Cancer du sein chez la femme jeune, facteurs de risque, diagnostic et traitements
Le cancer du sein affecte rarement les femmes jeunes. Toutefois, lorsqu’il se déclare chez ce panel de la population, il est particulièrement préoccupant. En effet, les femmes plus jeunes sont souvent moins attentives à la santé de leur poitrine, estimant – à raison – le risque de cancer mammaire peu probable.
S’il est vrai que le cancer du sein chez la femme jeune est rare, sa prise en charge est aussi plus délicate. Il est donc d’autant plus important de redoubler de vigilance et de consulter au moindre doute, plutôt que d’écarter d’emblée l’hypothèse d’un cancer au risque de limiter ses options de traitements et leur efficacité.
Le cancer du sein chez la femme jeune : points clés
La survenue du cancer du sein chez la femme jeune est rare, cette maladie affectant plus volontiers les femmes ménopausées, avec un âge moyen au diagnostic de 63 ans.
On considère que seuls 5 % des femmes atteintes d’une tumeur mammaire cancéreuse sont âgées de moins de 40 ans. La faible incidence des tumeurs mammaires chez ce panel de la population peut pousser les femmes de moins de 40 ans à baisser leur garde, mais il est important de noter que le cancer du sein existe bel et bien chez la femme jeune – y compris en l’absence de prédispositions génétiques.
Sur une jeune patiente, le diagnostic est souvent plus délicat, et la maladie plus agressive. Il peut alors être nécessaire d’avoir recourt à des thérapies plus lourdes pour en venir à bout. Sans paniquer outre mesure, il est donc essentiel de porter une attention particulière à la santé de sa poitrine et d’adhérer pleinement aux campagnes de dépistage nationales en vigueur en France pour bénéficier de la meilleure prise en charge possible.
Le cancer du sein est, certes, un cancer de bon pronostic, mais cela demeure intimement lié à la précocité de son diagnostic, rendue possible par les avancées de la recherche médicale.
Le diagnostic du cancer du sein chez la femme jeune
Le processus de diagnostic du cancer du sein est similaire chez la femme jeune et chez la femme âgée, mais les outils mobilisés ne sont pas aussi efficaces chez la femme jeune, et la détection de symptômes motivant une consultation précoce est plus délicate.
En effet, l’imagerie médicale - et notamment la mammographie - joue un rôle considérable dans la détection des lésions mammaires cancéreuses. Or, chez la femme jeune, les tissus mammaires sont plus denses, rendant la détection d’une éventuelle tumeur plus difficile.
En outre, les fluctuations hormonales liées au cycle menstruel engendrent une variété de symptômes normaux (gonflement, sensibilité, douleur mammaire…) pouvant masquer l’apparition de signes révélateurs d’une pathologie mammaire.
Même lorsque les symptômes du cancer sont détectés par la patiente, les femmes jeunes n’ont pas toujours tendance à consulter pour s’assurer de l’absence de malignité de l’anomalie, car les masses et autres lésions du sein sont habituellement bénignes chez ce panel de la population.
Les facteurs de risque du cancer du sein chez la femme jeune
Dans la population globale, l’âge est le principal facteur de risque du cancer du sein. Chez la femme jeune, qui n’est pas concernée par ce facteur, c’est la génétique qui tient ce rôle.
En effet, bien que seuls 5 % des patientes atteintes de cancers du sein présentent cette anomalie (tous les âges confondus), les mutations des gènes BRAC1 et BRAC2 favorisent la survenue du cancer avant 40 ans.
Une mauvaise hygiène de vie peut également jouer un rôle considérable dans les risques de survenue du cancer du sein.
Le tabagisme, la sédentarité et la surconsommation d’alcool sont autant de facteurs de risque avérés.
Les traitements du cancer du sein chez la femme jeune
Chez la femme jeune, le diagnostic du cancer du sein survient habituellement tardivement, et la maladie est plus susceptible d’avoir atteint un stade déjà avancé de son évolution (voir notre article sur le cancer du sein de stade 3). Le protocole de traitement, toujours entièrement personnalisé en fonction de chaque patiente et de chaque cancer, comprend donc typiquement des thérapies agressives.
La chirurgie radicale constitue le traitement de première ligne des cancers du sein chez la femme jeune. Elle consiste en l’ablation du sein dans sa totalité afin d’ôter une marge de tissus sains suffisante autour de la tumeur pour réduire les risques de récidive.
La radiothérapie, la chimiothérapie et l’hormonothérapie sont couramment administrées en complément de la chirurgie afin, également, de réduire les risques de récidive. Dans certains cas, et notamment lorsque le cancer a déjà atteint un stade métastatique au moment du diagnostic, la chimiothérapie peut devenir le traitement de première intention, car l’efficacité des traitements locaux, comme la chirurgie, est très limitée.
Ces dernières décennies, les avancées de la recherche médicale ont permis à de nouvelles thérapies prometteuses de voir le jour.
Les thérapies ciblées, plus précises et moins lourdes que la chimiothérapie, sont d’ores et déjà couramment utilisées dans la prise en charge de nombreux cancers du sein avec des résultats convaincants. L’immunothérapie, encore à l’étude, peut être prescrite dans le cadre d’essais cliniques.
Ce traitement, qui stimule le système immunitaire pour lui permettre d’éliminer lui-même les cellules cancéreuses, pourrait révolutionner l’avenir proche de la médecine oncologique.
Article écrit le 17/07/2023, vérifié par l'équipe oncologie des Dentellières