Le dépistage
Qu’est-ce qu’un cancer ORL ?
Un cancer de la sphère ORL (oto-rhino-laryngée), aussi nommé cancer de la tête et du cou, est une maladie qui se développe dans l’un des organes formant les voies aérodigestives supérieures (VADS). Il s'agit des cancers de la bouche, du nasopharynx, de l’oropharynx, de l’hypopharynx (qui composent le pharynx) et du larynx.
Quel dépistage pour un cancer ORL ?
- Ce qui amène le plus souvent à une consultation est une douleur ou une tuméfaction ou l’apparition d’une « boule » dans le cou, mais aussi une gêne pour avaler ou pour respirer, une modification de la voix, des douleurs d’oreille.
- Aucune action ni dépistage existant pour le cancer ORL. La sensibilisation sur les facteurs de risque tel que l’alcool, le tabac, et l’hygiène buccodentaire est plus qu’importante
- Une consultation chez le médecin traitant est vivement recommandée à la moindre lésion suspecte.
- A été observé l’apparition de cancer ORL chez des patients non-fumeurs et ne consommant pas d’alcool. Ces cancers sont dûs au virus HPV (papillomavirus humains). Une campagne conseille donc de vacciner les jeunes garçons contre ce virus.
Quels examens cliniques dans le dépistage et le diagnostic des cancers ORL ?
- L’examen clinique est réalisé avec une source lumineuse ou un fibroscope. L’ORL examine les voies aérodigestives supérieures à la recherche d’une éventuelle lésion.
- L’examen endoscopique : C’est un examen réalisé sous Anesthésie Générale au bloc opératoire. Il permet de visualiser les éventuelles tumeurs et de faire des prélèvements (biopsie) pour ensuite les envoyer au laboratoire qui confirmera le diagnostic de cancer 8 à 10jours sont nécessaire pour récupérer l’anapath et ainsi connaitre les caractéristiques de la lésion.
- Les examens d’imagerie : IRM, scanner, tep scanner, ils permettent de définir au mieux la localisation de la tumeur. Ils permettent aussi de voir s’il y a des localisations dans d’autres organes (appelé bilan d’extension)
Que se passe t’il après la confirmation du diagnostic
- En cas de confirmation du diagnostic, le médecin ORL présente le dossier en réunion de concertation disciplinaire (RCP) pour décider du traitement avec une équipe médicale (radiologue, radiothérapeute, oncologue médical) et adapter au mieux la prise en charge.
- Les décisions thérapeutiques sont ensuite annoncées et expliquées au patient (consultation d’annonce médicale)
Le traitement
Quels sont les traitements pouvant être proposés ?
Comment ça se passe s’il y a recours à la chirurgie
- La chirurgie a pour but d’enlever la tumeur dans son intégralité. Elle s’accompagne d’un curage ganglionnaire si nécessaire
- Le traitement par chirurgie peut amener à une trachéotomie : cette ouverture créée au niveau de la trachée dans laquelle est insérée une canule (tube en plastique courbé d’environ 10 cm) qui permet la respiration. Celle-ci est provisoire et refermée une fois le traitement terminé. En cas de laryngectomie totale on parlera cette fois de trachéostomie : abouchement de la trachée à la peau. Ce geste est définitif, il entraine une perte de la voix normale.
La radiothérapie est un traitement des plus efficaces contre le cancer.
- Elle utilise des rayonnements ionisants émis par des appareils spécialisés, appelés accélérateurs, pour détruire les cellules cancéreuses et empêcher leur multiplication. La radiothérapie permet d’atteindre la tumeur avec une grande précision tout en préservant au maximum les tissus sains et les organes à risque. Des cellules saines dans l’environnement de la tumeur peuvent être touchées par l’irradiation, mais leurs résistances et leurs capacités de régénération leurs permettent de se rétablir rapidement.
- L’action de la radiothérapie est purement locale, elle agit uniquement sur la zone traitée.
- La radiothérapie peut être administrée seule ou dans le cadre de protocoles associant d’autres modalités de traitements comme la chimiothérapie (on parle alors de traitement concomitant) ou la chirurgie (la radiothérapie étant alors complémentaire du traitement chirurgical).
La chimiothérapie est une des méthodes de traitement du cancer.
- Elle consiste en l’administration de médicaments anti-cancéreux, aussi appelés anti-tumoraux, qui vont agir sur les cellules cancéreuses, soit en les détruisant ou en bloquant leur croissance, soit en les empêchant de se multiplier et/ou de s’étendre à d’autres parties du corps.
- Le traitement par chimiothérapie est défini selon un protocole propre à chaque patient, il est intégré à son Programme Personnalisé de Soins.
- Le dosage des médicaments anti-cancéreux, la durée et le mode d’administration du traitement dépendent de l’état de santé du patient, du type de tumeur, de sa localisation et de son stade. Il s’agit d’un traitement personnalisé, conçu en fonction des besoins spécifiques de chaque patient. Le protocole n’est pas figé dans le temps : il peut être modifié à tout moment par l’oncologue médical, selon la tolérance et l’efficacité du traitement.
- L’action de la chimiothérapie est systémique, c’est-à-dire qu’elle agit sur l’ensemble du corps en ayant des effets sur la tumeur d’origine et les éventuelles métastases. Cependant, ce mode d’action impacte également les cellules saines provoquant des effets secondaires.
Palmarès Le Point 2024
1er pour le Cancer ORL au niveau régional
Soins de support
Pourquoi avec recours aux soins de support ?
- Le traitement du cancer repose pas que sur les différentes thérapeutiques décrites. Les soins de support sont une partie intégrante du traitement et du parcours de soins.
- Le service de soins de support est composé d’une équipe pluridisciplinaire mise à disposition pour accompagner selon les besoins. Il est composé d’un médecin, de diététiciennes, de psychologues, d’une infirmière.
- Plusieurs parcours sont proposés : en amont et en aval de la chirurgie mais aussi de l’ETP (éducation thérapeutique du patient).
Le Programme d'éducation thérapeutique :
Le programme d’Education Thérapeutique du Patient vise à aider les patients diagnostiqués de cancer en attente de traitement ou non ainsi que leurs proches à connaitre et appréhender la maladie, pour améliorer leur qualité de vie avant, pendant quand cela est possible, et surtout après traitement, dans un contexte où l’après cancer peut être source de difficultés et d’errance tant pour le patient et ses proches.
L’enjeu est de permettre au patient d’acquérir de nouvelles compétences répondant à ses besoins médico-psycho-sociaux et à son environnement. Celles-ci concernent en priorité la prise en charge de la douleur, la prise en charge nutritionnelle avec l’alimentation et le reconditionnement physique après traitement, mais également le soutien psychologique pour permettre l’expression des angoisses, des peurs et des besoins et ainsi se reconstruire après cette épreuve
Ainsi les objectifs de ce programme sont :
- D’améliorer la prise en compte de l’ensemble des besoins du patient durant son parcours tout en favorisant son autonomie :
- Avec l’acquisition des connaissances concernant sa maladie et les traitements
- La reconnaissance et la gestion des effets secondaires du traitement
- Assurer la continuité de la prise en charge en soins de support en particulier lors du retour à domicile après les traitements
- Avec une approche multidisciplinaire : physique, psychique, sociale…
- De contribuer à améliorer la qualité de vie du patient et son entourage.
- Par la reconnaissance des signes d’alerte
- Par l’identification des professionnels pouvant l’aider dans les différentes démarches en cas de besoin.
- Par la possibilité d’échanger avec d'autres patients durant les séances, et de ne plus être seul(e ) face à la maladie.
Prévention :
Depuis 2021, avec le soutien de l’ARS , nous avons mis en place une solution mobile de prévention à l’aide d’un bus de prévention nommé l’Hos’CARE tour. Cet outil nous permet de développer des approches de type « aller vers » sur les territoires d’implantation de nos établissements. L’objectif est de faire de la prévention en dehors de nos murs ciblés sur les territoires spécifiques pour aller toucher les personnes au plus près de chez eux via les maisons de santé, les supermarchés, les centres villes dans les zones prioritaires et/ou n’étant pas à proximité d’un établissement de santé. Une équipe de professionnels formés sillonne le territoire pour sensibiliser aux différents facteurs de risque et aux modalités existantes de dépistages organisés.
Questions fréquentes
Les cancers ORL se déclinent en plusieurs variétés, en fonction de l'organe touché. On distingue principalement :
- Le cancer de la bouche, qui peut affecter la langue, les lèvres, le plancher de la bouche ou les gencives.
- Le cancer du pharynx, localisé dans la gorge, et se subdivise en trois types : nasopharynx, oropharynx et hypopharynx.
- Le cancer du larynx, qui touche les cordes vocales et la région de la trachée.
- Le cancer du nez et des sinus, plus rare mais tout autant préoccupant.
Chaque type de cancer ORL présente des symptômes spécifiques, nécessitant des approches thérapeutiques différentes.
Le carcinome épidermoïde est le type de cancer ORL le plus fréquemment rencontré. Il naît dans les cellules squameuses, qui constituent la majeure partie de l'épiderme. Ce cancer est notamment caractérisé par des excroissances épaisses et squameuses qui apparaissent sur la muqueuse et ne guérissent pas.
Il se développe principalement à partir du tissu de la muqueuse, le plus souvent dans la cavité buccale, le pharynx ou le larynx. Son diagnostic est généralement établi suite à un examen clinique en oto-rhino-laryngologie et à une biopsie des lésions suspectes.
Le choix du traitement dépend d'une part des caractéristiques du cancer : de l'extension locale de la tumeur dans la sphère ORL et du stade global de la maladie, déterminé par son éventuelle extension à d'autres endroits dans le corps.
Impact du tabagisme et de l'alcool
La consommation de tabac et d'alcool est un facteur déterminant dans le développement des cancers ORL. L'impact délétère de ces deux substances est non seulement individuel, mais il est également amplifié lorsqu'elles sont consommées conjointement.
- Tabac : Il est le principal facteur de ces cancers. Il affecte particulièrement le larynx et les poumons, mais peut aussi provoquer des cancers du plancher de bouche de la langue.
- Alcool : Malgré un impact moindre que le tabac, l'alcool reste un facteur de risque significatif, notamment pour le cancer de l'hypopharynx.
- Tabac et alcool : Leur consommation conjointe ne fait pas que s'additionner, elle multiplie les effets néfastes. Les muqueuses exposées à ces deux substances ont un risque multiplié par cinq de développer une tumeur.
Les personnes les plus exposées sont celles qui fument beaucoup et boivent de manière excessive. De plus, le tabagisme passif peut aussi être un facteur de risque. Il est donc crucial de sensibiliser sur les méfaits de ces deux substances pour prévenir les cancers ORL.
Dans la détection précoce du cancer ORL, certains signes ne doivent pas être négligés. Si vous remarquez une modification de votre voix, des douleurs persistantes dans votre gorge ou une difficulté à avaler pendant plus de trois semaines, il est recommandé de consulter un professionnel de santé.
- Un aphte ou une plaie dans la bouche qui ne guérit pas peut être un indice de cancer ORL, particulièrement si vous êtes fumeur ou consommez régulièrement de l'alcool.
- Prêtez attention à tout ganglion cervical dur ou enflé, ou à toute obstruction nasale unilatérale.
- La douleur à l'oreille, ou otalgie, est également un signe, surtout si elle est unilatérale et persistante.
Ces symptômes ne sont pas toujours associés à un cancer, mais ils justifient une consultation médicale, surtout si leur durée dépasse trois semaines.
Les cancers ORL (Oto-Rhino-Laryngologie) peuvent se développer dans différentes parties de la tête et du cou, incluant le nez, les sinus, la gorge, le larynx, la bouche et la langue. La détection précoce est cruciale pour un meilleur pronostic.
Les symptômes à surveiller :
- Bien que les symptômes puissent varier en fonction de la localisation du cancer, voici quelques signes qui doivent vous alerter et vous inciter à consulter un médecin :
- Voix modifiée: Enrouement persistant, perte de voix.
- Difficultés à avaler: Sensation de boule dans la gorge, douleur lors de la déglutition.
- Douleurs persistantes: Au niveau de la gorge, de l'oreille, ou dans la bouche.
- Saignements de nez fréquents ou inexpliqués.
- Masses ou épaississements dans le cou.
- Perte de poids inexpliquée.
- Difficulté à respirer par le nez.
- Engourdissement ou picotements dans la bouche ou sur le visage.
- Plaies dans la bouche qui ne guérissent pas.
Important : Ces symptômes peuvent également être liés à d'autres affections moins graves. Cependant, il est essentiel de consulter un médecin pour un diagnostic précis.
Le rôle du médecin ORL
Le médecin ORL est le spécialiste le mieux placé pour diagnostiquer un cancer ORL. Il procédera à un examen clinique approfondi qui inclus :
- L'examen des voies aériennes supérieures: À l'aide d'un miroir ou d'un nasofibroscope, le médecin examinera l'intérieur de votre nez, de votre gorge et de votre larynx.
- La palpation: Le médecin palpera votre cou à la recherche de ganglions lymphatiques enflés ou de masses.
- Des examens complémentaires: En fonction de ses observations, le médecin pourra prescrire des examens complémentaires tels qu'une biopsie (prélèvement d'un tissu pour analyse), un scanner, une IRM ou une TEP-Scan.
- Meilleur pronostic: Plus le cancer est détecté tôt, plus les chances de guérison sont élevées.
- Traitements moins invasifs: Les traitements à un stade précoce sont généralement moins agressifs.
- Moins de complications: Une détection précoce permet d'éviter la propagation du cancer et de réduire le risque de complications.
En résumé:
Si vous présentez l'un des symptômes mentionnés ci-dessus, n'hésitez pas à consulter votre médecin. Plus tôt le cancer est détecté, plus les chances de guérison sont élevées.
Détecter le papillomavirus (HPV) dans la gorge : ce qu'il faut savoir
Le papillomavirus (HPV) est plus connu pour être lié au cancer du col de l'utérus, mais il peut également affecter la gorge.
Symptômes : les reconnaître est complexe
Malheureusement, l'infection par le HPV dans la gorge ne provoque souvent aucun symptôme apparent dans les premiers stades. C'est l'une des raisons pour lesquelles le dépistage est complexe.
Que la tumeur soit provoquée par un papillomavirus ou non, le tableau est le même.
Il est important de noter que ces symptômes peuvent également être causés par d'autres problèmes de santé.
Comment le diagnostic est-il posé ?
Le diagnostic sera posé sur la biopsie de la tumeur. Le diagnostic définitif d'une infection par le HPV dans la gorge nécessite une biopsie. Le médecin prélèvera un petit échantillon de tissu suspect et l'enverra à un laboratoire pour analyse. Cette analyse permettra de déterminer la présence ou l'absence du virus et, si c'est le cas, de préciser le type de HPV en cause.
Facteurs de risque
Les principaux facteurs de risque pour l'infection par le HPV dans la gorge sont les mêmes que ceux pour les infections génitales par le HPV :
- Relations sexuelles orales non protégées avec de multiples partenaires.
- Commencement des relations sexuelles à un jeune âge.
- Système immunitaire affaibli.
Pourquoi est-il important de le détecter ?
La réponse au traitement radio-chimiothérapique est souvent meilleure en cas d’HPV responsable, chez un patient non-alcoolique et non fumeur.
Comment se protéger ?
Le meilleur moyen de se protéger contre l'infection par le HPV est de se faire vacciner. Le vaccin contre le HPV est particulièrement recommandé chez les adolescents avant le début de leur activité sexuelle.
En résumé, si vous avez des inquiétudes concernant une éventuelle infection par le HPV dans la gorge, n'hésitez pas à consulter votre médecin. Un diagnostic précoce est essentiel pour une prise en charge efficace.
Note importante: Cet article a un but informatif et ne remplace en aucun cas une consultation médicale.
Qu'est ce qu'un cancer des VADS?
Les cancers des voies aérodigestives supérieures (VADS) désignent un ensemble de cancers qui se développent dans la partie haute des voies respiratoires et digestives. En d'autres termes, ils touchent les zones par lesquelles l'air que nous respirons et les aliments que nous mangeons passent avant d'atteindre les poumons et l'estomac.
Où se situent les VADS ?
Les cancer VADS comprennent :
- La bouche: y compris la langue, les lèvres et les gencives.
- Le pharynx: la partie arrière de la gorge.
- Le larynx: les cordes vocales.
- Les sinus: les cavités situées dans les os du visage.
- Les fosses nasales.
L'âge n'est pas un facteur déterminant unique pour le développement d'un cancer ORL. Contrairement à certains cancers qui sont plus fréquents chez les personnes âgées, les cancers ORL peuvent toucher des personnes de tous âges, y compris les jeunes.
Cependant, il existe quelques tendances générales :
- Adultes: La majorité des cancers ORL sont diagnostiqués chez des adultes.
- Personnes âgées: Le risque augmente généralement avec l'âge, en particulier pour certains types de cancers ORL.
- Jeunes adultes et adolescents: Des cas de cancers ORL liés au virus du papillome humain (HPV) sont de plus en plus fréquents chez les jeunes, notamment les cancers de l'amygdale et de la base de la langue.
Pourquoi l'âge n'est pas le seul facteur ?
D'autres facteurs jouent un rôle important dans le développement des cancers ORL, tels que :
- Le tabagisme: C'est le principal facteur de risque.
- La consommation excessive d'alcool: L'association tabac-alcool augmente considérablement le risque.
- Le virus du papillome humain (HPV): Certains types de HPV sont impliqués dans le développement de certains cancers ORL.
- L'exposition à certains produits chimiques: Comme l'amiante ou le bois.
- Une mauvaise hygiène bucco-dentaire.
En résumé, si l'âge est un facteur à prendre en compte, il n'est pas le seul. Il est important de consulter un médecin si vous présentez des symptômes persistants comme un enrouement, des difficultés à avaler ou des douleurs à la gorge.
Pour plus d'informations, n'hésitez pas à consulter votre médecin ou un spécialiste ORL.
Le traitement d'un cancer ORL dépend de plusieurs facteurs:
- Le type de cancer: Chaque type de cancer ORL a ses spécificités.
- Le stade du cancer: Plus le cancer est détecté tôt, plus les options de traitement sont larges.
- La localisation de la tumeur: L'emplacement du cancer dans les voies aérodigestives supérieures influence le choix du traitement.
- L'état de santé général du patient: L'âge, d'autres maladies et la tolérance aux traitements sont pris en compte.
Les principales méthodes de traitement sont les suivantes :
- Chirurgie: Elle consiste à enlever la tumeur. C'est souvent le premier traitement envisagé, surtout pour les tumeurs localisées.
- Radiothérapie: Elle utilise des rayons pour détruire les cellules cancéreuses. Elle peut être utilisée seule ou en combinaison avec d'autres traitements.
- Chimiothérapie: Elle utilise des médicaments pour détruire les cellules cancéreuses. Elle peut être administrée par voie orale, intraveineuse ou directement dans la tumeur.
- Thérapie ciblée: Elle utilise des médicaments qui ciblent spécifiquement les cellules cancéreuses, laissant les cellules saines intactes.
Le choix du traitement se fait en concertation avec une équipe médicale spécialisée composée d'un médecin ORL, d'un oncologue, d'un radiothérapeute et d'autres professionnels de santé.
Les objectifs du traitement sont multiples:
- Guérir le cancer: C'est l'objectif principal.
- Limiter la propagation du cancer: Si une guérison complète n'est pas possible, le traitement vise à ralentir la progression de la maladie et à prolonger la survie.
- Soulager les symptômes: Le traitement peut aider à réduire la douleur, les difficultés à avaler ou à respirer.
- Améliorer la qualité de vie: Le traitement vise à préserver les fonctions vitales et à limiter les effets secondaires.
Les effets secondaires des traitements peuvent varier en fonction du type de traitement et de la sensibilité de chaque individu. Ils peuvent inclure :
- Fatigue
- Nausées et vomissements
- Perte de poids
- Modifications de la voix
- Difficultés à avaler
- Sécheresse buccale
Il est important de savoir que les traitements des cancers ORL ont fait d'énormes progrès ces dernières années. Les taux de survie s'améliorent continuellement grâce aux avancées de la recherche et aux nouvelles techniques thérapeutiques.
Si vous avez des questions sur le traitement des cancers ORL, n'hésitez pas à en parler avec votre médecin.
Ce programme de soins est confié à chaque patient après la décision thérapeutique décidée suite à la réunion de concertation pluridisciplinaire dans le cadre du dispositif d’annonce.
Une page d’information générale reprend toutes les données administratives et une autre reprend le programme thérapeutique chronologiquement et dans son intégralité.
Ce programme a été conçu afin de compléter les informations données en consultation, d’apporter une vision claire du programme de soins et de faciliter la coordination entre les professionnels.
Ce PPS est co-construit entre le médecin référent et le patient lors de la proposition thérapeutique.
Le programme peut être réajusté tout au long du parcours de soins de chaque patient. Après chaque étape du parcours de soins, ce
Programme Personnalisé de Soins est relayé pour acter une nouvelle période de prise en charge comme celle d’après cancer.
Dans le cadre d’un projet piloté par l’Institut National du CAncer, nous avons développons un PPS digitalisé sur OSCARE qui permet un accès facilité pour le patient mais aussi pour l’équipe pluridisciplinaire qui l’accompagne tout au long de sa prise en charge.
1. Généralités
Il s'agit de médicaments administrés par perfusion en hospitalisation (ambulatoire ou complète) ou par voie orale à domicile dans le but de traiter les cancers. Ces médicaments, dont il existe plusieurs classes médicamenteuses, peuvent faire partie du traitement combiné d'un cancer aux côtés de la chirurgie et/ou de la radiothérapie afin d'améliorer les performances des traitements locaux et de diminuer les risques de récidives, durant la radiothérapie de façon à en augmenter l'efficacité ou de façon exclusive.
Les protocoles sont choisis en RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) par l'équipe médicale qui prendra en charge le patient en fonction du type de cancer, de sa localisation, de son stade et évoluent dans le temps selon les données actualisées de la science. Ils sont ensuite adaptés à la capacité de chaque patient à la supporter ainsi qu'à son efficacité.
Les traitements médicaux des cancers sont prescrits et surveillés par les oncologues médicaux.
Avant de commencer le traitement, nous définissons le plan personnalisé de soins (PPS) qui est remis et expliqué aux patients lors de la consultation d'annonce médicale et paramédicale.
2. La chimiothérapie
La chimiothérapie agit sur les cellules en division au niveau de l'ADN ou au niveau d'organites impliqués dans la division en entrainant la mort cellulaire. De nombreuses molécules sont à notre disposition. Les protocoles de chimiothérapie comprennent une ou plusieurs molécules différentes délivrées sur une ou plusieurs journées et répétées tous les 7, 14, 21 ou 28 jours. Les effets secondaires les plus fréquents sont la fatigue, les nausées et vomissements, l'inflammation de la bouche et du tube digestif, la chute des cheveux et la baisse des globules sanguins, notamment des globules blancs, ce qui confère un sur risque d'infection sévère.
3. Les thérapies ciblées
Les thérapies agissent en bloquant des cibles moléculaires exprimées par les cellules cancéreuses, particulièrement impliquées dans le développement et la progression du cancer. Elles peuvent êtres administrées en perfusion, par piqûres sous cutanées à intervalle régulier ou par voie orale. Là encore, il existe de très nombreuses molécules. Elles peuvent être délivrées en monothérapie, en association avec d'autres thérapies ciblées ou en association avec une chimiothérapie dans le but de la rendre encore plus efficace.
Par exemple, le Trastuzumab, le Pertuzumab, le Tucatinib ciblent la protéine HER2 et sont indiquées dans certains cancers du sein ou de l'estomac.
Le Cetuximab, le Panitumumab, l'Erlotinib, l'Afatinib ciblent l'EGFR et sont administrés dans certains cancers du côlon, ORL ou du poumon.
Le Sunitib, l'Axitinib, le Cabozantinib qui ont plusieurs cibles moléculaires, agissent notamment sur les vaisseaux sanguins qui permettent l'oxygénation et l'apport de nutriments aux cancers. Ils sont prescrits dans les cancers du rein.
Les molécules comme le Palbociclib, l'Abemaciclib, Le Ribociclib qui ciblent des molécules qui régulent le cycle cellulaire et qui est défectueuse dans certains cancers sont largement prescrites dans les cancers du sein hormono-sensibles en association avec l'hormonothérapie dans les cas de cancer localement avancée ou métastatique voire même dans certains cas pour renforcer l'efficacité de l'hormonothérapie adjuvante, en prévention des récidives.
Asthénie, baisse d'appétit, diarrhées, éruption cutanée, inflammation de la paume des mains et de la plante des pieds, perturbations des résultats des prises de sang, hypertension artérielle sont des effets secondaires fréquents de ces thérapies.
4. L'immunothérapie
Les thérapies ciblées peuvent également permettre de "réveiller" un système immunitaire "endormi" par les cancers en agissant sur les récepteurs impliqués dans le dialogue entre les cellules tumorales et celles du système immunitaire. C'est ce que l'on appelle l'immunothérapie. Ce traitement est administré par perfusion dans un grand nombre de cancers, seul ou en association avec la chimiothérapie ou des thérapies ciblées. Les effets secondaires sont dans l'immense majorité des cas minimes : l'hypothyroïdie est de loin l'effet secondaire le plus fréquent et ne gêne en rien les patients quand elle est dépistée et prise en charge précocement. On peut néanmoins constater chez certains patients une "sur activation" du système immunitaire qui peut se traduire par des symptômes, parfois importants, qui miment des maladies auto-immunes bien connues. Par exemple, certains patients peuvent présenter des diarrhées avec des glaires et du sang comme dans la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique, des douleurs poly articulaires comme dans la polyarthrite rhumatoïde, un diabète de type 1 par destruction des cellules qui fabriquent l'insuline, des inflammations de n'importe lequel des organes du corps ou une dysfonction généralisée du système hormonal.
5. Les anti-corps conjugués.
Derniers nés des traitements disponibles en routine pour le traitement de certains cancers, les anti-corps conjugués sont à la croisée des chemins entre thérapie ciblée et chimiothérapie. Ces molécules chimériques constituées d'un anti-corps de synthèse ciblant une molécule exprimée par les cellules tumorales auquel est greffée une molécule de chimiothérapie va se fixer sur son récepteur spécifique exprimé par les cellules cancéreuses, puis être internalisé et détruit par la cellule, permettant la libération et l'action de la molécule de chimiothérapie aboutissant à la destruction de la cellule cancéreuse.
A ce jour, nous disposons de quelques molécules en pratique courante pour le traitement des tumeurs solides.
Le Trastuzumab Emtensine et le Sacituzumab Govitexan pour les cancers du sein, le Trastuzumab Deruxtexan pour les cancers du sein et de l'estomac et l' Enfortumab Vedotin pour les cancers de vessie et des uretères.
Les effets secondaires ressemblent à ceux de la chimiothérapie mais il faut être vigilant vis à vis de la toxicité cardiaque et pulmonaire pour le Trastuzumab Emtensine et Trastuzumab Deruxtecan et de la toxicité cutanée et neurologique pour l'Enfortumab Vedotin.
6. L'hormonothérapie.
La croissance de certains cancers est dépendante de certaines hormones. La croissance de la majorité des cancers du sein est sous la dépendance des oestrogènes, principalement fabriqués par les ovaires. La croissance du cancer de la prostate est sous la dépendance de la testostérone, majoritairement fabriquée par les testicules.
Il est possible de traiter les cancers hormono-sensibles par hormonothérapie seul ou en association avec une thérapie ciblée, plus rarement par une chimiothérapie ou un traitement local comme la chirurgie et/ou la radiothérapie.
Nous disposons de plusieurs types de médicaments qui agissent différemment.
A. Blocage de la fabrication de la testostérone et des œstrogènes par les testicules et les ovaires.
Les agonistes de la LH-RH sont prescrits par injections mensuelles, trimestrielles ou semestrielles. Leur action permet d'arrêter la fabrication des œstrogènes par les ovaires chez les femmes non ménopausées ou de la testostérone par les testicules chez les hommes. C'est ce que l'on appelle la castration chimique. Ces traitements sont prescrits dans les cancers du sein et le la prostate.
B. Blocage de la fabrication des œstrogènes et de la testostérone.
Les œstrogènes et la testostérone peuvent être fabriqués de façon minoritaire mais suffisante pour continuer à stimuler la progression des cancers hormono-sensibles par d'autres organes que les ovaires et les testicules.
Le Letrozole, l'Anastrozole, l'Exemestane sont des anti-aromatases qui empêchent la fabrication d'œstrogènes par les autres tissus / organes que les ovaires ce qui explique que certains cancers continuent à progresser malgré la ménopause ou une castration chimique bien conduite. Ils renforcent l'effet de la castration chimique ou de la ménopause chez la femme. Ces comprimés sont prescrits dans les cancers du sein en prévention des récidives ou en cas de cancer localement avancé ou métastatique, seul ou en association avec une thérapie ciblée.
L'Abiraterone, prescrit dans les cancers de prostate, empêche les glandes surrénales de fabriquer la testostérone et renforce l'action des traitements par agonistes de la LH-RH (castration chimique).
C. Blocage de l'effet des hormones sur leurs récepteurs.
Certaines molécules bloquent l'interaction des hormones avec leurs récepteurs, empêchant ainsi leurs effets physiologiques et de stimulation sur les cellules cancéreuses hormono-sensibles.
C'est le mode d'action des anti-œstrogènes comme le Tamoxifene, thérapie orale,0 et le Fulvestrant, administré en piqûres, prescrits dans les cancers du sein. De nouvelles molécules de cette classe médicamenteuse vont prochainement venir renforcer l'arsenal thérapeutique et ne sont, pour l'instant, accessible que dans le cadre d'essais thérapeutiques.
Des molécules comme l'Enzalutamide, l'Apalutamide, le Daroluramide empêchent la testostérone d'atteindre son récepteur et de l'activer que qui renforce l'efficacité de la castration chimique dans les cancers de prostate.
D. Effets secondaires de l'hormonothérapie.
L'hormonothérapie est un traitement confortable car il permet une prise charge totalement ambulatoire avec des effets secondaires moins intenses que ceux d'une chimiothérapie ou de certaines thérapies ciblées. Elle peut néanmoins générer des bouffées de chaleur, de la fatigue, des douleurs articulaires et musculaires, des effets sur l'humeur, la sexualité, augmenter les risques d'ostéoporose et de maladie cardiovasculaire ce qui justifie une surveillance et parfois une prise en charge spécifique.
Conclusions
Les traitements médicaux du cancer sont multiples. Ils peuvent être prescrits en routine conformément aux donnes de leurs autorisation de mise sur le marché (AMM) ou dans le cadre d'essais thérapeutiques (Recherche clinique).
Ils permettent de diminuer les risques de récidive des cancers, quand ils sont combinés avec des traitements régionaux réalisés à visée curative et permettent d'améliorer les symptômes, la qualité de vie et de prolonger la vie des patients en situation de maladie localement avancée et/ou métastatique. Dans certains cas, ils peuvent être curateur à eux seuls.
Les spécialistes en oncologie assurent le suivi des patients sous traitement médical du cancer afin de gérer la toxicité et de vérifier l'efficacité de ces traitements dont la manipulation n'est pas toujours aisée.
Les cancers et leurs traitements pouvant générer des symptômes et des effets secondaires avec des répercussions sur l'état général mais aussi sur le plan social, professionnel, financier, psychologique et esthétique, il peut être proposé aux patients le recours aux soins de support.