande de césarienne
  • Travail long avec augmentation de l’usage de l’analgésie épidurale
  • Risque accru d’accouchement assisté
  • Risque accru de dépression post-natale
  • Faible lien d’attachements avec le nourrisson
  • Plus d’autres grossesses ou long délai entre les grossesses
  • Stérilisation ultérieure

Risque pour le bébé :

  • Faible lien d’attachement avec la mère
  • Augmentation des admissions à l’unité de soins intensifs de néonatologie (+ 8%)
  • Nourrisson de plus petit poids à la naissance
  • Effets émotionnels à long terme sur le nourrisson

Comment faire face ?

Si vous souffrez de tokophobie, il est essentiel que vous soyez prise en charge par une équipe pluridisciplinaire. Il est important d’exprimer ses peurs et ses angoisses. Impliquez le papa de votre futur enfant. Entourez-vous d’une sage-femme pour apprendre à vous relaxer et prendre des cours d’accouchement. Parlez à votre gynécologue qui pourra vous orienter vers un psychologue ou vers des méthodes de relaxation (sophrologie, hypnose…) et verra avec vous le projet de naissance qui vous correspondra le mieux.

Ne laissez pas cette phobie gâcher cette aventure fascinante que représente la maternité.

Couper le cordon ombilical

Couper le cordon ombilical est un geste souvent empreint d’une grande symbolique. En effet, s’il est présent et s’il le souhaite, le papa ou le partenaire peut effectuer cet acte et ainsi séparer physiquement et symboliquement bébé de maman, fusionnels depuis maintenant 9 mois. Mais dans les faits, quand et comment couper le cordon ombilical ?

Le rôle du cordon ombilical

Le cordon ombilical se forme entre la quatrième et la huitième semaine de grossesse. Il permet, durant la grossesse, les échanges vitaux entre le placenta et le sang du fœtus : c’est grâce à lui que bébé est en mesure de recevoir l’oxygène et les éléments nutritifs nécessaires à son bon développement. Mais après l’accouchement, le cordon ombilical n’a plus d’utilité puisque bébé est désormais en capacité de respirer seul et de s’adapter à son nouvel environnement. C’est pourquoi il est nécessaire de le couper !

Quand couper le cordon ombilical ?

Tous les professionnels de santé sont d’accord sur le fait que le cordon ombilical doit être coupé durant les premières minutes de vie de bébé. Pendant longtemps, il a été d’usage de le couper dans les secondes qui suivaient la naissance de bébé. Désormais, l’Organisation Mondiale de la Santé, recommande d’attendre quelques instants de plus. Cela permettrait en effet de limiter les risques d’anémie (manque de globules rouges) et de favoriser une meilleure oxygénation.

Comment se déroule l’acte ?

Juste après la naissance de bébé, la sage-femme va clamper le cordon ombilical. Cela signifie qu’elle va poser deux pinces à quelques centimètres d’intervalle afin d’interrompre la circulation du sang dans le cordon. Elle va ensuite couper le cordon entre ces deux pinces ou proposer au papa ou au partenaire de le faire s’il le souhaite et s’il n’y a pas de contre-indication médicale.
Il est important de préciser que le cordon ombilical ne possède pas de nerf : bébé et maman ne ressentent donc aucune douleur durant cet acte !

Les soins du cordon

Durant les jours qui suivent la naissance de bébé, et même après le retour à la maison, les soins du cordon vont être très importants. En effet, il est primordial d’éviter toutes les infections possibles, notamment liées à la proximité des selles et des urines. C’est pourquoi, lors de votre séjour à la maternité, vous allez apprendre les bons gestes d’hygiène à reproduire pour les soins du cordon. N’hésitez pas à demander autant de fois que nécessaire à un professionnel de santé de vous montrer les gestes à adopter afin de rentrer chez vous sereinement.

Le morceau de cordon ombilical qui reste accroché à bébé va tomber naturellement entre les 5 et 20 jours qui suivent la naissance, laissant place à une cicatrice… plus communément appelée nombril ! Une fois que le cordon est tombé, il est nécessaire de poursuivre les soins quelques jours encore afin d’assurer une cicatrisation la plus complète et jolie possible.

Le don de sang de cordon

La plupart du temps, le cordon ombilical est jeté juste après la naissance. Pourtant le don de sang de cordon peut servir à sauver des vies. En effet, les cellules contenues dans le sang de cordon peuvent permettre de traiter certaines maladies sanguines comme la leucémie. Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter notre article « Le don de sang de cordon » dans ce même dossier conseils ou vous renseigner auprès de l’Etablissement français du sang.

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