Un dépistage généralisé du cancer du poumon à l’étude
Un premier pas vers le dépistage généralisé du cancer du poumon !
L'Institut national du cancer a annoncé, le 23 janvier 2025, la mise en place d'un programme pilote. Ce dernier, appelé Impulsion, va s'adresser, dans un premier temps à 20 000 personnes, fumeuses (avec une consommation d'au moins 20 paquets par an) ou ex-fumeuses (qui ont arrêté depuis moins de 15 ans) de 50 à 74 ans. Ce dépistage comprend un scanner thoracique à faible dose et doit s'accompagner d'une proposition d'arrêter le tabac (sevrage tabagique).
✍️ À noter : ces participants ou participantes réaliseront 2 scanners à un an d'intervalle suivi d'un scanner tous les deux ans.
Ce programme pilote sera coordonné par la Professeure Marie-Pierre Revel (AP-HP) et le Professeur Sébastien Couraud (HCL).
Ce programme de dépistage a deux buts :
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évaluer le nombre de cas de cancers détectés;
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préciser la mise en œuvre du dépistage du cancer du poumon de façon sûre et efficace...
💡 Bon à savoir : Les participants seront contactés par un médecin d'un centre de la Sécurité sociale, voire via une plateforme digitale ou par téléphone.
Prise en charge
Ce projet sera mis en place progressivement dans plusieurs régions françaises. L'Assurance maladie prendra en charge, à 100%, les scanners à faible dose. Ce dépistage du cancer du poumon pilote pourrait déboucher à l'horizon 2030 sur un dépistage organisé du cancer du poumon à l'image des trois cancers qui bénéficient de ce type de dépistage :
Réduction de la mortalité
En 2022, la Haute autorité de santé (HAS) avait recommandé de mettre en place un programme pilote de dépistage organisé du cancer. Selon elle, la surveillance avec un scanner à faible dose des personnes qui présentent un sur-risque lié au tabac, permet une réduction de la mortalité. Jusque-là, les autorités sanitaires avaient souligné les risques de surdiagnostic et de faux-positifs au dépistage du cancer du poumon.
Cancer du poumon : première cause de décès par cancer chez les hommes
L'Institut national du cancer rappelle que le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer chez les hommes. Ce cancer touche 53 000 hommes et femmes par an et tue 30400 hommes (source Inca, janvier 2025). Son incidence et sa mortalité augmentent de façon préoccupante chez les femmes. Des spécialistes estiment que le cancer du poumon pourrait également devenir la première cause de décès par cancer chez les femmes, devant le cancer du sein.
Cancer meurtrier
Actuellement, le cancer du poumon est souvent diagnostiqué alors que les symptômes sont présents et évocateurs d'une tumeur à un stade avancé, ce qui rend son traitement plus difficile à mettre en œuvre. Cela explique pourquoi ce cancer est si meurtrier.
Tabac responsable
La consommation de tabac est reconnue pour être responsable de près de 80% des cas de cancer du poumon diagnostiqués ! D'autres causes existent comme l'exposition professionnelle (comme l'amiante), et la génétique.
Qu'est-ce qu'un scanner à faible dose ?
Le scanner à faible dose est particulièrement utilisé pour le dépistage du cancer du poumon. Il est faiblement dosé, soit faiblement irradiant, par rapport aux autres examen de radiologie, ce qui permet d'exposer le ou la patiente à moins de rayonnement. Cette méthode permet de faire baisser, de façon significative, la mortalité de 20 à 25%. Le scanner à faible dose est capable de montrer des lésions de petite taille et des nodules pulmonaires proche de 1mm qui pourraient être le signe d'un cancer précoce.
Age : 50 à 75 ans
Les médecins savent que cette méthode peut produire à la fois des faux positifs et des faux négatifs. Pour pallier ces biais possibles, la prescription du scanner à faible dose s'adresse à la population ciblée par l'Institut national du cancer.
Diagnostic : comment savoir si on est atteint du cancer du poumon ?
Pour savoir si l'on est atteint d'un cancer du poumon, les praticiens et praticiennes peuvent prescrire un examen de radiographie pulmonaire, un bilan sanguin et proposer de passer un scanner du thorax (souvent avec un produit de contraste).
Radiographie, prise de sang, scanner, biopsie...
Comme souvent, le diagnostic sera confirmé par biopsie suivie d'une analyse anatomopathologique afin de déterminer si les cellules prélevées sont cancéreuses ou non. La biopsie a généralement lieu au cours d'une fibroscopie bronchique.
Quels sont les premiers signes, symptômes, du cancer du poumon ?
Le cancer du poumon est une pathologie qui peut évoluer longtemps sans symptômes ou sans symptômes spécifiques, en particulier chez une personne qui fume ou qui a fumé. Le tabagisme est d'ailleurs responsable de près de 80% des cas de cancer du poumon diagnostiqués.
Toux chronique, sang dans les crachats...
Les signes qui doivent alerter et faire consulter sont les suivants :
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en cas de toux qui dure sans raison apparente;
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en cas de toux chronique;
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en cas de crachats avec du sang;
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en cas d'essoufflement ou de sifflement;
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en cas de douleurs dans le thorax ou le dos;
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en cas d'infections régulières au poumon;
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en cas de changement dans le timbre de la voix (enrouement etc.)...
Comment se faire dépister du cancer du poumon ?
Actuellement, il n'existe pas de dépistage du cancer du poumon généralisé. Les autorités sanitaires viennent d'annoncer le lancement d'un programme pilote touchant 20 000 personnes dans un premier temps, débouchant sur l'organisation d'un dépistage national, comme pour le cancer colorectal, par exemple.
Mais il est possible de consulter son médecin traitant, le plus souvent un ou une généraliste, qui pourra vous orienter vers un ou une pneumologue ou une ou un oncologue, si nécessaire. Si besoin, un dépistage individuel pourra être proposé au patient ou à la patiente en fonction de ses symptômes et facteurs de risque.
Quel est le meilleur examen pour détecter un cancer du poumon ?
L'examen proposé en première intention en cas de suspicion de cancer du poumon est la radiographie du thorax. Cet examen permet de révéler des anomalies. Mais il arrive qu'on ne voit pas d'anomalie au cours d'une radiographie et cet examen ne permet pas de conclure si l'on est en présence d'une tumeur bénigne ou maligne.
Scanner ou tomodensitométrie pulmonaire
Le scanner thoracique permet, quant à lui, de détecter une anomalie de très petite taille et de donner des indications précieuses sur les ganglions autour. En revanche, il ne donne pas d'information sur le type de cellules. Une fibroscopie bronchique permet de réaliser une biopsie qui amènera à analyser les échantillons récoltés. Si le prélèvement n'a pu avoir lieu, il peut être programmé lors d'une opération chirurgicale, si possible, qui peut avoir pour but, à la fois, diagnostic et thérapeutique.
Peut-on voir un cancer avec un scanner ?
Le scanner est un appareil de radiologie qui offre la possibilité d'obtenir des images d'une grande précision grâce aux rayons X. Le scanner permet d'aider à poser un diagnostic de cancer, ou non, à évaluer la bonne efficacité des traitements et à assurer un suivi des patients et patientes.
Vos questions fréquemment posées sur le cancer du poumon et le dépistage :
Est-ce que le cancer du poumon évolue vite ?
Il existe plusieurs types de cancer du poumon. Le cancer du poumon dit à petites cellules est connu pour avoir une croissance rapide. On le considère comme un cancer agressif. Les cancers du poumon, en général, sont considérés comme des pathologies avec un pronostic défavorable. Le taux de survie, en moyenne, est de l'ordre de 19% à 5 ans. Ces chiffres sont des statistiques et ne doivent pas être plaqués sur chaque situation particulière. On sait aussi que si les cancers du poumon étaient diagnostiqués plus tôt, ils seraient plus facilement pris en charge.
Quelle est l’espérance de vie avec un cancer du poumon ?
Cela va dépendre de l'évolution de la tumeur au moment du diagnostic. Plus elle est soignée tôt, plus les chances de guérison augmentent. Au stade IA, quand la tumeur se situe dans le poumon et qu'elle fait moins de 3 cm, les spécialistes estiment que le taux de survie globale va de 75 à 90% à 5 ans. Il baisse à 10% dans les stades IV lorsque la tumeur a métastasé dans le corps.
Article écrit le 28/01/2025, vérifié par Pierre Luton, Journaliste expert, spécialisé santé, social et référenceur SEO