La cruralgie, une douleur intense liée au nerf crural, peut être déclenchée par plusieurs facteurs. Parmi eux, certaines tumeurs, bien que rares, jouent parfois un rôle significatif. Certains cancers peuvent donc provoquer une cruralgie. Voici pourquoi.

Quelles tumeurs peuvent provoquer une cruralgie ?

Cruralgie : définition

Le nerf crural, à la fois sensitif et moteur, prend naissance de la moelle épinière entre les 2e, 3e et 4e vertèbres lombaires. Il passe à travers la cuisse, le genou, le mollet et jusqu’au pied, permettant la flexion et l’extension des jambes et transmettant des sensations comme la douleur ou les variations de température. La cruralgie est une affection causée par la compression du nerf crural, souvent au niveau de ses racines par les disques intervertébraux. 

Cette compression entraîne une inflammation qui provoque des douleurs irradiant du bas du dos jusqu’au pied, sur le trajet du nerf crural. Lorsque le nerf crural est comprimé, la douleur se manifeste le long de son trajet et peut varier selon la racine affectée. Cette douleur peut être intense et invalidante, et nécessiter une prise en charge médicale adaptée pour soulager les symptômes et traiter la cause sous-jacente.

Facteurs et causes possibles de la cruralgie

La cruralgie peut résulter de plusieurs causes. La hernie discale lombaire est la cause la plus fréquente, lorsqu’une partie du disque intervertébral dépasse et compresse le nerf crural. Un rétrécissement du canal lombaire, souvent dû à l’arthrose, peut aussi exercer une pression sur ce nerf. Le spondylolisthésis, un glissement de vertèbre, peut également provoquer une cruralgie en étirant le nerf. 

Parmi les causes moins courantes, on trouve les tumeurs, bénignes ou malignes, qui peuvent exercer une pression sur le nerf. L’arthrose de la hanche, bien que rare, peut imiter les symptômes de la cruralgie (la radiographie permet d’obtenir un diagnostic précis). Enfin, certaines infections ou inflammations locales peuvent également affecter le nerf crural.

Cruralgie : les symptômes fréquents

Les symptômes de la cruralgie varient en fonction de la gravité et de la cause sous-jacente. Les patients ressentent fréquemment des douleurs aiguës ou chroniques dans le bas du dos, la fesse, la hanche et le devant de la cuisse. Ces douleurs peuvent s’accompagner de sensations de brûlure, de picotements, d’engourdissements et parfois de décharges électriques. 

Dans les cas plus sévères, des symptômes moteurs peuvent apparaître, tels que la faiblesse musculaire, rendant la marche difficile. Une sensation de genou qui se dérobe peut également se manifester. Les cas les plus graves en phase aiguë peuvent s’accompagner d’une incapacité partielle ou totale à bouger la jambe ou le pied, ce qui implique une intervention médicale urgente.

Y a-t-il un lien entre certains cancers et une cruralgie ?

Certaines tumeurs cancéreuses peuvent être à l’origine d’une cruralgie, même si cela est plutôt rare. Les tumeurs de la colonne vertébrale, qu’elles soient primaires ou secondaires (métastases), peuvent en effet exercer une pression sur le nerf crural, provoquant ainsi des douleurs. Les tumeurs pelviennes, en particulier celles affectant les os ou les tissus mous avoisinants, peuvent aussi parfois entraîner une cruralgie. 

Il est recommandé de consulter un médecin, surtout si les douleurs persistent malgré les traitements conventionnels ou s’accompagnent d’autres symptômes comme la perte de poids, une fatigue inexpliquée ou des antécédents de cancer. Un diagnostic par imagerie médicale, comme l’IRM, est souvent nécessaire pour identifier la présence de tumeurs et entreprendre un traitement adapté.

Traitement de la cruralgie

La prise en charge thérapeutique de la cruralgie varie selon sa cause et sa gravité. Elle repose sur une approche globale et multidisciplinaire, avec des traitements médicamenteux, une rééducation physique, et, si nécessaire, des interventions chirurgicales. 

Pour soulager les douleurs, la prise d’anti-inflammatoires est souvent la première étape. Ces médicaments réduisent l’inflammation et atténuent les douleurs diffuses. Les antidouleurs peuvent être prescrits pour un soulagement plus rapide et efficace. Les décontractants musculaires sont également utilisés pour relâcher les muscles tendus et réduire la douleur. Le repos fait partie intégrante du traitement. Il est généralement recommandé de prendre au moins 2 semaines de repos total pour permettre à l’inflammation de diminuer.

Pendant cette période, il est vivement recommandé d’éviter les activités physiques intenses et de privilégier une posture qui minimise la pression sur le nerf crural. Pour les douleurs très importantes, des infiltrations de corticoïdes peuvent être envisagées. Ces injections ont un effet anti-inflammatoire puissant et procurent un soulagement quasi immédiat. 

Les infiltrations sont souvent réalisées par un rhumatologue ou un spécialiste de la douleur. Un kinésithérapeute peut proposer des séances avec des exercices spécifiques pour renforcer les muscles du dos et améliorer la posture, ce qui aide à prévenir les récidives. En cas de hernie discale, la chirurgie peut s’avérer nécessaire pour enlever la hernie et décomprimer le nerf. 

Cette intervention est discutée lorsque les traitements conservateurs échouent. Pour prévenir les récidives, adopter une bonne hygiène de vie est indispensable. Cela inclut une alimentation équilibrée et la pratique régulière de sports qui renforcent le dos, comme la natation. Il est également conseillé de consulter des professionnels de santé pour apprendre les postures à privilégier et les exercices à privilégier, surtout chez les personnes qui sont souvent touchées par des douleurs dorsales ou des névralgies.

Article écrit le 18/07/2024, vérifié par l'équipe oncologie des Dentellières