Le cancer du sein chez l’homme est une maladie rare qui se développe dans le tissu mammaire masculin. Bien que les hommes possèdent beaucoup moins de tissu mammaire que les femmes, ils peuvent eux aussi développer une tumeur maligne du sein. Ce cancer touche principalement les hommes âgés de plus de 60 ans, mais il peut survenir plus tôt, notamment en cas de prédisposition génétique (mutation BRCA2 ou BRCA1).
Souvent diagnostiqué tardivement en raison d’un manque d’information et de vigilance, le cancer du sein masculin nécessite pourtant une prise en charge rapide pour améliorer les chances de guérison.
✅ Résumé essentiel sur le cancer du sein chez l’homme
Nature de la maladie : tumeur maligne se développant à partir des cellules des canaux mammaires.
Fréquence : environ 1 % de tous les cancers du sein concernent des hommes.
Âge moyen de diagnostic : autour de 67 ans, mais le risque augmente dès 50 ans.
Facteurs de risque : antécédents familiaux (mutations BRCA), obésité, déséquilibre hormonal, cirrhose, exposition à des radiations thoraciques.
Symptômes d’alerte : boule ou masse sous le téton, rétraction du mamelon, écoulement, rougeur, inflammation, douleur ou gonflement au niveau du sein.
Diagnostic : mammographie, échographie et biopsie du tissu mammaire.
Traitement : chirurgie (souvent mastectomie), radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie selon la nature de la tumeur.
Pronostic : taux de survie à 5 ans ≈ 97 % au stade localisé ; plus bas si diagnostic tardif.
Prévention : dépistage ciblé chez les hommes à risque (mutation génétique, antécédents familiaux) ; consultation rapide en cas de symptôme suspect.
Comprendre le sein chez l’homme
Le sein masculin est souvent méconnu car il ne remplit pas les mêmes fonctions que le sein chez la femme. Pourtant, tous les hommes possèdent des glandes mammaires rudimentaires et des canaux galactophores. Ces structures, bien que petites, peuvent être le siège d’affections variées : gynécomastie (augmentation du volume bénigne), inflammation du mamelon, kystes, voire carcinome canalaire. Chez l'homme, la faible quantité de tissu peut retarder la prise de conscience d’une anomalie ; d’où l’importance d’être attentif à toute modification :
- au niveau des seins (boule au niveau du téton),
- douleur au niveau du sein ou d'un téton persistante,
- écoulement anormal,
- changements cutanés.
Comprendre son anatomie, en tant qu'homme, aide à distinguer une possible variation au niveau des seins qui pourrait se révéler être un symptôme nécessitant une consultation rapide, notamment chez les hommes à risque (mutations BRCA, troubles hormonaux, obésité, antécédents familiaux).

Anatomie du sein masculin
Même si la notion de sein chez l’homme paraît peu intuitive, les hommes disposent bien de tissu mammaire. Celui-ci est beaucoup plus réduit que chez les femmes : des canaux galactophores existent, mais peu ou pas de lobules fonctionnels (ou très peu), ce qui explique en partie la rareté des cancers mammaires masculins. Cette réalité implique que toute anomalie (bosse, masse, modification cutanée) peut être détectée plus facilement (en théorie), mais est, généralement, moins surveillée chez les hommes, que chez les femmes qui sont souvent plus alertées du risque de cancer du sein.
Quelle est la spécificité du cancer du sein chez l'homme ?
Le sein chez l’homme ne doit pas être ignoré. En effet :
- Les hommes peuvent développer des cancers du sein (bien que rares) ;
- Des conditions bénignes (comme la gynécomastie, un kyste pectoral, etc.) peuvent être confondues avec des symptômes de cancer ou masquer l’apparition d’un cancer ;
- Le manque de sensibilisation chez les hommes entraîne souvent un retard de diagnostic et donc un pronostic moins favorable.
Quel est le pourcentage d'hommes touchés par le cancer du sein ?
Statistique :
- En 2023, le nombre estimé de nouveaux cas de tous les cancers (toutes localisations confondues) en France métropolitaine est d’environ 433 136.
- Parmi ceux-ci, environ 245 610 cas se trouvent chez les hommes et 187 526 cas chez les femmes.
- Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme, avec environ 61 214 nouveaux cas estimés pour 2023.
- Concernant la part masculine, le site de l’Institut national du cancer (INCa) indique que « le cancer du sein chez l’homme ne représente qu’environ 1 % des cas
Si on applique ce pourcentage aux 61 214 cas estimés de cancer du sein chez les femmes en 2023, on peut estimer qu'il y a environ 600 à 700 cas/an de cancer du sein masculin.
Incidence et prévalence : données en France
- Une étude française sur la période 2009-2013, basée sur la base hospitalière, a montré une prévalence d’hospitalisation pour cancer du sein masculin entre 6,3 et 7,5 cas pour 100 000 hommes adultes sur cinq ans.
- Bien que les données nationales spécifiques (“nombre de nouveaux cas par an chez l’homme en France”) soient rares, l’ensemble des cancers en France montre que l’âge médian au diagnostic était de 70 ans chez l’homme en 2023.
Tendance et évolution
Selon une étude récente :
- Le fardeau (incidence, mortalité, années de vie ajustées selon l’incapacité) du cancer du sein chez les hommes a augmenté entre 1990 et 2021 dans de nombreux pays.
- Cela s’explique par le vieillissement de la population, l’exposition à certains facteurs de risque, mais également par une meilleure détection.
Quels sont les symptômes et signes chez l’homme ?
Symptômes du cancer du sein à surveiller
Voici les principaux signes d’alerte pour un homme :
- Une boule ou masse dure sous ou autour du mamelon (ou dans la région pectorale / aisselle) : c’est le signe le plus fréquent.
- Une douleur ou gêne au niveau du téton ou de la région mammaire : bien que la majorité des masses soient indolores, une douleur persistante mérite attention.
- Une modification du mamelon ou de l’aréole : rétraction du mamelon, inversion du mamelon, écoulement (liquide clair ou sanglant) par le mamelon.
- Une modification de la peau du sein : rougeur, épaississement, aspect “peau d’orange”, ulcération, croûtes.
- Une adénopathie axillaire (ganglions sous l’aisselle gonflés) ou un gonflement de la région.
Chez l’homme, plusieurs affections bénignes peuvent être retrouvées dans la région mammaire :
- La gynécomastie (augmentation bénigne du tissu mammaire) est fréquente et non cancéreuse, mais peut compliquer la détection du cancer.
- Un kyste pectoral ou une masse bénigne peut aussi apparaître.
- Une inflammation du mamelon (mastite, irritation, infection) peut se manifester.
Cependant : toute masse qui persiste, toute modification de la peau ou écoulement doit être évaluée médicalement. Le fait que ce ne soit probablement rien de grave ne dispense pas d’une vérification, surtout en cas de facteur de risque.
Facteurs de risque
Facteurs non modifiables
- L’âge avancé : la majorité des cancers du sein masculins sont diagnostiqués après 60-70 ans.
- Antécédents familiaux de cancer du sein (chez un parent proche) : augmente le risque.
- Mutations génétiques héréditaires, notamment BRCA2 et dans une moindre mesure BRCA1. Les hommes porteurs d’une mutation BRCA2 présentent un risque significativement accru de cancer du sein.
- Syndrome de syndrome de Klinefelter (présence de deux chromosomes X chez un homme, 47 XXY) : ce désordre hormonal augmente fortement le risque.
Facteurs modifiables ou liés à l’environnement
- Obésité : le surpoids est reconnu comme facteur de risque possible de cancer.
- Déséquilibres hormonaux : un taux élevé d’œstrogènes ou un taux faible de testostérone, varicocèle, infertilité, antécédent de testicule non descendu ou ablation d’un testicule, peuvent constituer des facteurs de risque. L’augmentation des œstrogènes (et/ou la diminution des androgènes) favorise la prolifération des cellules mammaires et peut déclencher l’apparition de cellules tumorales.
- Antécédent de radiothérapie thoracique (par exemple pour un lymphome) : ce qui peut exposer les tissus mammaires.
- Exposition professionnelle ou environnementale (bien que les données soient limitées) : certains travaux évoquent un lien possible (mais non confirmé) entre exposition à des vapeurs d’essence, gaz d’échappement ou autres toxiques et cancer du sein masculin.
Diagnostic et dépistage chez l’homme (mammographie , dépistage cancer du sein )
Quand consulter ?
Tout homme qui remarque une boule, une masse, une douleur persistante, un changement sur un des mamelons ou un écoulement devrait consulter un médecin généraliste rapidement. Le fait que ce soit rare chez les hommes ne doit pas retarder l’évaluation.
Quels examens ? — bilan diagnostique
- Examen clinique par le médecin : palpation de la glande mammaire, du mamelon, de l’aisselle.
- Imagerie : mammographie et/ou échographie mammaire sont employées. Chez l’homme, la mammographie est plus simple à interpréter en raison du tissu mammaire réduit.
- Biopsie : en cas de lésion suspecte, prélèvement de tissu mammaire pour analyse histologique.
- Bilan d’extension : si le cancer est confirmé, des examens pour rechercher si la tumeur s’est propagée (ganglions, métastases).
Dépistage général ?
Chez l’homme, il n’existe pas de programme de dépistage national comparable à celui proposé aux femmes. Toutefois :
- Pour les hommes à haut risque (mutation BRCA2, antécédent familial très important, syndrome de Klinefelter, antécédent de radiothérapie thoracique), une surveillance renforcée peut être envisagée.
- Il est essentiel que ces hommes restent vigilants et signalent tout changement.
Traitements spécifiques chez l’homme pour le cancer du sein
Chirurgie (mastectomie)
- Chez l’homme, la mastectomie totale (ablation du tissu mammaire) est le plus souvent choisie, en raison de la faible quantité de tissu mammaire et de la proximité de la tumeur avec le mamelon.
- Le curage ganglionnaire axillaire peut être réalisé si les ganglions sont atteints.
Traitement homme : radiothérapie, chimiothérapie et hormonothérapie
- Radiothérapie : utilisée après chirurgie pour réduire le risque de récidive locale.
- Chimiothérapie : envisagée lorsque la tumeur est large, agressive, avec atteinte ganglionnaire ou métastase.
- Hormonothérapie : très importante – la majorité des cancers du sein masculins sont hormonodépendants (récepteurs aux œstrogènes souvent positifs). Des traitements tels que le tamoxifène sont fréquemment utilisés.
- Thérapies ciblées/immunothérapie : moins bien documentées chez l’homme mais peuvent être envisagées selon le profil tumoral.
Prise en charge globale et suivi
- L’équipe pluridisciplinaire (chirurgien, oncologue, radiothérapeute, généticien, psychologue) est essentielle.
- Le suivi doit aussi prendre en compte l’impact psychologique : les hommes peuvent se sentir isolés du fait de la rareté du diagnostic.
Quel médecin consulter en cas de cancer du sein chez l'homme ?
En cas de cancer du sein chez l’homme, le parcours médical est similaire à celui des femmes, mais souvent moins connu. Voici les médecins à consulter selon les étapes du diagnostic et du traitement :
Médecin traitant (médecin généraliste)
C’est le premier interlocuteur.
- Il évalue les symptômes : boule au niveau du sein, écoulement du mamelon, douleur, rétraction du mamelon, ou ganglion sous l’aisselle.
- Il prescrit les examens d’imagerie : mammographie, échographie mammaire, voire IRM.
- En cas de suspicion, il oriente vers un spécialiste du sein (oncologue, chirurgien, etc.).
Spécialiste du diagnostic
- Radiologue sénologue : réalise et interprète la mammographie ou l’échographie.
- Anatomo-pathologiste : analyse les biopsies pour confirmer le diagnostic de cancer du sein et déterminer le type de tumeur (hormonodépendante, HER2+, etc.).
Spécialistes du traitement
Le traitement est pluridisciplinaire, mené au sein d’un centre de cancérologie.
Les principaux spécialistes sont :
- Chirurgien sénologue ou oncologique : réalise l’ablation de la tumeur (tumorectomie ou mastectomie).
- Oncologue médical : coordonne les traitements médicamenteux (chimiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées).
- Radiothérapeute : administre la radiothérapie post-chirurgicale si nécessaire.
- Endocrinologue : intervient parfois si le cancer est hormonodépendant.
Suivi et accompagnement
- Psychologue ou psycho-oncologue : soutien psychologique indispensable.
- Infirmière de coordination / oncocoach : accompagne dans le parcours de soins.
- Kinésithérapeute : pour la rééducation de l’épaule ou la prévention du lymphœdème après chirurgie.
Pronostic et taux de survie
Taux de survie générale
- Si le cancer est diagnostiqué à un stade localisé, les taux de survie sont considérés comme très bons (dans certains travaux comparables à ceux des femmes pour une même étape).
- Une étude mentionne que les hommes ont parfois un taux de mortalité supérieur d’environ 19 % par rapport aux femmes pour un même stade.
Les données publiées font toujours référence à des statistiques qui ne recouvrent pas toujours la réalité vécue par les patients.
Facteurs influençant le pronostic
Le pronostic dépend de plusieurs éléments :
- Le stade au moment du diagnostic (taille de la tumeur, atteinte ganglionnaire, métastases) ;
- Le profil biologique de la tumeur (récepteurs hormonaux, HER2, etc.) ;
- L’âge et l’état général de l’homme diagnostiqué ;
- Le temps entre l’apparition des symptômes et le traitement.
Pourquoi le pronostic peut être moins bon chez l’homme ?
- Le retard de diagnostic est fréquent chez l’homme (par méconnaissance, par absence de dépistage) ;
- Le diagnostic se fait souvent à un stade plus avancé.
Âge de survenue et particularités
- L’âge moyen de diagnostic chez l’homme se situe entre 60 et 70 ans, typiquement autour de 67 ans aux États-Unis.
- Toutefois, ce cancer peut apparaître plus tôt, surtout en présence de facteurs de risque (mutation génétique, syndrome de Klinefelter, exposition à la radiothérapie, etc.).
- Le fait que la plupart des cas apparaissent à âge avancé explique aussi la co-morbidité, qui peut influencer le traitement et le pronostic.

Cancer du sein chez l’homme en France
France : situation, chiffres et enjeux
- En France, bien que les chiffres dédiés aux hommes soient peu diffusés, l’étude nationale (2009-2013) sur la prévalence hospitalière a fourni une estimation (voir plus haut).
- Le dépistage systématique n’est pas mis en place pour les hommes comme pour les femmes. La sensibilisation reste faible, ce qui renforce le besoin d’information publique.
Sensibilisation et campagnes (« Octobre Rose » pour tous)
- La campagne annuelle de sensibilisation au cancer du sein (Octobre Rose) inclut souvent une référence aux hommes et soulignent qu'on ne pense pas toujours qu'il est possible qu'un homme puisse souffrir de cette pathologie.
- L’implication des femmes qui ont déjà été confrontées au cancer du sein pourrait avoir une influence positive sur la prise de conscience des hommes face au risque, même minime, du cancer du sein.
Bien que très rare, le cancer du sein chez l’homme est une réalité qu’il ne faut pas minimiser. Tout homme détectant une modification du sein (masse, douleur, mamelon, peau) doit consulter : la détection précoce est un facteur majeur de bon pronostic. Le tissu mammaire masculin, les facteurs de risque spécifiques (génétiques, hormonaux, environnementaux), la prise en charge chirurgicale/hormonale particulière … tout cela implique une information ciblée pour les hommes et leur entourage.
Cet article vise à vous donner toutes les connaissances nécessaires, pour être vigilant, se trouver le mieux informé possible, et agir en conséquence si besoin.
Ressources utiles
Voici une sélection de ressources fiables pour approfondir le sujet :
- Institut National du Cancer – données épidémiologiques et recommandations générales en oncologie. Cancer
- National Breast Cancer Foundation – « Male Breast Cancer: What Men Need to Know » (ebook gratuit) National Breast Cancer Foundation
- La ligue contre le cancer - Cancer du sein chez l'homme
- Breast Cancer Research Foundation – « Male Breast Cancer: Statistics and Research » Breast Cancer Research Foundation
- Cancer Research UK – « Breast cancer in men » (fiches d’information) Cancer Research UK
- American Cancer Society – « Treatment of Breast Cancer in Men » (overview) Cancer.org
Vos questions les plus fréquemment posées sur le cancer du sein chez l'homme :
Est-ce que les hommes doivent faire une mammographie de dépistage ?
Non, pas en routine pour tous les hommes. Le dépistage par mammographie n’est pas recommandé systématiquement chez l’homme sans facteur de risque. En revanche, chez les hommes à haut risque (mutation génétique, antécédent familial, etc.), une surveillance renforcée peut être discutée.
Un homme peut-il avoir un cancer du sein même s’il n’a aucun facteur de risque ?
Oui. Même si un cancer du sein est plus probable en présence de facteurs de risque identifiés, il peut survenir néanmoins chez un homme sans anomalie génétique, sans antécédent familial, sans déséquilibre hormonal particulier. C’est pourquoi la vigilance en présence de tout symptôme reste essentielle.
Quelle est la différence entre la gynécomastie et un cancer du sein chez l’homme ?
La gynécomastie est une augmentation bénigne du tissu mammaire chez l’homme, souvent symétrique, sans masse dure sous le mamelon, sans écoulement, sans signe cutané spécifique. En revanche, une masse ferme, seule, persistante, avec mamelon modifié ou écoulement, évoque davantage un signe d’alerte qui doit être exploré.
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